L’effet nocebo, c’est quoi?

Contraire de l’effet placebo?

L’effet placebo demeure un sujet d’actualité, comme en témoigne le débat passionnel autour de l’homéopathie. L’effet nocebo a été lui aussi largement débattu pour expliquer les effets indésirables décrits avec la nouvelle formulation du Levothyrox.

Lire la suite de l’article ICI sur Réalités pédiatriques.

Qu’est-ce que l’effet nocebo ?

L’effet nocebo peut s’observer de plusieurs manières :
– aggravation de l’état du patient, du symptôme pour lequel il est traité : un traitement à visée antalgique va augmenter la douleur du patient (hyperalgésie) ;
– apparition de nouveaux symptômes non attribuables au produit utilisé : le patient se plaint de vertige après avoir pris un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) ;
– diminution voire abolition de l’effet d’un traitement actif validé prescrit correctement.

Nos connaissances sur l’effet nocebo se sont développées parallèlement à l’augmentation considérable de celles sur l’effet placebo durant ces 20 dernières années. Il a ainsi été observé que la suggestion très souvent associée à l’effet placebo pouvait induire des effets adverses. La meilleure illustration se retrouve dans les études randomisées : les patients (tirés au sort) dans le groupe placebo présentent souvent les mêmes effets indésirables que ceux qui leur ont été décrits lors de la présentation du protocole et de ses potentiels effets indésirables. Ils vont décrire des nausées, des vomissements identiques à ceux qui leur avaient été présentés comme effets indésirables potentiels lors de la consultation d’inclusion dans le protocole.

Un patient, croyant ingérer des doses massives d’antidépresseur pour se suicider, a présenté un tableau d’hypo­tension majeur nécessitant un remplissage vasculaire. La pression artérielle est revenue à la normale dès que le patient a su que les comprimés ingérés étaient du placebo].

Les scores de douleur postopératoire augmentent significativement quand le patient est faussement informé que le traitement antalgique était interrompu alors qu’il continuait à recevoir le produit antalgique aux mêmes doses. Inversement, les patients ne sachant pas qu’ils bénéficient d’un antalgique actif (perfusion cachée de morphinique) ont des scores de douleur augmentés de 20 à 30 %].

Exemple de l’anesthésie 

La manière de présenter une anesthésie locale augmente de 40 % la perception de la douleur quand il est annoncé au patient “vous allez sentir une grosse piqûre de guêpe, c’est la partie la plus difficile” .

La mesure du temps de tolérance à la douleur provoquée par un garrot pneumatique sur le bras est liée au type d’information donnée préalablement : le groupe informé initialement que cette procédure est bénéfique pour le muscle va allonger significativement la durée d’exposition au brassard, contrairement au groupe à qui on a décrit les effets indésirables potentiels de l’ischémie induite par le garrot. La douleur provoquée par un garrot gonflé à 300 mmHg est augmentée de 30 % après une perfusion de sérum physiologique présentée comme un produit douloureux, alors qu’elle est diminuée de 30 % quand cette même perfusion est présentée comme un
antalgique..

Dans un hôpital pédiatrique, lorsque la marque des bouteilles de mélange équimolaire oxygène protoxyde d’azote (MEOPA) a changé, beaucoup d’infirmières se sont plaintes dans les semaines suivantes de céphalées liées au MEOPA, alors que le contenu des bouteilles était inchangé.

Le professionnel qui a expérimenté personnellement ou professionnellement un effet indésirable (nausées et vomissements) avec du tramadol risque d’induire un effet nocebo en disant à l’enfant lors de sa prescription : “si tu as envie de vomir, dis-le rapidement à tes parents”.

Comme pour le placebo, la réponse au nocebo peut être objectivée : dans les études sur la douleur, on observe une activation de la cholecystokinine et de la cyclooxygénase]. En IRM fonctionnelle, on voit une activation de zones cérébrales spécifiques]. Les données accumulées sur l’effet placebo nous permettent de mieux appréhender son corollaire négatif qu’est l’effet nocebo.

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