Les interventions de puéricultrices ou d’autres mères sont efficaces
PAS MOINS DE 13 % des femmes éprouvent des symptômes de dépression au cours de la première année après l’accouchement. L’évaluation clinique peut être plus complexe que celle d’une dépression classique. L’identification du syndrome dépressif est néanmoins essentielle, étant donné le risque complications (impact sur l’interaction mère-enfant, suicide). Au Royaume Uni, le rôle des intervenants de santé dans la prévention de la DPP a été promu.
Une grande étude comparative entre deux groupes de femmes, dont l’un a bénéficié de l’intervention psychologique, montre que cette formation et les soins prodigués sont utiles pour réduire la proportion de femmes souffrant de symptômes de DPP. Les visiteurs de santé peuvent être entraînés à identifier les signes cliniques de la dépression et à utiliser l’échelle spécifique EPDS (Edinburgh postnatal depression scale). Ces moyens ont été mis en place à six et huit semaines en postnatal. Ces professionnels ont également été entraînés à réaliser des interventions psychologiques fondées sur des principes cognitivo-comportementaux centrés sur l’individu. Le cas échéant, des séances sont assurées à raison d’une heure par semaine pendant huit semaines.
Les bénéfices sont maintenus.
Les participantes de l’étude comprenaient 2 749 femmes ayant les soins de visiteurs de santé entraînés et 1 335 femmes témoins. À six mois, 34 % des femmes du premier groupe et 46 % des témoins avaient des scores EPDS ? 12. À 12 mois les bénéfices sont maintenus.
Une prévention de la DPP peut aussi être réalisée par un soutien des mères entre elles, ne serait-ce que par téléphone, lorsque les visites ne peuvent être assurées par un professionnel de santé. Une étude menée chez des femmes particulièrement vulnérables pour des raisons socio-économiques ou personnelles, montre qu’un soutien sous la forme d’appels téléphoniques provenant d’autres parturientes est préventif de la DPP. Chez 701 femmes, où le risque de DPP était évalué à 50 %, les résultats suggèrent qu’un soutien téléphonique par une autre femme fourni à huit femmes permet d’éviter un cas de dépression postnatale.