Pourquoi ai-je envie d’avoir un enfant… ou de ne pas en avoir ?

Désir d’enfant

Le désir d’enfant fait, pour beaucoup, partie de nous. Il y a comme un besoin de transmettre qui nous dépasse. Donner la vie, transmettre la vie : on parle de désirs inconscients, où se niche une soif d’immortalité. « C’est on ne peut plus naturel » diront les uns. « C’est une mission » diront d’autres, « un devoir, une règle essentielle de l’humanité qui est en nous, dans nos gènes ». D’autres, enfin, ne sont pas habités par ce désir, ou, en tous les cas, il ne donne pas sens à leur vie, et cela leur convient.

JUSTEMENT, LES GÈNES, PARLONS-EN !

Pourquoi va-t-on s’attacher à cet enfant qui est le nôtre, alors que celui qui est dans le berceau voisin, tout aussi mignon, adorable, charmant ne provoque pas en nous le même intérêt ? Se l’interdit-on ? L’appartenance à une tribu fami- liale qui trouve ses origines dans la nuit des temps est-elle, dans un sens, innée ? Doit-on inexorablement « ressentir » un attachement immédiat parce que cet enfant est la chair de notre chair ? Le fruit de nos codes génétiques ? Une mère peut-elle identifier sans erreur son propre enfant au milieu de plein d’autres bébés si ces derniers étaient tous mélangés ? C’est déjà angoissant rien que d’y penser !

Pour nombre d’hommes et de femmes, donner la vie doit être synonyme d’une transmission de ses propres gènes. Depuis toujours, l’Homme cherche à s’identifier à sa descendance. « Il a les yeux du papa » ou « Il te ressemble, tu ne peux pas le renier ». Ces phrases répétées par l’entourage, confortent ce pouvoir de transmission du « capital génétique » dont chacun se sent fier. Jusque dans la PMA où la conservation des gamètes, des embryons est hautement sensible. Et quand un couple doit se résoudre à faire appel à un don de gamètes, celui ou celle qui n’a pu donner son spermatozoïde ou son ovule vivra peut-être sa vie de parent avec un petit manque : « Il n’est pas de moi ». Ou pas, selon qu’il a bien compris que le sujet n’était pas là, mais bien dans la transmission de l’amour pour l’en- fant à venir, dans la construction de figures d’attachement, dans une sensorialité bien accompagnée.

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