Le Chlore dans les piscines: bon ou mauvais? Asthme? Cancers?

La face cachée des piscines désinfectées par chloration

Depuis des décennies, les autorités publiques et les législateurs en charge de la sécurité des piscines ont concentré leur attention sur la prévention des risques infectieux en mettant en œuvre des procédés de désinfection utilisant le chlore, un biocide très efficace et peu coûteux. Outre son caractère irritant, le chlore présente l’inconvénient de transformer les matières organiques apportées par les baigneurs en un cocktail de sous-produits de chloration toxiques. 

Ainsi, l’air des piscines intérieures, publiques ou privées, peut être contaminé par des concentrations très élevées de trichloramine, un gaz irritant et très volatil qui peut provoquer un asthme ou aggraver un asthme préexistant chez le personnel des piscines.

Quant à l’eau, elle peut être contaminée par des chloramines irritantes ainsi que par des dérivés chlorés génotoxiques ou reprotoxiques dont certains sont bien absorbés par la peau.  

Des études épidémiologiques menées depuis le début des années 2000 chez de jeunes nageurs suggèrent que la trichloramine et autres irritants issus de la chloration des piscines publiques ou privées peuvent exercer un effet adjuvant sur la marche atopique, favorisant le développement des affections allergiques et même la sensibilisation aux aéroallergènes. En cas d’exposition très précoce, par exemple lors de la pratique du bébé nageur, ces irritants peuvent aussi favoriser la survenue de bronchiolite et d’infections respiratoires récurrentes. D’autres effets sur la santé ne sont pas à exclure, comme une diminution de la fertilité masculine ou un cancer de la vessie.

La vigilance est donc de mise, car à l’exception du chlore libre et des chloramines dans l’eau, la trichloramine et les autres sous-produits de chloration ne font pas l’objet de contrôles réguliers. Des études plus poussées devraient être menées pour s’assurer qu’aux concentrations observées dans les piscines, les résidus de chloration génotoxiques ou reprotoxiques ne comportent pas à long terme de risques pour les jeunes enfants dont on connaît la grande vulnérabilité aux substances toxiques.

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Asthme ?

S’il est notoire que nombre de nageurs de compétition sont asthmatiques, il est difficile de savoir si cet état est la conséquence de la fréquentation intensive des piscines ou si ces sujets ont choisi ce sport précisément en rai­son d’un terrain asthmatique préexistant. En effet, les crises d’asthme étant favorisées par l’hyperventilation en air froid, il est devenu courant et classique de conseiller aux asthmatiques la pratique de la natation en piscine du fait de l’Influence favorable de l’atmosphère chaude et humide, Or, dans la plupart des piscines, il est fait ap­pel pour la qualité sanitaire à des procédés de chlora­tion de l’eau; ceci implique que l’air inhalé est irritant du fait des produits de chloration eux-mêmes et des chlora­mines, composés pro-inflammatoires constitués de mélanges de chlore et de matières organiques (azote essen­tiellement). Le risque de déclenchement de phénomènes asthmatiques chez les sujets prédisposés est donc bien réel et est à ce jour bien documenté, tant sur le plan de la plausibilité physiopathologique que sur celui de l’épidémlologie, malgré les éventuels biais et conflits d’inté­ rêt qui ont été soulignés. Les altérations de l’épithélium respiratoire secondaires à cette Irritation semblent aug­ menter surtout le risque d’infection (bronchiolîte) en cas de fréquentation importante de la piscine avant 2 ans et surtout celui des manifestations atopiques en cas de fréquentation importante avant 7 ans,

Il est intéressant de noter que dans les piscines exté­rieures le chlore et les composés chlorés volatils se dé­posent essentiellement au niveau du nasopharynx (le fond du nez) et des bronches, alors que dans les piscines intérieures on observe en outre des dépôts de trichloramines au ni­veau des alvéoles (des poumons, là où les échanges gazeux se font).

En pratique, il semble souhaitable d’éviter une fréquen­tation importante des piscines chlorées chez les en­fants présentant des antécédents personnels ou familiaux d’atopie (eczéma) (l’Allemagne a interrompu depuis 2010 ses programmes de bébés nageurs).

Il faudrait également li­miter la quantité de chlore au strict nécessaire et optimi­ser la ventilation des piscines couvertes qui est souvent plus qu’insuffisante. Et aussi, informer sur l’hygiène et l’intérêt autre que bactériologique d’un passage sérieux à la douche, ce qui devrait limiter l’apparition des chlo­ramines à partir des matières organiques (sueur. pha­nères, salive, urine … ).

Enfin, il conviendrait d’encourager le passage des pis­cines chlorées à d’autres modes de désinfection. Par exemple, le système cuivre-argent (mais plus cher) qui, utilisé comme témoin dans certaines études, n’a pas semblé générer de sur-risque respiratoire. Cette transformation aurait en outre un intérêt financier et environnemental, car si un investissement initial y est évidemment nécessaire, l’usage après installation ne nécessite pas l’achat de pro­duits chiorés et est surtout notablement plus économe en eau.

Demeurent enfin, et peut-être surtout, à côté des risques respiratoires, le risque cancérogène lié aux autres sous­ produits de la chloration que sont les trihalométnanes (THM) et l’impact du chlore sur la fonction hormonale (diminution chez les adolescents grands nageurs de la testostérone et de l’inhibine B) très récemment mis en évidence …

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