Comment traiter la douleur chez l’enfant? Paracétamol? Ibuprofen? les associer ?

C’est quoi la douleur?

La douleur a été définie par l’association internationale d’étude de la douleur (International Association for the Study of Pain IASP, 1979) comme une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire réelle, potentielle ou décrite en ces termes par le patient ».

Qu’est-ce que cela veut-dire ?

  1. La douleur est subjective, personnelle, posant immédiatement la nécessité d’une communication avec le soignant.
  2. La douleur n’est pas uniquement une sensation, c’est aussi une émotion.
  3. La douleur n’est pas proportionnelle à la gravité d’une lésion. Certaines lésions n’entrainent pas de douleur et il peut y avoir des douleurs sans lésion tissulaire.
  4. Est douleur ce que le patient décrit comme tel.  Seul le patient sait ce qu’il éprouve, c’est le patient qui devient l’expert !

Cette définition est mal adaptée pour ceux qui n’ont pas accès au langage, notamment les tout-petits. De ce fait, les altérations du comportement dues à un stimulus algogène sont considérées comme l’équivalent de la douleur.

La douleur n’est pas un événement sensoriel isolé, mais en lien avec un contexte, une signification. D’ailleurs, classiquement, on distingue quatre composantes à la douleur, intimement intriquées et indissociables.

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Les évolutions de sa prise en charge

Chez l’enfant, le paracétamol (doliprane, efferalgan) et/ou les AINS (anti infllammatoires non stéroïdes comme l’advil, brune, antaren, nurofenpro= Ibuprofen)  sont les antalgiques recommandés en première ligne.

Néanmoins, les AINS (ibuprofène, notamment) restent sous-utilisés, malgré les nombreuses études montrant leur efficacité et leur sécurité d’emploi.

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Quelle indication pour associer paracétamol et Ibuprofen en même temps? Quelle durée?

Aujourd’hui, l’association paracétamol/AINS est préconisée dans les douleurs modérées à intenses, y compris pour les infections ORL (pharyngite, otite, gingivostomatite) sur une durée courte, de 2 à 3 jours.

Si la douleur persiste plus de 72 heures, l’enfant doit être réexaminé afin de vérifier l’absence de complication.

La codéine, c’est plus fort, quelles indications?

L’agence du médicament préconise d’utiliser la codéine après échec du paracétamol et/ou d’un AINS uniquement chez l’enfant de plus de 12 ans et de ne plus utiliser ce produit après amygdalectomie ou adénoïdectomie.

Mieux prendre en charge et repérer les douleurs chroniques à l’école

Les douleurs chroniques concernent 20 à 40 % des enfants et adolescents avec, dans 5 à 8 % des cas, des formes sévères. Elles impactent souvent la scolarité et, symétriquement, des difficultés scolaires peuvent être source de douleurs.

La commission douleur pédiatrique (ComPédia) de la SFETD développe, en concertation avec le milieu scolaire, des plans d’accueil individualisés (PAI) pour améliorer l’accueil de ces enfants et adolescents douloureux. L’un d’entre eux a ainsi été rédigé pour les migraines et d’autres sont en voie d’élaboration pour d’autres pathologies douloureuses, comme les dysménorrhées.

Difficultés scolaires : cause ou conséquence ?

L’absentéisme est un bon reflet de la gravité des douleurs chroniques. Mais il faudra penser, devant un refus scolaire anxieux (auparavant phobie scolaire), à d’autres causes que des douleurs : harcèlement, trouble des apprentissages ou des interactions sociales, précocité intellectuelle, pression scolaire importante, a souligné la Dr Sophie Dugué, présidente de la ComPédia et responsable du CETD de l’hôpital Trousseau, à Paris. Souvent, le jeune a sincèrement envie de se rendre à l’école mais n’y parvient pas. Les somatisations sont fréquentes ; la douleur peut n’être qu’un écran.