Accouchement, pas toujours doux pour bébé
Il existe une méthode douce pratiquée par certains kinésithérapeutes, appelée la « méthode Busquet », bien adaptée pour les troubles qui peuvent gêner votre bébé qui vient à peine de naître.
L’accouchement est quelque chose de tout à fait physiologique. Cependant, il peut arriver que certaines « tensions » existent au niveau du corps de votre bébé (colonne cervicale, crâne, mâchoires, hanches, pieds) qui peuvent provoquer des symptômes de toutes sortes chez votre nouveau-né: une agitation, la tête un peu tournée d’un côté (petit torticolis), mâchoire un peu déviée surtout lorsqu’il pleure, quelques régurgitations inexpliquées, pleurs, agitation. Cela se voit encore plus s’il a fallu se servir d’une ventouse pour « aider » votre bébé à naître. Ou des forceps, ce qui se fait de plus en plus rarement, heureusement.
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Un syndrome de Kiss?
Troubles de symétrie induits par les vertèbres cervicales, décrit comme syndrome de Kiss[1](acronyme de l’allemand Kopfgelenk Induziert Symetrie Störungen, décrit par un chirurgien et chiropracteur allemand, le Dr H. Biedemann, en 1991). On parle en France d’attitude en virgule. Avec agitation, pleurs, difficultés à téter, hyperextension (tendance à rejeter la tête en arrière), reflux exagérés, coliques. C’est un syndrome qui pour le moment n’est pas vraiment reconnu par les sociétés pédiatriques françaises.
[1]https://www.pediatre-online.fr/nouveau-ne/votre-bebe-vient-de-naitre-et-il-a-un-petit-torticolisune-petite-deformation-du-crane-des-pleurs-inexpliques-quelques-troubles-du-sommeil/
N’hésitez pas à consulter l’article écrit et publié sur le site de la Leche League France pour en savoir davantage.
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L’acronyme KISS, de l’allemand Kopfgelenk Induziert Symetrie Störungen, est traduit en français par « troubles de symétrie induits par les vertèbres cervicales ». Le KISS a été défini par le Dr Heiner Bierdemann, chirurgien et thérapeute manuel allemand, comme un syndrome (Vulgaris Médical caractérise le terme syndrome comme « un ensemble de symptômes (signes) sans cause spécifique, que le malade est susceptible d’avoir en même temps lors de certaines maladies »). Selon le Dr Biedermann, le KISS concernerait 5 à 8 % de la population.
Ce syndrome peut être favorisé par une naissance dite musclée: ventouse, usage de forceps, parfois césarienne. Lorsqu’il y a une urgence à faire naître bébé (car il y a des ralentissements de son coeur, une baisse des mouvements foetaux, un cordon autour du cou, une macrosomie, une infection maternelle ou autre), il faut alors aller très vite, car chaque seconde compte. La santé de l’enfant et son avenir neurologique en dépendent.
Les symptômes peuvent être multiples:
- déformations crâniennes : plagiocéphalie (« tête plate »)…
- symptômes comportementaux : agitation, pleurs, difficultés à se détendre…
- symptômes posturaux : hyperextension, inclinaison en C ou en virgule…
- symptômes digestifs : reflux, coliques…
- symptômes allergiques
Du point de vue de l’allaitement, ce syndrome semble se traduire par des difficultés au niveau de la prise de sein. Avec pour conséquence de possibles crevasses, douleurs et une prise de poids insuffisante.
Mais dans tous les cas, c’est votre pédiatre et lui seul qui pourra vous guider dans la cas où votre bébé semble montrer des tensions au niveau de la mobilisation de sa tête, de sa nuque, des difficultés à prendre le sein ou le biberon, des régurgitations nombreuses. Attention à ne pas vous laisser berner par des diagnostics faciles sur internet de type « RGO interne » ou « il a forcément une allergie au lait le pédiatre ne l’a pas vu », etc.
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Y a-t-il des données scientifiques pour ce syndrome de Kiss?
