L’épilepsie qu’est-ce que c’est? Que faire?

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La définition

C’est une décharge « électrique » d’une intensité anormalement élevée dans le réseau complexe des neurones du cerveau. Les crises sont imprévisibles, soudaines, le plus souvent brèves et répétitives. Ces crises traduisent un dérèglement soudain et transitoire de l’activité électrique du cerveau, qui devient trop importante. Les crises épileptiques apparaissent sans cause identifiée, ou sont liées à une autre affection (maladie neurologique, traumatisme, infection, etc.) L’épilepsie « maladie » (répétition spontanée des crises à moyen ou long terme) est à différencier des crises isolées.

Cette maladie donne lieu à des crises qui peuvent se reproduire durant plusieurs mois, voire pendant des années. C’est pourquoi on distingue l’épilepsie « maladie », des crises épileptiques, qui surviennent de façon isolée.

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De l’électricité dans le cerveau?

Oui, toutes les cellules de notre organisme, et en particulier les cellules nerveuses comme les neurones ont un potentiel électrique (faible bien sûr, mais suffisant pour que des ondes et des stimulus soient transmis dans le corps; par exemple une commande nerveuse vers un muscle). Ce sont des signaux électriques, qu’on peut d’ailleurs enregistrer en faisant un EEG (un électro-encéphalogramme).

Le neurone peut recueillir des informations envoyées par le cerveau, en produire de nouvelles et les transmettre à d’autres neurones. Ces données prennent la forme de décharges électriques, ou influx nerveux, qui parcourent les nerfs. Lors d’une crise d’épilepsie, cette activité électrique augmente soudainement et de manière désordonnée. Le niveau d’activité au-delà duquel une crise se déclenche est nommé « seuil épileptogène ». Ce palier, différent pour chaque individu, peut être maintenu élevé grâce à des traitements médicamenteux adaptés.

Quels types de crises?

  • Parfois, l’influx nerveux anormal reste localisé dans une zone cérébrale appelée « foyer épileptogène ». Cela peut engendrer des symptômes très variés, concernant certaines parties du corps seulement (on parle d’« épilepsie partielle »).
  • Dans les autres cas, les décharges excessives se diffusent à tous les neurones. Les signes de la maladie touchent alors l’ensemble du corps (épilepsie généralisée).

Est-ce souvent? Combien de gens sont atteints ?

Dans le monde, 4 à 10 personnes sur 1 000 souffrent d’épilepsie. En France, environ 500 000 personnes sont atteintes, et dans les pays développés, on recense 40 à 70 nouveaux cas annuels pour 100 000 habitants. Pour 75 % des patients touchés, la maladie se déclare avant 18 ans, la moitié des enfants concernés guérissant avant l’âge adulte. L’épilepsie est plus fréquente chez les tout-petits. Pour les jeunes, elle représente aussi la première cause non traumatique de handicap sévère apparu après la naissance. Par ailleurs, cette affection est également plus répandue parmi les personnes âgées.

Les causes

Pour l’épilepsie partielle

Deux situations sont possibles.

Épilepsie partielle idiopathique (sans cause attribuable) : fréquente, chez l’enfant, elle présente une évolution favorable.

Épilepsie partielle symptomatique : elle est secondaire à des lésions qui peuvent être génétiques ou acquises (le plus souvent), et représente la plus fréquente des épilepsies de l’adulte. Elle a de multiples causes possibles :

  • une anomalie dans la maturation de certaines parties du cortex ;
  • une malformation cérébrale, liée par exemple à une sclérose tubéreuse de Bourneville (maladie héréditaire touchant la peau et le système nerveux) ;
  • une affection liée à la circulation sanguine, comme l’accident vasculaire cérébral (AVC) ;
  • un traumatisme crânien (sans corrélation entre l’importance de celui-ci et la survenue d’une épilepsie) ;
  • une tumeur cérébrale ;
  • une infection (encéphalite, VIH) ;
  • les effets secondaires de certains médicaments (ex. : hématome cérébral après la prise d’anticoagulants) ;
  • une maladie systémique (ex. : lupus érythémateux disséminé aigu).

Certaines de ces causes peuvent aussi être à l’origine d’épilepsie généralisée.

Pour l’épilepsie généralisée

Deux situations sont également possibles :

L’épilepsie est dite « idiopathique » (sans cause attribuable) : les crises de ce type pourraient toutefois être liées à un abaissement du seuil épileptogène, sans doute d’origine génétique. Ce phénomène expliquerait la fréquence accrue de la maladie dans certaines familles. Les crises débutent dans l’enfance ou l’adolescence, et ont une évolution favorable.

Beaucoup plus rarement, l’épilepsie généralisée est dite « symptomatique », parce qu’elle est due à une pathologie neurologique préexistante, par exemple :

  • le syndrome de West (crises épileptiques causant des spasmes musculaires chez les nourrissons de moins d’un an) ;
  • le syndrome de Lennox-Gastaut (affection cérébrale déclarée entre 2 et 6 ans, qui ralentit le développement de l’enfant et provoque des troubles comportementaux).
  • Dans ce cas, les épisodes épileptiques sont associés à diverses anomalies (ex. : retard mental).

