Mon enfant a des pipis qui sentent mauvais…

Souvent une bactérie

Aerococcus urinae est une bactérie Gram + qui a des similarités morphologiques avec les streptocoques et les staphylocoques Gram -. L’identification biochimique est difficile mais la technique de spectrométrie de masse (désorption ionisation laser assistée par matrice) a permis une augmentation du taux de détection.

Cette bactérie, possible contaminant, est maintenant connue comme pathogène dans la population âgée provoquant infection urinaire, septicémie et endocardite à la faveur de comorbidités. Récemment, elle a été impliquée comme une cause d’urines très malodorantes chez des garçons par ailleurs en bonne santé. Dans le cadre des infections urinaires, elle est considérée comme un pathogène de bas grade.

Article écrit et publié dans JIM.fr

Aerococcus urinae à l’origine d’urines malodorantes

Des pédiatres universitaires de Bâle ont revu les cas des patients identifiés à partir du laboratoire de bactériologie entre 2014 et 2020. Les critères de sélection étaient la présence de la bactérie dans les urines, le sang ou le frottis uro-génital. En tout, A. urinaea été isolé dans 40 échantillons de 33 patients ; après élimination de 13 dossiers ne répondant pas aux critères de sélection, 20 patients ont fait l’objet de l’analyse. Leur âge médian était de 6,8 ans (2,9-9,5) ; 18 (90 %) sont des garçons. Le germe a été détecté dans 17 cultures d’urine, 3 sur un frottis uro-génital, mais pas dans le sang. Le diagnostic final était infection urinaire (n = 4, dont 2 pyélonéphrites), urines malodorantes sans infection urinaire (6), balanite (3), colonisation des urines sans les critères d’infection (7). Les motifs de prélèvement étaient urines malodorantes (n = 5), balanite (3), fièvre (3), douleurs abdominales (2), incontinence (2) et pour un cas de chaque, rétention d’urine aiguë, infection urinaire récidivante, douleur testiculaire.

 A la présentation et pendant le suivi, une fièvre a été enregistrée dans 3 cas avec infection urinaire (IU) et dans 2 cas sans preuve biologique d’IU ; les 2 patients avec pyélonéphrite présentaient une fièvre et des douleurs abdominales et l’un d’eux une douleur du flanc.

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Rechercher une malformation

En cas de récidive ou de persistance, en plus d’un examen cytoplasme bactériologique des urines, le médecin cherchera une éventuelle malformation des voies excrétrices urinaires (vessie, urètre, uretère avec des examens de type échographie, IRM.

Article écrit et publié dans JIM.fr