Débuter la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois (bébé et son alimentation)

Mois après mois

A partir de 4 à 6 mois, l’enfant est physiologiquement tout à fait capable d’ingérer et de digérer des aliments solides. 

Certains signes de maturité physiologique démontrent que, dès quatre mois, l’enfant est prêt à accepter d’autres aliments que le lait :

  • augmentation de la salivation;
  • amélioration de la digestion et de l’absorption intestinale;
  • diminution de l’absorption des molécules non dénaturées;
  • capacité de tolérer une charge rénale osmotique et sodée plus importante;
  • capacité d’avaler des aliments non liquides;
  • apparition du mouvement latéral de mastication;
  • capacité de rester en position assise avec appui;
  • contrôle postural du cou et de la tête;
  • plus grande capacité d’exprimer la faim et la satiété.

Mais débuter la diversification alimentaire avant l’âge de quatre mois majore le risque de manifestations allergiques et de carences nutritionnelles. En effet, en cas de diversification trop précoce, les nouveaux aliments introduits ne compensent pas la diminution de consommation de lait qu’ils entraînent: carence en calcium, en fer et en acides gras essentiels.

Pour en savoir davantage, cliquez ICI pour accéder à un dossier fait par des pédiatres sur mpedia.fr.

(on peut user de la nouvelle approche de DME: Diversification Menée par l’Enfant= CLIQUEZ ICI ), à condition que votre pédiatre vous en donne le feu vert: pas avant 6 mois au plus tôt, votre enfant doit tenir assis tout seul !

Les références: moins d’eczéma…

La relation entre l’introduction d’aliments solides et le risque d’eczéma a été étudiée dans une cohorte de 1067 enfants néo-zélandais. A l’âge de dix ans, 7,8 % des enfants présentaient un eczéma chronique ou récurrent. Après élimination des facteurs confondants, en particulier les antécédents d’atopie, les enfants exposés à au moins quatre aliments solides avant l’âge de quatre mois avaient un risque 2,9 fois plus élevé de présenter un eczéma que ceux dont l’alimentation n’avait pas été précocement diversifiée. Ces données suggèrent qu’une exposition précoce à différents antigènes alimentaires peut favoriser l’apparition d’un eczéma.

…et moins d’asthme ?
Pour étudier d’éventuelles relations entre le type d’alimentation et des pathologies ultérieures, une population de 545 enfants a été suivie pendant sept ans et demi en moyenne. L’introduction d’une alimentation solide avant quinze semaines était associée à une augmentation des épisodes de dyspnée sifflante (21 % versus 9,7 %).

Controverse
Le nouveau-né à terme est capable, dès les premiers jours de vie, de digérer autre chose que le lait, et il n’y a pas ou peu de limitation d’ordre physiologique à l’introduction précoce de tel ou tel aliment.

Faux débat : quand commencer les jus de fruits et les farines ?

L’habitude de proposer des jus de fruits dès les premières semaines de vie ne repose sur aucune justification nutritionnelle: le taux de vitamine C est suffisant dans le lait maternel; les préparations pour nourrisson et les laits de suite sont déjà enrichis en vitamine C. De plus, les jus de fruits, comme les fruits, comportent un risque allergique.I1 n’existe actuellement plus de justification nutritionnelle à l’utilisation des farines avant six mois, même si l’enfant est capable d’hydrolyser l’amidon dès la naissance. Les farines n’ont pas d’effet sur la satiété nocturne; elles sont pourtant largement utilisées pour les nourrissons, et leur excès avant six mois peut être responsable de dyspepsie, de constipation, de déséquilibre ou d’excès de l’apport énergétique. Cependant, l’utilisation d’une farine facilite probablement le passage d’une alimentation exclusivement liquide à une alimentation semi-solide.

En cas de terrain atopique, il faut retarder la diversification et l’introduction des aliments très antigéniques (arachide, poisson,oeuf). Mais celle-ci doit être avérée, sinon introduire les aliments connus pour être allergogènes (kiwi, poissons, fraise, arachide, etc.) doit se faire précocémment.