Sachez aussi qu’on parle d’épilepsie « sévère » quand cette affection :

  • est la conséquence d’une atteinte du cerveau, soit de naissance (encéphalopathie), soit liée à un accident (ex. : traumatisme crânien, AVC) ;
  • cause un handicap en lien avec la fréquence, la nature ou l’intensité des crises ;
  • résiste aux traitements.

Facteurs favorisants:

Certes, quand le terrain d’épilepsie est connu et détecté chez un enfant, certains facteurs favorisants peuvent « provoquer » chez celui-ci une nouvelle crise:

  • fatigue
  • mauvaise prise médicamenteuse
  • infection mal équilibrée
  • forte consommation d’écrans , mais c’est plutôt rare
  • les flash d’appareils photographiques, rarement mais c’est possible
  • interaction avec certains médicaments

 

Quels en sont les signes?

On connaît la convulsion généralisée, avec des tremblements de tout le corps, le patient qui salive beaucoup, se mord la langue, les yeux révulsés en arrière, etc. Mais en fait, tout un tas de signes peuvent être présents ou non, allant de la simple perte de contact pendant quelques secondes à la véritable crise dite tonico-clonique.

En cas d’épilepsie partielle

Selon la localisation du foyer épileptogène (zone cérébrale où se produit la crise épileptique), les symptômes diffèrent. Il peut s’agir de :

  • secousses musculaires incontrôlées et localisées (dites « mouvements tonico-cloniques » ou convulsions) ;
  • hallucinations sensorielles (visuelles, auditives ou olfactives) ;
  • fourmillements ;
  • déviations de la tête et des yeux ;
  • mouvements automatiques.

Lorsque ces crises partielles restent sans perte de conscience, elles sont dites « simples ». À l’inverse, elles sont qualifiées de « complexes » si la personne touchée devient inconsciente. Dans ce cas, le patient ne conservera aucun souvenir de l’épisode (amnésie).

En cas d’épilepsie généralisée

La manifestation la plus typique est la crise tonico-clonique. Accompagnée d’une perte de connaissance complète, elle comprend trois phases :

  1. La phase tonique s’étend sur 1 à 2 minutes. Elle consiste en une contraction de tous les muscles, provoquant parfois une morsure de la langue.
  2. La phase clonique dure environ 20 secondes. Elle se caractérise par des séries de contractions musculaires diffuses et irrégulières, avec un blocage de la respiration.
  3. La phase résolutive correspond à un relâchement musculaire complet. La respiration devient bruyante (ronflement). Parfois, on observe aussi une perte d’urines.

Ce type de crise dure au total quelques minutes (moins de dix) et peut occasionner une chute, voire des blessures. Après ce genre d’épisode, la personne reprend conscience très progressivement, sans aucun souvenir des événements.

Dans certains cas, les crises généralisées se manifestent différemment, par :

  • des mouvements dits « myocloniques » (secousses musculaires bilatérales et symétriques dont le patient garde le souvenir) ;
  • une atonie (chute du tonus musculaire), causant un tassement de la personne sur elle-même ;
  • des absences, qui touchent le plus souvent les enfants et durent 10 à 20 secondes en général. Durant ces épisodes, la personne concernée interrompt brutalement son activité. Son regard devient fixe, et elle ne répond plus aux sollicitations de son entourage. Après la crise, elle redevient active, avec une amnésie complète de son absence.

Que faire?

Une fois le diagnostic établi par le médecin, un traitement sera mis en route. Parfois, il faut du temps pour équilibrer celui-ci, car on ne peut commencer tout de suite avec des molécules (médicaments) lourdes. Il peut donc arriver que certaines crises persistent encore, alors qu’un traitement vient d’être instauré. ll faut de la patience et y aller prudemment. Dans certains cas, il faudra associer, deux, voir trois médicaments différents.

Ce qui compte dans un premier temps, c’est que l’entourage sache quoi faire en cas de nouvelle crise:

Si une crise se déclare chez votre enfant, appliquez les conseils suivants :

  • allongez-le sur le côté et ménagez de l’espace autour de lui ;
  • protégez sa tête en la plaçant sur un objet souple (ex. : coussin, vêtement plié) ;
  • desserrez ses vêtements ;
  • laissez-le au même endroit pendant toute la durée de la crise, sauf en cas de danger immédiat ;
  • ne tentez pas d’empêcher les mouvements convulsifs ; il faut laisser le corps de l’enfant bouger librement.
  • ne mettez rien dans la bouche du malade et ne lui donnez pas à boire.
  • Votre médecin vous aura prescrit les médicaments d’urgence à donner en cas de nouvelles crises, appliquez cette prescription comme cela vous a été indiqué. Certains médicaments comme le Buccolam peuvent être donnés en pleine crise si celle-ci n’ a pas cessé spontanément au bout de 5 minutes , c’est une solution buvable (midazolam) qu’il faut insérer avec le piston dans la bouche, entre la gencive et la joue, en veillant à ce que le produit ne ressorte pas. N’utilisez que la dose prescrite par le médecin.
  • pensez à bien noter l’heure du début de la crise et sa durée

Par ailleurs, contactez les secours d’urgence, le SAMU ou votre médecin si :

  • la crise dure plus de cinq minutes ;
  • elle se répète, sans retour à la normale dans l’intervalle malgré le traitement ;
  • l’enfant reste inconscient plus de 5 minutes.

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