La constipation chez le nourrisson

La constipation, qu’est-ce que c’est?

Elle se définit comme une difficulté à l’évacuation des selles, est un motif fréquent de consultation. La banalité du symptôme ne doit pas cacher la réelle difficulté de son appréciation qui doit tenir compte de l’âge de l’enfant, de son niveau de contrôle sphinctérien et de son régime alimentaire.
Il importe d’éliminer au préalable une origine organique, ce qui n’est pas ici notre propos, alors que la majorité des constipations sont fonctionnelles et se corrigent par une adaptation diététique.

Comment l’évaluer

L’évaluation de la constipation repose sur l’interrogatoire maternel, qui doit faire préciser les points suivants:

  • La réalité de ce symptôme
  • avant 1 an, il est habituel de considérer qu’un nourrisson doit avoir au moins une selle quotidienne
  • entre 1 et 4 ans, 90% des enfants ont une selle par jour et 98% au moins une par 48 heures.

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Quand intervient-elle

  • dès la naissance, ou lors du sevrage
  • lors de la diversification (introduction des fruits et légumes)
  • au moment de l’apprentissage du contrôle sphinctérien, si une trop grande pression est mise pour l’apprentissage de la propreté, attention aux effets psychologiques
  • en fonction du régime alimentaire en cours, des éventuelles mesures thérapeutiques entreprises, diététiques et/ou médicamenteuses instituées.

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Chez le nouveau-né et le petit nourrisson

S’il est allaité

Allaité au sein, devant un transit réduit à une selle par jour ou tous les deux jours, sont souvent allégués une constipation » du nourrisson, ou parfois une insuffisance de lactation, et un risque de « sous-alimentation » du nourrisson. En fait, la constatation d’une réduction du nombre de selles est fréquente devant ce régime « sans résidus » et doit être considérée comme une simple variation de la normale, qui ne nécessite aucune mesure particulière si la courbe de poids est correcte.

Pour rappel, un bébé allaité ne va faire que très peu de selles, car le lait maternel est idéal et comporte peu de résidus: presque tout part dans le métabolisme et les urines. Donc une selle tous les 5 ou 6 jours chez un bébé allaité, rien d’anormal.

S’il est nourri avec une préparation pour nourrissons (PPN)=  lait infantile

Il convient de vérifier un certain nombre « d’erreurs » ou de méconnaissance dans la composition des laits qui peuvent conduire à une inadaptation du régime au transit de l’enfant:
– adéquation de la reconstitution des biberons, respecter la dilution d’une cuillère-mesure de poudre de lait pour 30 ml d’eau;
– apport de « farine » traditionnellement donné par certaines familles dans l’idée d’un complément calorique ou d’une amélioration de la satiété
– apports en eau suffisants, notamment lorsque les besoins sont augmentés (saison estivale, épisodes de fièvre, troubles digestifs).

L’analyse plus fine du type de lait apporté à l’enfant peut être un élément d’orientation devant une constipation du nourrisson:
– la diminution de la teneur en lactose au profit de dextrine maltose de certains laits et l’utilisation de laits « acidifiés » réduisent la fermentation intestinale et peuvent participer à la constipation
– une proportion plus importante de caséine par rapport aux protéines solubles peut favoriser chez certains nourrissons la survenue d’une constipation et le choix d’un autre lait peut suffire à la correction
– l’épaississement des laits, pour lutter contre les régurgitations, peut également jouer un rôle sur le transit.
Le traitement repose essentiellement sur ces corrections diététiques « à la carte » et quelques mesures plus générales
– l’arrêt de toute manoeuvre locale intempestive telle que l’introduction répétée d’un thermomètre (source de douleur, de fissure ou d’ulcération du canal anal) ou l’utilisation de suppositoire comme mode d’administration de médicaments
– l’apport supplémentaire d’eau en situation de besoin (période estivale, épisodes fébriles) sous forme de soluté de réhydratation orale permettant un apport d’électrolytes adapté
– une eau fortement minéralisée pour la préparation des biberons peut être temporairement utilisée.

Chez le nourrisson plus grand

Lors de la diversification, d’autres erreurs alimentaires sont à évoquer:
– si l’apport de lait ou de produits laitiers est associé à la possibilité de diarrhée, ce qui est vrai au cours des premiers mois de vie du fait d’un apport de lactose supérieur aux capacités d’hydrolyse intestinale du nourrisson, ce n’est plus vrai après où, au contraire, la haute teneur en calcium peut favoriser la formation de savons et d’un durcissement des selles
– l’apport de fibres, nécessaire à la formation d’un bol fécal plus volumineux et plus hydraté, est souvent délaissé au profit de glucides et de féculents qui ne sont « constipants » que parce que utilisés à leur place
– les jus de fruits sont recommandés, mais ceux qui sont commercialisés n’apportent aucune des qualités supposées (fibres quasi inexistantes, teneur en vitamine C réduite car détruite à la lumière) et apport de sucres important. Les jus de fruits frais (orange pressée) sont à privilégier.

Outre l’utilisation de laits adaptés, notamment acidifiés, un traitement médicamenteux d’appoint dans l’attente de la normalisation du transit par la correction de ces déséquilibres repose essentiellement sur l’utilisation de laxatifs osmotiques doux, à base de sucres non absorbables (lactulose ou lactitol) ou de polyéthylène glycol, non sucré et de ce fait mieux toléré.

Pour en savoir davantage: ICI

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Pour la rentrée en maternelle

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