La référence
Chez 120 nourrissons ayant un terrain familial atopique, des aliments très antigéniques, comme l’œuf, le poisson, l’arachide, le soja, le blé et l’orange, ont été exclus pendant les neuf premiers mois de vie. Cette éviction a contribué à diminuer les manifestations allergiques à l’âge de un an. En effet, par rapport à une population contrôle de 55 nourrissons, la prévalence de l’asthme et/ou de l’eczéma était de 13 % versus 40 %.

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Vraie question: que faire en cas de gastroentérite ?

Les gastroentérites, à rotavirus en particulier, augmentent, de manière transitoire et non spécifique, la perméabilité intestinale. Dans ces situations, il paraît donc logique de suspendre l’introduction de nouveaux aliments pendant deux à trois semaines, afin de limiter le risque d’apparition ultérieure d’allergies.

Il n’y a aucune raison de restreindre les graisses dans l’alimentation du nourrisson…

Et l’oeuf, c’est prévu quand?

L’œuf est un allergène alimentaire majeur pouvant être responsable d’allergie alimentaire chez 0,5 % à 2,5 % des enfants surtout avant 5 ans. Dans le passé, les recommandations étaient de retarder l’introduction de l’œuf jusqu’à l’âge de 2 à 3 ans, en particulier en cas d’antécédents allergiques personnels (eczéma) ou familiaux. Puis, chez les enfants à haut risque, des travaux ont indiqué que l’introduction précoce des allergènes alimentaires vers 4 à 5 mois suivie d’une consommation régulière pourrait protéger contre les allergies alimentaires spécifiques. L’impact de telles mesures dans la population générale n’est pas clair car les études disponibles n’ont pas concerné des enfants de plus d’un an.

Des études ont été faites: Le diagnostic d’allergie à l’œuf a reposé sur des questionnaires proposés aux mères lors que leur enfant avait 2 ans (n =1 159) puis au début de l’adolescence (n = 928). Lors de cette dernière consultation des RASTS (Radioallergosorbant testont été réalisés pour mettre en évidence une sensibilisation. Les différents facteurs de confusion potentiels examinés étaient l’ethnie, le niveau d’éducation de la mère, les revenus du ménage, les antécédents d’eczéma du nourrisson, la présence d’un animal à fourrure au domicile. Les données sur les antécédents familiaux d’atopie étaient incomplètes. La perte d’effectifs au cours du suivi était plus notable en cas d’origine hispanique ou noire et de niveau d’éducation et de revenus maternels bas introduisant donc un biais de recrutement inévitable.

A l’âge d’un an, 11,7 % (142/1217) des nourrissons n’avaient pas encore mangé d’œuf ; les mères de ces enfants avaient des revenus et un niveau d’éducation plus élevés suggérant que ces 2 variables pourraient influencer l’âge à l’introduction. Le taux d’eczéma dans la cohorte était de 21,8 % comparable à celui de la population générale. A 2 ans, 25/1 159 enfants (2,2 %) souffraient d’une allergie à l’œuf, taux nettement plus élevé en cas d‘introduction tardive en comparaison d’une précoce : 8 % vs 1,4 % (P < 0,0001). Cette association persistait après corrections pour les facteurs de confusion (Risque Relatif ajusté aRR 7,58 intervalle de confiance à 95 % IC 3,08-18,61). Au début de l’adolescence, le risque d’allergie demeurait plus élevé chez les enfants avec introduction tardive (3,9 %vs 1,1 % P=0,048 ; aRR 4,07 IC 1,20-13,87). De surcroît, le pourcentage de taux d’IgE anti-blanc d’œuf ≥ 0,35 kUA/L était supérieur à l’âge de 3 ans : 28 % vs 17 % (P = 0,03) mais non à 7 ans : 10,6 % vs 8 % (NS).

Ainsi, sur la base de ces questionnaires, les enfants qui ont eu une introduction tardive de l’œuf après 12 mois ont une augmentation du risque d’allergie à cet aliment à 2 ans qui persiste au début de l’adolescence.

En clair, désormais, nous introduisons l’oeuf entier cuit dès l’âge de 6 mois. S’il y a des allergies chez les parents, en particulier à l’oeuf, on fera des tests avant.