On peut lire dans le document État des lieux de l’ostéopathie et de la chiropraxie en Belgique (2010) : « Brand et al. établissent un lien entre le recours aux thérapies manuelles et un tableau clinique appelé “syndrome KISS“ (“troubles de symétrie induits des vertèbres cervicales“).
Ce syndrome se traduit chez le nourrisson par une position préférentielle de la tête, avec un occiput ou un côté aplati, allant également de pair avec d’autres anomalies telles qu’un torticolis, une scoliose ou une limitation de l’abduction de la hanche. Lorsque de telles manifestations s’accompagnent de pleurs excessifs, divers prestataires de soins établissent actuellement une relation avec un “trouble fonctionnel des articulations cervicales supérieures“.
Ce syndrome est controversé et son existence est mise en doute par la médecine conventionnelle. Brand a conclu qu’il “n’existe pas de preuves scientifiques selon lesquelles le traitement manuel ou ostéopathique des enfants présentant des symptômes de ce que l’on appelle le syndrome KISS aurait un effet bénéfique sur les plaintes et les manifestations et que, par ailleurs, il existe de fortes indications d’une non-justification du traitement chiropracteur chez le nourrisson pleurant avec excès“ ».
N’hésitez pas à consulter l’article écrit et publié sur le site de la Leche League France pour en savoir davantage.
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Et que faire?
Déjà se rassurer, la plupart du temps, c’est bénin. Une bonne technique consiste à coucher votre bébé sur le ventre très tôt, dès les premiers jours de vie. Plusieurs fois par jour, pendant 5, 10 voire 20 minutes. Le temps que vous pouvez lui consacrer. MAIS ATTENTION/ toujours sous surveillance. Pour le faire dormir, il faudra le remettre sur le dos.
L’ostéopathie, la kinéithérapie vont aider: votre pédiatre vous prescrira des séances et vous dira qui aller voir, n’allez pas chez n’importe quel thérapeute, car un bébé ne se manipule pas sans expérience et sans une formation sérieuse.
Être sur le ventre plusieurs fois par jour, qu’est-ce que ça va lui apporter? (sous surveillance toujours)
5 séances de 15 minutes chaque jour positionné sur le ventre sur un plan dur (table à langer, tapis d’éveil) SOUS SURVEILLANCE ne peuvent que lui faire du bien, dès la naissance. Celà stimule sa musculature tête cou colonne, l’aide à s’autonomiser et à découvrir son corps dans l’espace (proprioception) et diminue les régurgitations.
- d’abord il va redresser la tête, ce qui va favoriser le développement de ses muscles du cou: rien de tel pour éviter que son crâne ne se déforme trop dans les mois à venir (par exemple pour éviter le crâne plat)
- il va bouger les jambes et de cette façon va se masser lui-même le ventre sur le plan de travail sur lequel vous le mettez. Rien de tel pour réduire les crampes, les gaz, tous ces petits troubles digestifs qui vont le perturber souvent pendant les premières semaines. Et vous par la même occasion, car un bébé pleure tout de suite de manière intense, même si les douleurs intestinales sont faibles. N’oubliez pas: il passe tout son temps à se concentrer sur sa digestion, il n’a à peu près que ça à faire comme occupation!
- enfin si vous lui laissez les fesses à l’air, très bien pour éviter les rougeurs de fesse et la tartinade avec des crèmes dont on ne sait pas toujours si ce qui est dedans est bien.
Enfin, il existe des techniques de kinésithérapie comme la méthode Busquet, que votre pédiatre pourra vous prescrire, auprès de professionnels formés pour cela. Demandez-lui.
Le pédiatre regardera aussi pour éliminer des déplacements de vertèbres cervicales (syndrome de Kiss ?) et entreprendre la rééducation si besoin.
Pour en savoir davantage, cliquez ICI.
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Et le Torticolis congénital postural, c’est quoi?
Il touche 3 % des naissances. Il est dû aux contraintes intra utérines de fin de grossesse.
L’aspect clinique est celui d’un véritable bébé moulé (voir figure ci dessous), qui associe le plus souvent une plagiocéphalie (crâne plat), une inclinaison du rachis (la colonne), un bassin asymétrique et une déformation posturale des pieds.
