Cyberharcèlement
Paris, le samedi 25 septembre 2021 – Le cyberharcèlement chez les adolescents constitue un enjeu de santé publique, loin d’être marginal. Une méta-analyse présentée lors de l’European Congress on Psychiatry en mars 2018 avait signalé que le cyberharcèlement pouvait concerner entre 4 et 72 % des enfants et des adolescents selon les études.
Ce grand écart s’explique par les différences de définition : le cyberharcèlement pouvant aller de la simple moquerie unique à des semaines de dénigrement orchestrées à plusieurs. Plus certainement, il apparaît que les filles sont plus souvent touchées, tandis que les réseaux sociaux en sont les principaux vecteurs. Par ailleurs, comme nous le rappelions il y a quatre ans dans ces colonnes « Sur le plan clinique, le cyberharcèlement se traduit généralement par la survenue de symptômes psychologiques et somatiques (céphalées, douleurs abdominales, etc.) ainsi que d’une perte de performance scolaire autant chez la victime que son persécuteur d’ailleurs. Les cybervictimes souffrent d’une faible estime d’eux-mêmes, accompagnée fréquemment de symptômes dépressifs et de difficultés émotionnelles tandis que les cyberpersécuteurs sont généralement hyperactifs, ont des problèmes de comportement social. On rencontre aussi très souvent chez les victimes de l’alexithymie, de l’insomnie, un abus de drogues ou du tabagisme ».
Au-delà du cyberharcèlement, plusieurs enquêtes ont mis en évidence combien la fréquentation de certains sites (tels Instagram ou Facebook) pouvait aggraver l’anxiété des jeunes filles souffrant préalablement d’une faible estime d’elle-même et d’une image dépréciée de leur corps. Ainsi, dans une tribune publiée la semaine dernière sur le site The Atlantic, le spécialiste américain des technologies et des médias, Derek Thompson rappelait « L’an passé, une équipe de chercheurs internes au sein d’Instagram a publié les résultats troublants d’une étude concernant la perception de l’application par les jeunes filles : 32 % des adolescentes ont déclaré que lorsqu’elles se sentaient mal dans leur corps, Instagram les faisait se sentir plus mal encore ».
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