Pour comprendre: certaines graisses sont essentielles :

Le lait de mère est l’aliment de référence du jeune nourrisson. Plus de 50 % des calories apportées par le lait de mère sont d’origine lipidique. On conçoit dès lors que les lipides doivent représenter quantitativement une large part de l’alimentation du nourrisson.

De plus, les acides gras essentiels (AGE) jouent un rôle primordial dans le développement cérébral et sensoriel, ainsi que dans la régulation du système immunitaire. Une alimentation qualitativement et quantitativement adéquate en lipides au cours de la première année de vie est indispensable à la croissance et à la myélinisation du système nerveux central.Sur le plan qualitatif, quel que soit l’âge, on estime généralement que les graisses alimentaires devraient, en moyenne, apporter 2,5 à 5 % de l’énergie totale sous forme d’acide linoléique et 0,3 à 1 % sous forme d’acide alpha-linolénique, avec un rapport entre ces deux acides gras se situant entre 4 et 6.

Lorsque la diversification alimentaire est bien menée, il n’existe pas de risque de carence en AGE.A l’âge où la diversification est débutée, les tissus les plus sensibles à une carence en AGE (système nerveux et tissus sensoriels) ont déjà réalisé une grande partie de leur maturation, et le nourrisson dispose de réserves en AGE qui lui permettent de compenser d’éventuelles carences transitoires.Sur le plan quantitatif, lorsque la consommation de lait de croissance est économiquement impossible pour une famille, il faut le remplacer par du lait de vache entier et non demi-écrémé. En effet, la teneur lipidique moyenne des laits de croissance est de 30 g/1, c’est-à-dire plus proche de celle du lait de vache entier (36 g/1) que de celle du lait demi écrémé (18 g/1). Le lait de vache est cependant pauvre en acides gras essentiels, alors que les laits de croissance en sont enrichis. Ce déséquilibre peut en partie être compensé par l’ingestion quotidienne d’une faible quantité d’huile végétale

Controverse
Il est bien établi que des lésions artérielles très précoces, sous forme de stries graisseuses, peuvent se constituer dans la prime enfance, dès l’âge de un ou deux ans. Ces lésions sont réversibles, mais certaines sont probablement les précurseurs de lésions plus importantes, aboutissant à des maladies coronaires à l’âge adulte. Plusieurs études montrent que des régimes qui augmentent le rapport graisses insaturées/graisses saturées entraînent une diminution des taux sanguins de cholestérol et de LDL cholestérol chez le nourrisson . I1 parait donc souhaitable de ne pas encourager la consommation de graisses, notamment d’origine animale, chez le nourrisson. L’influence bénéfique d’une telle attitude sur le risque cardiovasculaire à long terme reste cependant à démontrer.

…mais il y en a pour surveiller l’apport protéique

Pour comprendre

Parallèlement à la diminution de la part d’énergie apportée par les lipides, des enquêtes alimentaires récentes relèvent une augmentation de celle provenant des protéines, ce qui aboutit à un déséquilibre nutritionnel. La plupart des enquêtes alimentaires montrent que l’enfant, entre six mois et deux ans, consomme en moyenne 4 à 5 g/kg/jour de protéines, ce qui est très supérieur aux apports de sécurité, fixés à 1,48 g/kg/jour. L’origine de ces protéines est principalement animale (70 à 75 %).Les apports protéiques de sécurité sont d’environ 1,5 g/kg/j.

En faisant un calcul rapide se basant sur les apports protéiques des principaux aliments figurant sur le tableau ci-contre, on s’apercoit que ces quantités sont dépassées au cours d’un menu quotidien classique, qui comporte du lait de suite le matin et au goûter, des légumes et de la viande à midi, des légumes et un dessert lacté le soir. On conçoit dès lors qu’il est inutile, voire délétère, de consommer des aliments riches en protéines (viande, œuf, poisson) le soir en plus du midi.

La référence
Roland-Cachera et al. ont montré, au cours d’une étude longitudinale, que l’indice de corpulence (BMI) à l’âge de huit ans était corrélé positivement à l’apport en protéines à l’âge de deux ans.Leurs résultats suggèrent, sans le démontrer, qu’un apport trop élevé en protéines à cet âge augmente le risque d’obésité et donc de pathologies associées à la surcharge pondérale.

