Un trouble de l’enfant méconnu: l’attachement désorganisé-désorienté

Comportement

Qu’est-ce qui fait qu’un enfant séparé de ses parents biologiques carentiels et/ou maltraitants et placé dans une famille d’accueil aimante et chaleureuse avec lui se comporte de telle façon que le placement échouera, que la famille d’accueil renoncera ?
Le constat réitéré des ruptures de placement et du cycle délétère dans lequel se trouvent nombre d’enfants placés amène à envisager l’hypothèse qu’un trouble propre à l’enfant est en cause, qui serait la conséquence de ses premières relations perturbées.
Le recours à la théorie de l’attachement nous a semblé une piste intéressante à suivre pour déboucher sur des mesures préventives.

.

On dénombre aujourd’hui en France 300000 enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE), «placés» pour la moitié d’entre eux. Notre propos concerne une grande partie de ces 150000 enfants «oubliés de la République» [1]. Malgré les avan- cées de la psychologie et de la pédo- psychiatrie, peu de chose change. Les progrès inscrits dans les lois du 5 mars 2007 et du 14 mars 2016 ne se tradui- sent pas dans la réalité, faute de person- nel et de qualification, et aussi par manque d’intérêt, comme le démontrent a contrario des initiatives individuelles remarquables. Ces enfants sont trois fois plus nombreux que les autres parmi les décrocheurs scolaires à quinze ans [2], représentent 25 % des sans domicile fixe à l’âge adulte [3], ont davantage d’addic- tions et de pathologies psychiatriques que la population générale.

Lire la suite de l’article sur Edimark.fr juillet 2021

La théorie de l’attachement: une porte d’entrée vers la compréhension de l’enfant placé ?

Le recours à la théorie de l’attachement nous a paru être une piste intéressante, permettant l’élaboration de mesures préventives.

L’attachement est un concept isolé par John Bowlby (1958), qui, dans la se- conde version de sa théorie (1969), prétend qu’entre neuf et dix-huit mois, les premières composantes de l’attachement (sucer, s’accrocher, suivre, pleurer, sourire) s’incorporent dans des systèmes organisés de telle sorte qu’un enfant tend à rester à proximité de sa mère. Cet attachement primaire serait un modèle s’inscrivant durablement chez l’enfant et marquant les modalités de toutes ses relations ultérieures. Cette théorie est extrême et sous-entend que tout se joue dans les deux premières années de vie dans le domaine des liens d’attachement…

Lire la suite de l’article sur Edimark.fr juillet 2021