L’évolution à long terme est favorable, spontanément, sans traitement particulier.
Il faut encourager les parents à changer fréquemment de position leur enfant et à le positionner sur le ventre, quand il est éveillé et sous surveillance, afin de stimuler la musculature postérieure. 5 séances de 15 minutes par jour sur un plan dur (table à langer, tapis d’éveil) dès la naissance.
La stimulation de la rotation de la tête à l’inverse de la position habituelle du bébé, ainsi que des conseils simples de positionnement lors de l’allaitement, ou lors des jeux d’éveil suffisent à symétriser les mobilités.
L’acquisition de la position assise supprime définitivement ce torticolis.
Et l’ostéopathie néonatale dans tout ça? Aucune preuve apportée
La Société Française de Pédiatrie (SFP) se positionne pour contre-indiquer la pratique de l’ostéopathie chez les nouveau-nés et les nourrissons en l’absence d’évaluation d’efficacité, et surtout devant le risque auxquels sont exposés les nouveau-nés qui font l’objet de ces manipulations, au mieux inutiles.
Nous demandons un niveau d’exigence pour l’évaluation des pratiques d’ostéopathie adapté à l’importance de la santé des nourrissons ; cela ne peut passer que par la réalisation d’études qui permettront de répondre aux questions de l’utilité, de l’efficacité et de la sécurité des
pratiques d’ostéopathie. Avril 2025
Lire le communiqué des sociétés savantes ICI
Ces séances d’ostéopathie non dénuées de risque pour la santé des nourrissons, et, au mieux inutiles (mais couteuses) ont conduit l’Académie de Médecine il y a quelques semaines à s’interroger à son tour sur ces pratiques « sans fondement scientifique avéré, et d’efficacité et
de sécurité non démontrées » dans un communiqué intitulé « L’OSTÉOPATHIE « VISCÉRALE ET CRANIENNE » CHEZ LE NOUVEAU-NÉ : UNE PRATIQUE QUI INTERROGE »
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La France est aujourd’hui un des pays qui « consomme » le plus de séances d’ostéopathie chez le nourrisson. Un engouement multifactoriel ?
→ Le nombre d’ostéopathes non professionnels de santé a augmenté de façon majeure en France ces dernières années ; d’après le registre des ostéopathes : 20 000 ostéopathes en 2014 à près de 40 000 en 2024[2]
→ Les nombreuses allégations autour des vertus de ces pratiques sont malheureusement très largement relayées via certains professionnels de santé, dès la grossesse et en maternité.
→ De très nombreux témoignages publiés sur les réseaux sociaux, font l’apologie de cette pratique pour les nourrissons avec des témoignages utilisant pourtant des arguments de type publicitaire ne reposant sur aucune évaluation objective ni scientifique.
→ Certains parents s’orientent vers l’ostéopathe pour trouver réassurance et soulagement face à des signes fonctionnels bénins et fréquents présentés par leur nourrisson (installation difficile de l’allaitement, constipation, pleurs et « coliques », infections répétées des voies arédiennes
supérieures, inquiétude autour du sommeil…).
→ L’inquiétude parentale grandissante dans une société anxiogène ainsi que le manque de temps et de disponibilité des interlocuteurs professionnels de santé pour rassurer, expliquer le développement naturel d’un nourrisson, accompagner la parentalité, ont sans doute joué un
rôle pour que les jeunes parents confient ainsi leurs bébés à des pratiques d’ostéopathie.
→ L’ostéopathie pratiquée par des non professionnels de santé n’est pas prise en charge par l’Assurance Maladie. Le coût d’une séance se situe au minimum autour de 60-70€ par séance (pour référence, une consultation de Médecine Générale est payée 30€). Cependant, certaines
mutuelles santé incluent dans leur offre le remboursement de ces séances de « bien-être ». Cela a possiblement cocontribué à légitimer cette approche pourtant non médicale, non validée et non reconnue.
https://www.osteopathie.org/demographie.html
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