Pas de gluten avant six mois:

Pour comprendre
L’entéropathie par intolérance au gluten se caractérise par des lésions intestinales dues à l’ingestion de gliadine et de prolamine apparentée chez des sujets génétiquement déterminés. Le retrait de l’agent toxique (le gluten) de l’alimentation du patient permet la rémission clinique et la restauration d’une muqueuse normale.Il y a au moins deux pré-requis pour développer une maladie cœliaque: une prédisposition génétique (haplotypes HLAB8-DR5 ou/et DR7 DQW2) et des apports en gluten. La plupart des sujets présentant ces haplotypes ne développent pas de maladie cœliaque, ou du moins pas d’entéropathie sévère, malgré des apports en gluten.

Il est donc probable que d’autres facteurs ou d’autres gènes interviennent.La durée de l’allaitement maternel, l’âge d’introduction du gluten dans le régime, la durée de la période où coexistent à la fois allaitement maternel et consommation de gluten, la quantité de gluten consommée (en particulier la quantité et la qualité des apports en céréales), des agents infectieux pourraient influer sur l’apparition de la maladie.Les manifestations de la maladie cœliaque ont changé au cours des dix dernières années, en partie à cause de l’introduction plus tardive des céréales dans l’alimentation et de l’augmentation de l’allaitement maternel dans certains pays.

Les références
Mitt a étudié, chez des enfants estoniens en bonne santé, l’âge au moment de l’introduction du gluten ainsi que la quantité de gluten proposée. Les résultats ont été comparés à ceux d’autres populations (Finlande, Suède) où l’incidence de la maladie cœliaque était plus élevée. L’âge moyen d’introduction du gluten dans la population d’enfants estoniens était plus élevé et la quantité de gluten proposée avant six mois toujours faible. Les auteurs notaient un certain parallélisme entre l’incidence de la maladie cœliaque et l’apport en céréales, et suggéraient que l’apport en céréales avant le sixième mois pouvait avoir un rôle dans le développement de la maladie cœliaque.

Dans une autre étude, la conduite de la diversification alimentaire de deux groupes d’enfants présentant une maladie cœliaque a été comparée à celle de groupes d’enfants témoins au cours de deux périodes pendant lesquelles l’incidence de la maladie cœliaque avait baissé; la première période s’étendait de 1971 à 1980, la seconde de 1981 à 1992. Le type d’allaitement, maternel ou artificiel, et le mode de diversification, en particulier l’âge d’introduction du gluten, étaient déterminés. Les auteurs notaient que la diminution de l’incidence de la maladie cœliaque était associée à des modifications des habitudes alimentaires: introduction plus tardive du gluten, augmentation de l’utilisation de produits sans gluten au début de la diversification, mais aussi augmentation de l’allaitement maternel.

Controverse
Ascher et al. ont également étudié l’influence des habitudes alimentaires et de la présence du gluten sur la survenue de la maladie cœliaque. 85 patients présentant les haplotypes HLA de susceptibilité de la maladie cœliaque, tous issus de fratries d’enfants suivis pour une maladie cœliaque, ont été étudiés et ont subi une biopsie intestinale. Les 8 enfants présentant une maladie cœliaque silencieuse ont été comparés aux 73 autres, pour lesquels le diagnostic avait été exclu. La comparaison de la durée de l’allaitement maternel, de l’âge d’introduction du gluten, de la consommation de gluten, de la fréquence de la poursuite de l’allaitement maternel après introduction du gluten n’a montré aucune différence entre les deux populations. La sévérité de la maladie cœliaque était indépendante de la quantité de gluten ingérée.

LA DME (diversification menée par l’enfant):

Elle est possible dès l’âge de 6 mois, même si votre bébé n’a pas de dents. Le principe est de lui mettre dans la main un morceau de nourriture assez gros (ça peut aller jusqu’à la taille de son poing) qu’il va porter à sa bouche pour rogner, ronger, sucer et décrocher des petits morceaux qu’il va apprendre à avaler et à déglutir. Le risque de fausse route est très faible, car c’est lui qui décide ce qu’il prend et non l’inverse (évitez les grains de maïs, les raisins, tout ce qui est petit).

