Dépression du post-partum : les pères aussi !

Bouleversement aussi pour le papa

La dépression du post-partum ne touche pas que les jeunes mères. Près d’un père sur 10 est concerné. Mais la pathologie est encore rarement dépistée et trop peu prise en charge. Comment inverser la tendance et mieux la repérer et la traiter en médecine générale ? 

Les troubles psychiques du post-partum sont de moins en moins tabous. Le baby blues, la dépression du post-partum des nouvelles mères sont des problématiques de plus en plus connues, dépistées et prises en charge par les professionnels de santé. Mais qu’en est-il de la santé psychique des jeunes pères ?

Bien moins connue mais tout autant une réalité, la dépression du post-partum paternelle, parfois surnommée « Daddy blues », toucherait 10% des jeunes pères au cours de la première année de leur enfant.

Repérage, diagnostic et prise en charge des troubles psychiques périnatals

Contexte

La HAS a inscrit dans son programme de travail l’élaboration d’une recommandation de bonne pratique sur le thème « Repérage, diagnostic et prise en charge des troubles psychiques périnatals ».

Les enjeux de cette recommandation sont d’améliorer le repérage, l’évaluation et la prise en charge des troubles psychiques des femmes et de leurs enfants durant la grossesse et en période post-natale (1 an après la naissance).

La prévalence des troubles psychiques chez les femmes enceintes et en post-partum, la fréquence de leur aggravation ainsi que leur retentissement sur le développement global de l’enfant, font du repérage et de la prise en charge des troubles psychiques périnataux un enjeu majeur de santé publique.

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Un trouble difficile à repérer

La dépression du post-partum des pères apparaît souvent plus tardivement que chez les mères, avec un pic dans les 3 à 6 mois suivant la naissance. Elle peut se présenter avec les symptômes dépressifs typiques : tristesse, perte d’intérêt pour les activités habituelles, fatigue, troubles de l’appétit ou du sommeil… Mais bien souvent, les symptômes sont moins apparents et se traduisent plutôt par un retrait social, une indécision, une irritabilité, des comportements à risque voir de la violence. Des plaintes somatiques, maux de tête, maux de ventre doivent aussi être des signes d’alerte tout comme l’augmentation des conflits conjugaux.

Il n’est pas toujours simple pour les pères, notamment en cas de détresse psychique, de confier son mal être. Le dépistage est donc primordial. Les consultations obligatoires du nourrisson peuvent alors être l’occasion pour le médecin de famille de rechercher des signes auprès du père s’il assiste à la consultation ou par l’intermédiaire de la mère. Cette recherche doit d’autant plus être motivée en cas de facteurs de risque de dépression du post-partum paternelle parmi lesquels des antécédents de dépression ou de syndrome anxieux.

Une dépression du post-partum chez la mère doit aussi nécessairement amener à un dépistage et un suivi rapproché du père, car on estime que dans 50% des cas de dépression maternelle, le père présente ou présentera lui aussi un épisode dépressif. En plus d’un interrogatoire ciblé, l’échelle EPDS est un outil de dépistage rapide pouvant être utilisé pour repérer des troubles dépressifs chez le père ou la mère.

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Une prise en charge adaptée

Tout comme chez la mère, une dépression du post-partum du père peut avoir des conséquences négatives sur la relation parent-enfant, sur le développement psycho-affectif de l’enfant ainsi que sur l’équilibre familial. La prise en charge doit être précoce, dès le repérage des premiers symptômes, pour limiter le retentissement de la pathologie.

Cela passe par la mise en place à minima d’une psychothérapie plus ou moins associée à un traitement par antidépresseur et/ou anxiolytiques. Comme pour tout trouble psychique, un suivi rapproché et régulier est nécessaire pour évaluer l’efficacité du traitement.

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