Pourquoi l’obésité est un facteur de risque pour le Covid-19?

L’obésité, un facteur de risque indépendant de formes graves et de décès dus au Sas-CoV2

Bien que l’effet du confinement ne soit pas encore connu en France, l’incidence de l’obésité de l’enfant semble stable dans notre pays. Mais cette réalité en cache une autre : les formes les plus sévères d’obésité sont en augmentation et traduisent une difficulté majeure dans la prise en charge.

Les données accumulées depuis plusieurs mois ont permis de confirmer l’impact délétère de l’obésité sur l’évolution de la COVID-19 avec, notamment, un risque accru de recours à la ventilation mécanique et de décès, en particulier chez les personnes de moins de 50 ans. Ce surrisque ne découlerait pas des pathologies métaboliques associées. Les personnes en situation d’obésité constituent donc un public prioritaire des messages de prévention et de la vaccination.

Article rédigé et publié par Vidal.fr

Dès le début de l’épidémie de COVID-19, sur la base de données issues essentiellement de petites cohortes monocentriques, l’obésité est apparue comme un facteur de risque potentiel de formes graves de la maladie. Un constat qui paraissait somme toute assez logique, puisqu’il est établi que les sujets obèses ont un risque accru d’évolution sévère lors d’épisodes viraux, notamment grippaux.
Mais il était difficile alors de faire la part entre ce qui revient à l’obésité en elle-même et aux facteurs de risque associés, métaboliques et hypertension artérielle en particulier.

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Surreprésentation en réanimation

Une étude rétrospective, menée au début de l’épidémie au CHRU de Lille sur 124 patients consécutifs admis en réanimation, avait apporté un élément de réponse. Plus de 47 % des sujets infectés entrant en réanimation étaient en situation d’obésité et ceux ayant une obésité sévère, définie par un indice de masse corporelle (IMC) > à 35 kg/m2avaient un risque significativement augmenté de nécessiter un support respiratoire invasif, indépendamment de l’âge et de l’existence d’une hypertension artérielle ou d’un diabète.
Cette même équipe est à l’origine d’une vaste étude rétrospective internationale (21 centres en Europe, aux États-Unis et en Israël) ayant inclus près de 1 500 patients, qui visait à mieux préciser le rôle propre de l’obésité dans le risque de survenue de formes graves de COVID-19.
Les 1 461 patients inclus au cours de la première vague épidémique (du 19 février au 19 mai), des hommes dans 73,2 % des cas, étaient hospitalisés en soins intensifs/réanimation pour une pneumonie sévère à SARS-CoV-2, confirmée par un test RT-PCR positif. Ils étaient en moyenne âgés de 64 ans et leur indice de masse corporelle était en moyenne de 28,1 kg/m2.
Les résultats de ce travail, en prépublication du Lancet, montrent que près des trois quarts d’entre eux (73,9 %) ont nécessité une ventilation invasive (critère principal d’évaluation). Le taux de mortalité à 28 jours, critère secondaire d’évaluation, était de 36,1 %.

Article rédigé et publié par Vidal.fr

Une relation linéaire avec la ventilation mécanique, mais pas la mortalité

Après ajustement sur l’âge, le sexe, la présence ou non d’un diabète, d’une hypertension artérielle, d’une dyslipidémie et du tabagisme, ce travail confirme la relation linéaire entre l’IMC et le recours à une ventilation mécanique invasive, avec un impact délétère plus marqué chez les femmes de moins de 50 ans : Odds Ratio de 1,27 (IC 95 % : 1,12-1,45) pour chaque augmentation de 5 kg/m2 d’IMC sur la cohorte totale, et de 1,65 ( IC 95 % : 0,97-2,79) si l’on ne s’intéresse seulement qu’aux femmes jeunes.
La relation entre obésité et mortalité à 28 jours n’est pas linéaire et n’est significative que chez les malades dont l’IMC était supérieur ou égal à
 40 kg/m2 (mortalité accrue de 68 % versus IMC < 25 kg/m2). Une obésité morbide est donc un facteur de risque de décès à 28 jours, derrière l’âge (Odds Ratio de 1,74 par tranche de 10 années). La mortalité n’est en revanche pas augmentée pour des IMC compris entre 25 et 39,9 kg/m2, constat déjà fait chez des patients dans des situations critiques hors COVID-19, le surpoids et l’obésité modérée apparaissant plutôt comme des facteurs protecteurs.

Surtout chez les plus jeunes

Une étude publiée dans la revue Circulation a porté, non pas sur des personnes admises en soins intensifs, mais sur des patients hospitalisés pour COVID-19 et inclus dans un registre de l’Association américaine de cardiologie. L’analyse menée sur les données colligées fin juillet, montre que les sujets obèses sont surreprésentés dans cette cohorte riche de 7 606 patients, en particulier chez les moins de 50 ans.
Au total, 27,7 % des sujets hospitalisés ont nécessité une ventilation mécanique ou sont décédés à l’hôpital. Après ajustement sur différents autres paramètres, l’obésité de classe I à III (IMC de 30 à 34,9 kg/m2, IMC de 35 à 39,9 kg/m2et IMC supérieur ou égal à
 40 kg/m2) est associée à un risque accru de décès intra-hospitalier et de recours à une ventilation mécanique (Odds Ratios respectivement de 1,28, 1,57 et 1,80) et l’obésité de classe III est associée à une augmentation de 26 % du risque de décès. L’obésité sévère n’est associée à une augmentation du risque de décès intra-hospitaliers que chez les moins de 50 ans. Les sujets obèses sont également exposés à un risque accru d’événements thrombo-emboliques veineux et de dialyse.

Article rédigé et publié par Vidal.fr

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