Exemples:

artichaut,asperge, aubergine, bette, betterave rouge, céleri en branche, chou de bruxelles, potiron, pousses de navet, radis, rhubarbe, concombre, laitue, avocat, tomate, poivron doux, abricot, banane, mangue, melon, pastèque, pêche, poire, pomme, mandarine, orange, ananas, figue, framboise, fromage hollandais, agneau, boeuf haché, foie gras, pâté, galette de riz, baby-muesli, pain complet grillé, pain complet riche en fibre, pain d’épices, couscous, quinoa, macaroni, nouilles, riz, spaghetti, lentilles, haricot rouge, biscuits, glaces.

Toujours en restant près de lui: il cherchera à vous imiter. Il doit se saisir de l’aliment, l’observer, puis le porter à la bouche et va très bien se débrouiller. L’avantage est qu’il découvrira nettement les goûts, les saveurs, les textures et fera moins de blocage alimentaire plus tard.

Veillez à faire la DME au calme.

L’inconvénient est qu’il faut un peu plus de temps et … passer la balayette après dans la cuisine. Il en mettra un peu partout, mais pour son plus grand bonheur.

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Ne faites la DME que si votre pédiatre estime que votre enfant est prêt, vous verrez avec lui.

Ne pas ajouter du sucre en excès dans l’alimentation du nourrisson

Pour comprendre
L’apport glucidique du nourrisson, s’il convient sur le plan énergétique, réserve habituellement une place trop importante aux disaccharides, en particulier au saccharose, dont l’importance de la consommation est corrélée avec la survenue des caries. La première dent apparaît habituellement vers l’âge de six mois, alors que la diversification a le plus souvent déjà commencé. Chez l’enfant comme chez l’adulte, la carie est essentiellement due aux interactions entre bactéries cariogènes (Streptococcus mutens), alimentation riche en hydrates de carbone et susceptibilité de l’hôte.

Sur un modèle animal (rat), des auteurs ont montré que le saccharose était de loin le sucre le pluscariogène, et le lait de vache l’aliment le moins cariogène parmi différents produits utilisés .Le syndrome du biberon (baby-bottle tooth caries) décrit des caries nombreuses liées à uneconsommation exagérée et répétée d’hydrates de carbone avant le coucher et/ou pendant la sieste. Ce type de caries peut débuter très tôt après l’émergence des premières dents. Dans certains cas, la totalité des premières dents peut être détruite, ce qui peut avoir pour conséquence une mauvaise disposition des dents définitives.

Les références
Les parents des nourrissons présentant ces caries du biberon appartiennent souvent à un milieu socio-économique défavorisé et ont peu de connaissances sur la diversification. La prévalence de ce syndrome était d’environ 10 % en France dans les années 30. Le sex-ratio est de 1.L’attirance pour le goût sucré a été évaluée chez 63 enfants âgés de deux ans. Les enfants qui avaient reçu régulièrement de l’eau sucrée depuis la naissance étaient plus attirés par le sucre à l’âge de deux ans que les enfants qui n’en avaient consommé que de manière occasionnelle. Par contre, aucune différence dans l’attirance pour le sucre n’a été constatée chez les enfants qui recevaient du jus de fruit (goût moins sucré que l’eau sucrée).Les effets apparents de la prise du sucre sont liés au milieu dans lequel il est dissous. L’absorption précoce et régulière de sucre semble donc favoriser l’appétence ultérieure pour les aliments sucrés.

Ne pas ajouter de sel dans l’alimentation du nourrisson

Pour comprendre
La dose journalière adéquate est de 5 à 15 mmol pour les enfants de moins de six mois et de 11 à 33 mmol pour les enfants de six à dix-huit mois.Il semble raisonnable d’essayer de contrôler l’apport en sel durant la période de sevrage et au cours de la diversification, d’une part en raison de la faible capacité d’épuration rénale du sodium d’autre part afin de réduire le risqué théorique d’accoutumance au goût salé. Les capacités d’excrétion rénale du sodium sont limitées à la naissance et s’accroissent progressivement au cours de la première année de vie. Le taux de filtration glomérulaire n’est que de 20 ml/mn/1,73 m2 chez le nouveau-né à terme; l’évolution de la fonction glomérulaire permet au nourrisson de faire face aux problèmes d’une surcharge osmotique, avec toutefois une capacité d’excrétion du sodium limitée.

