Campagne médiatique « Je dors sur le dos » !
Malgré la chute brutale en 1994 du nombre de morts subites du nourrisson (MSN), avec la campagne « Je dors sur le dos », 350 bébés meurent encore chaque année de façon inexpliquée dans notre pays.
Ce chiffre reste stable, mais il est possible d’améliorer la prévention, ont souligné les participants à un débat organisé dans le cadre des Entretiens de Bichat.
LA DEFINITION de la mort subite du nourrisson est le décès brutal, inattendu, d’un nourrisson âgé de moins de 1 an, apparemment en bonne santé, pendant son sommeil.
Comme depuis très longtemps, la MSN est répertoriée par l’Inserm depuis 1970. Des centres de référence ont été mis en place dans les régions en 1986. Chargés de recenser les MSN, d’effectuer des bilans complets (cliniques, biologiques, génétiques, radiologiques…), les autopsies, ils assurent la prise en charge psychologique des parents et le suivi à long terme, notamment lors de la grossesse suivante, qui réveille les inquiétudes. Ils jouent un rôle informatif et préventif. Date clé 1990. Le rôle des conditions de couchage, notamment la nocivité du couchage ventral du bébé, est mis en évidence.
La campagne «Je dors sur le dos » fait baisser de façon spectaculaire, 75 % en moins de 1 an, le nombre des MSN (350 décès au lieu de 1500). Mais depuis, le nombre de 350 MSN par an reste stable. Il pourrait encore être abaissé si l’on sensibilise les jeunes parents.
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« Le dernier livre du Dr Pfersdorff »
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Les facteurs protecteurs pour éviter la mort subite
Sont reconnus comme des facteurs protecteurs:
- l’allaitement maternel, surtout s’il est exclusif et prolongé
- le couchage dans la chambre des parents jusqu’à l’âge de six mois (pas dans le lit des parents)
- les vaccinations
- le recours à la tétine au moment de l’endormissement.
Il est recommandé que les nourrissons soient couchés exclusivement à plat sur le dos, dans une turbulette adaptée à leur taille et à la saison, seuls, dans un lit à barreaux sans objet, dans une pièce entre 18-20 °C, sans exposition au tabac.
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C’est désormais 4 livres du Dr Pfersdorff pédiatre, qui sont édités chez Hachette et distribués dans toutes les librairies de France, mais aussi Belgique, Luxembourg, Suisse, Canada. Ils s’adressent aux parents. Egalement sur Amazon, Fnac, BNF, etc.
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Mon enfant ne veut pas du tout dormir sur le dos! Que faire?
Naturellement, certains nourrissons ne supportent pas la position dorsale, ne se calment que sur le ventre et pour éviter des nuits atroces à l’entendre pleurer, certains parents craquent et le laissent sur le ventre. Il convient là de voir avec le pédiatre pourquoi l’enfant est mieux ainsi: problème de reflux? de gaz? une intolérance alimentaire?Un torticolis ou une raideur musculaire? les séquelles d’un forceps? syndrome de Kiss? etc.
A partir de 3/4 mois, certains bébés se retournent seul
Vos ne pourrez alors pas l’obliger à dormir sur le dos et « l’amarrer » pour qu’il ne se retourne plus: le cap le plus dangereux est passé. Certains réflexes seront déjà plus matures au niveau de la respiration.
La mort subite du nourrisson est le fait « d’un accident multifactoriel », le terme accident soulignant le caractère aléatoire du drame.
Le « pic» de la mortalité se situe entre 2 et 3 mois. Les garçons sont plus touchés que les filles (deux tiers, un tiers) et la période hivernale est la plus redoutable, certainement par la conjonction de facteurs favorisants et de virus.
Facteurs favorisants
La MSN implique la présence de plusieurs facteurs périnataux favorisants de nature très variée.
Parmi ces facteurs, on peut citer l’hypotrophie, une altération de la maturation du contrôle des fonctions vitales (respiratoire, cardiaque, fonctions neurovégétatives, immunité…) très variable selon les sujets et la prématurité.
Facteurs auxquels des causes déclenchantes appartenant au domaine habituel des pathologies de cette tranche d’âge peuvent s’ajouter (infections, hyperthermies, pathologies cardiaques, Reflux, épilepsie, maladies métaboliques).
D’autres facteurs favorisants liés à l’environnement du bébé ont été identifiés les mauvaises conditions de couchage (sur le ventre ou de côté, la présence de couvertures, oreillers, donnions, peluches volumineuses, matelas non adaptés au lit), température ambiante élevée, co-sleeping (entre les parents), tabagisme passif, automédication (de plus en plus rare).
Conseils de base. Pour abaisser encore le nombre des décès par MSN, l’action doit être orientée vers les derniers facteurs cités, les facteurs environnementaux, tels le tabagisme pendant la grossesse et après, l’hyperthermie, les risques de suffocation induits par la literie. Tous les conseils de base doivent être rappelés une literie « de sécurité », sans oreiller, sans couverture, avec un matelas adapté jamais « bricolé », une température de la chambre de 18 à 20°, l’interdiction du co-sleeping dans le lit même des parents (dans un petit lit adapté installé juste à côté du lit des parents= très bien, à privilégier) et enfin faire dormir l’enfant sur le dos. Quarante pour cent des bébés frappés l’an dernier par MSN en région Midi-Pyrénées donnaient en position ventrale.
Pour les autres facteurs, les moyens d’action sont faibles et les pistes de recherches restent immenses (recherche sur la sensibilité accrue de ces bébés aux infections, recherches génétiques, sur la maturation du système nerveux).