La rougeole tue de nombreux enfants: 134 200 en 2015

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La rougeole semble appartenir au passé, hélas non. Avec toutes les polémiques concernant les vaccins qui font l’actualité, de nombreux parents ne savent plus qui croire.

Quelques chiffres: la progression de la rougeole est spectaculaire. C’est tout sauf une maladie bénigne. Seul le continent américain a réussi à l’éradiquer avec une campagne de vaccination qui n’a pas faibli.

En 2015, 134 200 enfants de moins de 5 ans sont morts de la rougeole dans le monde, soit 400 enfants par jour en moyenne.

Certes, dans les années 80, on observait 2,5 millions de décès par rougeole dans le monde. Mais ces 134 200 pourraient encore être en vie.

Le vaccin seul n’explique pas les bons résultats depuis 1980, une meilleure nutrition dans certains pays du tiers monde joue aussi un rôle important: meilleure nutrition veut dire meilleures défenses immunitaires.

Quels sont les signes de la rougeole?

La rougeole se manifeste par une éruption cutanée précédée par une rhinite, une conjonctivite, une toux, accompagnée d’une fièvre très élevée et d’une grande fatigue. La guérison a lieu en une dizaine de jours, mais des complications plus ou moins graves (otite, pneumonie, atteinte neurologique, pathologie fœtale…) peuvent survenir chez le nourrisson de moins de un an, chez les adolescents, les adultes et les femmes enceintes.

Entre le moment où le virus de la rougeole pénètre dans l’organisme et le début des premiers signes, il s’écoule en général une dizaine de jours. C’est la période d’incubation.

Une fois dans les voies respiratoires, le virus s’y multiplie et se répand dans le corps par la circulation sanguine.

Les premiers symptômes de la rougeole sont les suivants :

  • écoulement du nez (rhinite) ;
  • conjonctivite avec larmoiement, gonflement des paupières, rougeur des yeux et gêne à la vue de la lumière ;
  • toux ;
  • grande fatigue (asthénie) ;
  • forte fièvre (augmentation de la température du corps jusqu’à 39-40°C).

Ces signes durent environ trois à quatre jours. Puis l’éruption cutanée survient.

L’éruption cutanée de la rougeole :

L’éruption de la rougeole est constituée de petites taches très rouges légèrement surélevées qui laissent des zones de peau normale.
L’éruption est descendante. Elle apparaît d’abord sur le visage : derrière les oreilles, sur le front, sur les joues, puis sur le cou, le haut du corps pour atteindre les pieds autour du troisième jour.
La personne malade reste fébrile et très fatiguée.
La rhinite et la conjonctivite disparaissent, mais la toux, qui est souvent intense, peut durer jusqu’à la fin de l’infection.
L’éruption disparait en une semaine environ.

Les complications de la rougeole

Les complications sont présentes dans environ 30 % des cas de rougeole. Elles surviennent le plus souvent chez les nourrissons de moins d’un an avant qu’ils ne soient vaccinés, les adolescents et adultes. Parmi ces derniers, les personnes présentant une immunodépression sont particulièrement fragiles.

Les complications les plus sévères sont plus fréquentes chez les nourrissons de moins de un an et les adultes de plus de vingt ans.

Le virus de la rougeole peut entraîner des complications peu graves :

D’autres complications sont plus graves et peuvent nécessiter le recours à une hospitalisation :

  • une pneumonie (dans 6% cas) avec des difficultés respiratoires,
  • une kératoconjonctivite, rare en France, avec une atteinte grave de l’œil et la perte de la vue,
  • une atteinte du foie ou des reins,
  • une complication neurologique comme l’encéphalite survenant dans un cas sur mille. Elle se traduit par une fièvre élevée, des maux de tête, des troubles de la conscience et peut entraîner le décès ou des séquelles graves (troubles mentaux, paralysie, épilepsie).

Rougeole et grossesse

Chez la femme enceinte, la survenue d’une rougeole est grave. La rougeole peut être responsable de :

  • pneumopathie grave chez la mère,
  • anomalies foetales,
  • naissance prématurée voire de décès du foetus,
  • rougeole néonatale chez le nouveau-né si la maladie survient en fin de grossesse.

Pour pouvoir éradiquer la maladie, il faut arriver à une couverture de 95  %.

Si le nombre d’enfants ou de jeunes adultes vaccinés est trop faible, il suffit d’une personne atteinte par cette maladie virale pour que l’épidémie s’étende. Comment expliquer ces différences dans les taux de vaccination, y compris dans les pays occidentaux ? De nombreuses personnes vivent hors du système vaccinal – migrants, populations défavorisées sans accès au système de santé, nomades -, d’autres refusent le vaccin (communautés religieuses, adeptes de médecines alternatives…)

Le vaccin demeure la meilleure protection, ne baissons pas la garde.

Parlez-en avec votre pédiatre.