Depuis 1945, quatre générations se sont nourries de valeurs générées par les contextes éducatifs, géopolitiques et socio-économiques très différents:
>>> Les baby-boomers sont nés entre 1945 et 1960, et seront bientôt tous retraités ! Ils sont considérés comme une génération privilégiée avec une vie rendue facile grâce aux quatre fées qui se sont penchées sur leur berceau, les 4 P : Progrès, Plein emploi, Prospérité et Paix ! Plutôt idéalistes, confiants en l’avenir, assez fidèles en couple et stables dans leur emploi, ils ont bénéficié d’un bon niveau de vie. Pendant leur enfance, il leur était difficile de vérifier ce que les adultes leur imposaient en termes d’éducation et d’enseignement. La légitimité de leurs parents, enseignants et médecins était innée. Dans un monde après-guerre productif et apaisé (“les Trente Glorieuses”), ils sont décrits comme optimistes, pacifistes, addicts au travail, et logiquement guidés par la même valeur : DEVOIR.
>>> La génération X (1960 à 1980) n’a pas connu le même destin. Douglas Coupland l’a nommée ainsi en référence aux défis rencontrés par ce groupe fortement impacté par les deux chocs pétroliers, la flambée des divorces, l’émergence du SIDA et la crainte du chômage. Forcée de s’arc-bouter sur un statut instable, tant sur les plans social, professionnel que conjugal, la génération X a été obligée de se battre pour conserver ses acquis, au moment où la vie a cessé d’être un long fleuve tranquille. Génération “d’enfants à clef”, (beaucoup d’entre eux rentraient seuls le soir car leurs deux parents devaient travailler), ils ont dû s’accrocher pour conserver leur niveau de vie et celui de leurs enfants. La génération X s’est réfugiée dans la valeur AVOIR.
>>> La génération Y, née entre 1980 et 2000, a grandi avec l’irruption puis l’expansion d’internet et l’avènement des réseaux sociaux, ce qui a profondément influencé sa manière de voir le monde et de communiquer. Leurs parents ont été rapidement débordés par les nouvelles technologies numériques, et ont, de fait, perdu une part de légitimité éducative à force de demander à leurs enfants comment formater leurs ordinateurs et leurs smartphones.
Les Y revendiquent un parfait équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle. Fortement préoccupés par les évènements mondiaux, ils se sont auto-proclamés Yolo (“You Only Live Once”) tant ils vivent dans l’instant et paraissent peu enclins à se projeter dans l’avenir et à anticiper leur carrière. Logiquement, leur code est VIVRE.
>> Quant à la génération Z, née entre les années 2000 et 2010, elle a été la première à naître puis grandir à l’ère numérique. Elle a vu l’ascension des smartphones et des réseaux sociaux comme Instagram et TikTok. Elle est souvent associée à une mentalité plus tournée vers le monde, une acceptation de la diversité, une préoccupation pour les questions sociales et environnementales et la recherche de sécurité. Nos patients de la génération Z sont particulièrement sensibles aux questions de violences, racisme, environnement, avec un certain idéalisme qui les rapproche des baby-boomers, conscience écologique en plus. Mais emprunter des codes aux “boomers” ne les empêchent pas d’être très critiques à l’égard de cette génération trop gâtée qui a ouvert le bal de la surconsommation effrénée dont la planète et eux-mêmes payent le prix fort. Enfin, ils ont été dès la naissance confrontés aux difficultés financières de leurs parents, et ont dû apprendre très tôt à se débrouiller. De fait, leur code est PARTAGER. C’est dans ce sens qu’ils se sont positionnés comme les véritables précurseurs de la génération Alpha, que nous allons tenter de mieux cerner avant d’en définir le code.
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Et la génération Alpha?
Difficile de dresser un tableau objectif d’une nouvelle génération dont la moyenne d’âge est de 6 ans, et dont certains membres ne sont pas encore nés ! Les études anglosaxonnes évoquent pourtant quelques lignes directrices qui méritent toute notre attention. L’enjeu est de mieux comprendre nos jeunes patients et surtout le regard qu’ils portent et porteront sur leurs parents, leurs enseignants, leur médecin et sur leur avenir…
Alors, avec toutes les précautions et les nuances indispensables lorsque l’on évoque un nouveau groupe social, forcément différent selon les cultures et les milieux socio-économiques, arrêtons-nous quelques instants sur cette nouvelle cohorte d’enfants dont certaines caractéristiques semblent pourtant déjà bien établies.
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