La migraine « abdominale » chez l’enfant, qu’est-ce que c’est?

4% des enfants

Moins connue que la migraine habituelle avec mal de tête, vertiges, torticolis, elle représente près de la moitié des cas. Elle est souvent périodique et avant de diagnostiquer une migraine, du temps peut passer.

Elle touche environ 4% des enfants !

On parle donc de syndrome périodique de l’enfance

Les syndromes périodiques de l’enfance sont des « équivalents migraineux » centrés sur un symptôme prédominant différent de la céphalée (douleur abdominale, torticolis, vertige paroxystique, vomissements).

Souvent, bien entendu, on retrouve des antécédents de migraine au sein de la famille. Mais chez cet enfant, ça se traduira par des douleurs abdominales, pour lesquelles le lien ne sera pas fait immédiatement avec la migraine.

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Comment en faire le diagnostic?

Devant une douleur abdominale récurrente de l’enfant, après avoir éliminé un trouble digestif organique (défense, douleur de la fosse iliaque droite, fièvre, rectorragies, perte de poids, etc.), il y a quelques moyens pour différencier une douleur abdominale fonctionnelle banale d’une migraine abdominale.

On se base sur ce qu’on appelle les critères de Dignan (c’est une classification): La sévérité des douleurs abdominales (centrées sur l’ombilic ou mal localisées) qui durent au moins une heure avec un retentissement fonctionnel important, leur association fréquente à des signes neuro-végétatifs (pâleur, flush facial), la résolution complète entre les crises, et enfin l’importance de savoir écouter le ressenti de l‘enfant et de se fier aux capacités d’observation des parents.

Plaident en faveur du diagnostic, les antécédents familiaux de migraine et l’évolution : disparition du syndrome, rares cas de passage d’un syndrome périodique à un autre, évolution vers une forme « classique » de migraine dans environ 50 % des cas (migraine sans et/ou avec aura, c’est à dire des signes annonciateurs de la crise).

Les vomissements sont absents (ou au deuxième plan) dans la migraine abdominale alors qu’ils sont au premier plan dans le syndrome des vomissements cycliques et « immanquables » en raison de leur fréquence (au moins 4 par heure, souvent bien plus dans les faits, plusieurs dizaines par heure).

Quel type de traitement pour ces migraines abdominales?

Il est basé essentiellement si possible sur une approche non médicamenteuse. L’hygiène de vie doit être la plus équilibrée possible (alimentation équilibrée, bonne hygiène de sommeil, limitation du temps passé devant les écrans tout type confondu, pratique d’une activité physique, limitation des facteurs de stress, boire de l’eau régulièrement surtout lors des fortes chaleurs).

Dans certains cas, il peut être utile de faire une hospitalisation courte pour les enfants faisant des crises fréquentes. On essayera alors d’identifier des facteurs déclenchants alimentaires (conserves, pickles, glutamate, etc.) pour les exclure si besoin. Il apparaît donc important de bien noter ce que l’enfant mange, dresser une liste exhaustive afin de pouvoir identifier une cause possible et à ce moment supprimer l’aliment suspecté.

Sur le plan médicamenteux pour traiter une crise de migraine abdominale, il peut être nécessaire d’utiliser des molécules de type paracétamol, ibuprofène, triptans – sumatriptan spray nasal, actif dans 50 % des cas).

En traitement préventif, d’autres molécules seront prescrites par le médecin de type propranolol, cyproheptadine, flunarizine, pizotifène.

Des alternatives existent aussi qu’il convient d’explorer: la sophrologie, l’acupuncture, l’hypnose, votre pédiatre vous en parlera.

Pour en savoir plus

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