Méningocoques B : le vaccin Bexsero désormais remboursé

Désormais, nous pédiatres, nous vaccinons vos enfants dès le plus jeune âge

Si vous avez peur des vaccins, il y a certainement une raison: peur des effets secondaires, des perturbateurs endocriniens, que votre enfant ne développe une maladie, etc. Votre peur doit être entendue par votre pédiatre et son rôle sera de vous donner la juste information, pas de vous obliger, ni vous contraindre. Si vous ne vous sentez pas écouté, si vous pensez que le professionnel de santé ne prend pas assez de temps, alors changez de praticien si besoin. La santé de votre enfant est primordiale et il est donc important que vous ayez les bonnes sources.

Et non, les pédiatres ne sont pas achetés par les laboratoires. C’est d’ailleurs puni par la loi.

Les infections invasives à méningocoques sont des infections transmissibles graves, qui peuvent être rapidement fatales. En France, elles sont majoritairement liées aux méningocoques de sérogroupe B. BEXSERO® est le premier vaccin anti-méningococcique ciblant des souches pathogènes du sérogroupe B à avoir obtenu une AMM en Europe, en janvier 2013. Il est indiqué chez les personnes âgées de 2 mois et plus. Dans le contexte de la simplification du schéma de vaccination pour différentes tranches d’âge et de l’évolution épidémiologique de ces infections, la Haute Autorité de Santé a évalué l’opportunité de modifier la stratégie de prévention des infections invasives à méningocoques et a précisé la place de BEXSERO® dans cette stratégie.

Parlez en avec votre pédiatre

Le vaccin protéique BEXSERO® était jusqu’à présent recommandé à partir de l’âge de 2 mois chez les personnes à risque élevé de contracter une infection invasive à méningocoques B et pour des populations ciblées dans le cadre de situations spécifiques (foyers de cas, épidémie, hyperendémie localisée). Il s’agit du seul vaccin disponible actuellement pour l’immunisation active des personnes âgées de 2 mois et plus contre les infections invasives à méningocoques causées par Neisseria meningitidis du groupe B, le second vaccin disponible, TRUMENBA®, disposant d’une autorisation de mise sur le marché pour les sujets à partir de l’âge de 10 ans. Le schéma vaccinal des nourrissons, initialement prévu en 3 doses avec une dose de rappel, a été simplifié et ramené à 2 doses avec une dose de rappel en juillet 2018.

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Bexsero remboursé depuis mai 2022

Le vaccin Bexsero est désormais pris en charge pour l’immunisation active contre les méningites à méningocoque de type B de tous les nourrissons à partir de l’âge de deux mois et avant l’âge de deux ans.

Jusqu’à présent, le vaccin Bexsero était uniquement réservé aux personnes à risque élevé d’infections invasives à méningocoque (IIM) et aux populations ciblées dans le cadre des situations spécifiques (grappes de cas, situations épidémiques).

Le remboursement de Bexsero pour les enfants de deux mois à deux ans (à 65 % par l’Assurance-maladie, prix 83,06 euros), publié le 29 avril au « Journal officiel », est une étape importante. Sont également pris en charge le rappel effectué après la deuxième année pour les nourrissons dont la vaccination a été commencée avant l’âge de deux ans, la dose de rappel tous les cinq ans pour les personnes à risque élevé et pour leur entourage familial.

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Une situation épidémiologique stable avant 2020 mais incertaine dans l’avenir

Le sérogroupe B est majoritaire parmi les infections invasives à méningocoques en France. Elles affectent plus particulièrement les nourrissons et les jeunes enfants, chez lesquels elles représentent plus de 70 % des cas d’infection. Après une baisse constante de 2006 à 2013, le taux de déclarations de ces infections s’est stabilisé : en 2019, en France, il était de 0,36 pour 100 000 habitants, alors qu’au cours de la période 2003 à 2011, il était d’environ 0,60 pour 100 000. La raison de cette baisse n’est pas connue. La létalité, quant à elle, est comprise entre 9 % et 12 %, un chiffre stable depuis 2013. Environ 6 % des cas ont présenté des séquelles précoces. En 2019, chez les moins de 5 ans, 88 cas et 3 décès ont été enregistrés.

La baisse importante d’incidence des infections invasives à méningocoques observée en France pour tous les sérogroupes en 2020 est attribuée aux mesures barrière et aux périodes de confinement pour la prévention de la transmission du virus pandémique SARS-CoV-2. Cette baisse est donc considérée comme conjoncturelle et n’a pas été prise en considération pour cette recommandation. La reprise d’une vie sociale normale laisse présager une possible reprise épidémique des infections invasives à méningocoques en France. L’impact de ces sérogroupes évoluant très rapidement, une surveillance épidémiologique étroite aura lieu afin de mettre à jour les recommandations si nécessaire.

Proposer cette vaccination à l’ensemble des nourrissons

Au vu de ces différents éléments et des 45 contributions reçues et analysées dans le cadre de la consultation publique organisée du 29 janvier au 28 février 2021, la HAS recommande de vacciner tous les nourrissons, qui constituent la classe d’âge la plus vulnérable à ces infections invasives à méningocoques B, en utilisant BEXSERO® selon le schéma de l’AMM (2 doses plus une dose de rappel). Cette recommandation de vaccination généralisée vise à favoriser une possible protection individuelle de tous les nourrissons qui persisterait jusqu’à l’âge de 4 ans (selon les données disponibles) et permet de lever la barrière financière, qui est l’une des sources d’inégalités d’accès à ce vaccin.

Malgré l’efficacité de ce vaccin et son impact potentiel sur les infections à méningocoque W, la faible incidence des infections à méningocoque B explique le rapport coût-bénéfice très élevé d’un programme de vaccination des nourrissons avec BEXSERO®.
La HAS souligne le coût élevé de cette vaccination au regard des bénéfices collectifs attendus ; à ce titre, une forte diminution du prix du vaccin apparaît ainsi légitime.
La HAS rappelle que la vaccination des nourrissons n’exonère pas de mettre en place une chimioprophylaxie antibiotique pour les sujets contacts de cas sporadiques d’infections invasives à méningocoques B, qui reste le moyen le plus efficace de prévention de cas secondaires.
A noter que les recommandations préexistantes sont maintenues, notamment concernant la vaccination des personnes à risque de contracter cette infection (les personnels des laboratoires de recherche travaillant spécifiquement sur le méningocoque, les personnes ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques… La liste complète est disponible dans le rapport et pour les populations ciblées dans le cadre de situations spécifiques.

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