1. Il existe un risque d’allergie chez un enfant issu de parents ayant euxmêmes une affection allergique (asthme, allergie alimentaire (eczéma), rhume des foins): 15-20 % (aucun parent n’est allergique), 30-40 % (l’un des deux parents est allergique), 50-60% (les deux parents sont allergiques), 80 % (les deux parents ont la même allergie).
2. Le risque d’allergie alimentaire est multiplié par 3 chez les personnes allergiques aux pollens: les premiers symptômes sont un picotement des lèvres et de la bouche à la consommation du fruit (syndrome oral).
3. Le risque d’allergie alimentaire est important chez les allergiques au latex (avocat, kiwi, banane, melon, châtaigne, raisin, figue, etc.). Inversement, I’allergie au latex est 5 à 10 fois plus fréquente chez les allergiques à ces fruits par rapport à la population générale.
4. Il ne faut pas toujours penser à une allergie alimentaire au cours d’une urticaire aigue. Chez un jeune enfant fébrile, une poussée d’urticaire est beaucoup plus souvent due au virus responsable de
la fièvre, ou à la fièvre elle-même, qu’à une hypothétique allergie alimentaire. Mais consultez votre pédiatre.
5. Certains aliments contiennent des substances comme l’histamine (ou en font produire) à l’exclusion de toute allergie alimentaire (charcuterie, fromages fermentés, choucroute, tomate, poissons séchés). Ces substances ingérées produisent alors des symptômes qui ressemblent à ceux de l’allergie alimentaire. Consultez votre pédiatre pour des conseils diététiques.
6. Au cours des allergies alimentaires, l’existence d’un asthme constitue un facteur de risque d’allergie alimentaire grave si l’aliment en cause est consommé par inadvertance. Il faut que le traitement de fond de l’asthme soit adapté et bien suivi pour limiter ce facteur de risque. Consultez votre pédiatre.
7. Il ne faut pas appliquer des pommades pouvant contenir des protéines végétales sur la peau d’un enfant atteint d’eczéma. On lui fait courir un risque de sensibilisation à ces aliments (amande, noix exotiques, sésame, etc.). Consultez votre pédiatre.
8. Les patients allergiques peuvent avoir des symptômes d’allergie alimentaire en touchant des aliments ou en inhalant des vapeurs d’allergènes au cours de la manipulation ou de la cuisson des produits (poisson, œuf, lait, sarrasin, lentilles, etc.).
9. Pour diminuer les risques d’allergie alimentaire chez le nourrisson à risque d’allergie (un ou plusieurs parents allergiques), il faut recommander un allaitement exclusif pendant au moins 4 mois et effectuer une diversification alimentaire prudente et progressive. Une diversification précoce avant 4-5 mois n’a aucun intérêt nutritionnel.
10. Tous les aliments sont potentiellement allergisants, mais ceux qui le sont le plus sont, en particulier, la cacahuète, les fruits à coque, les fruits exotiques, le poisson, les fruits de mer, l’œuf, le sésame (etc.).
11. Il n’existe aucun intérêt diététique à donner des jus de fruits chez le nourrisson de moins de 4 mois. Il faut se méfier des petits pots contenant des fruits exotiques ou des jus de fruits mélangés.
12. S’il existe des allergies dans la famille (mère, père, frères et sœurs), il n’est pas recommandé de proposer des régimes restrictifs à la mère pendant la grossesse et l’allaitement. Il existe un consensus pour recommander de s’abstenir de consommer des cacahuètes et des fruits secs à coque. Sinon le régime doit être équilibré.
13. Les mesures générales de prévention de l’allergie sont indispensables: éviter l’exposition au tabac, y compris pendant la grossesse, réduire l’exposition précoce aux allergènes (acariens, animaux à poils, blattes), éviter les habitats humides, éviter les polluants.