La référence
La relation entre consommation de sel et prévalence de l’HTA a été établie dans des populations adultes isolées. Il est constaté que dans les communautés où les apports en sel sont faibles, les niveaux d’HTA sont bas, alors que, dans des populations consommant des quantités importantes de sel (Japon), on observe une prévalence élevée de l’HTA. Cependant, la relation entre consommation de sel et HTA n’est pas linéaire, et il existe probablement une susceptibilité individuelle aux facteurs environnementaux (et alimentaires, dont le sel) à l’origine de 1’HTA . Controverse Chez l’enfant, aucune corrélation significative n’a été retrouvée entre consommation de sel et HTA.

Tenir compte du contexte familial, socio-économique et culturel dans la conduite de la diversification alimentaire

Pour comprendre
En matière de diversification, le médecin propose, mais la mère et l’enfant disposent. Nos conseils doivent tenir compte des faits suivants: place de l’enfant dans la fratrie, c’est-à-dire expérience ou non de la mère d’une diversification alimentaire préalable; poids des générations précédentes au sein de la famille; habitudes alimentaires familiales. L’alimentation est variable d’un jour à l’autre, d’une région à l’autre, d’une saison à l’autre. Elle dépend des goûts de l’enfant, des parents, de leurs ressources et de leurs interdits. « il faut », « on doit » sont des termes à employer avec une grande prudence en diététique infantile. La diversification alimentaire est progressive, faite de propositions successives, de souplesse et d’adaptation aux goûts et aux désirs de l’enfant. Un refus ne doit pas être ressenti comme un échec personnel par la mère, il signifie simplement que le moment n’est pas venu, qu’il faudra réessayer plus tard.

Il faut savoir que la régulation des apports alimentaires s’effectue sur une à deux semaines, et donc accepter la variabilité de l’appétit du nourrisson. Les apports plus élevés au cours d’un repas sont en règle compensés par des apports plus faibles aux repas suivants et viceversa. De plus, il existe des petits et des gros mangeurs. La consommation énergétique varie beaucoup au sein d’un même groupe d’enfants. Les variations interindividuelles de la valeur énergétique des rations sont considérables et ne s’expliquent pas par la variabilité des masses corporelles. Au sein d’un échantillon de nourrissons de même âge et de même poids, les consommations alimentaires peuvent varier du simple au double. Cette notion d’individualisme alimentaire rend nécessaire d’envisager une certaine marge dans la prescription quantitative des régimes alimentaires chez le nourrisson. Il convient de faire confiance au mécanisme de régulation de la prise alimentaire du nourrisson pour l’adaptation de sa ration alimentaire à ses besoins énergétiques.

La référence
Une récente étude écossaise concernant la conduite de la diversification alimentaire et les facteurs pouvant l’influencer a montré que l’âge médian d’introduction des aliments solides était de 11 semaines, avec des extrêmes allant de 4 à 35 semaines. Seulement 7 % des enfants gardaient une alimentation lactée exclusive à l’âge de quatre mois. Les mères les plus jeunes (moins de vingt ans), celles d’un niveau socio-économique bas et celles utilisant un allaitement artificiel introduisaient les aliments solides plus tôt. Les enfants dont le poids était plus élevé avaient également été sevrés plus tôt.

Aucune différence entre filles et garçons n’a été relevée.Ces données suggèrent que la conduite de la diversification peut être influencée par l’éducation. Les sources d’information influençant la conduite de la diversification étaient une expérience antérieure (52%), les livres et prospectus (42%), un avis médical (30%), un avis de la famille ou d’amis (14%). Les mères qui avaient reçu une information spécifique sur la diversification avaient tendance à la commencer plus tard.

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