3 cas de méningite à Dijon: faut-il s’inquiéter?

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3 cas de méningite ont été détectés entre octobre et décembre 2016 dans la ville de Dijon, avec deux cas hélas mortels. Chez des étudiants.

Le diagnostic porté est celui de méningite à Méningocoque W, une forme rare, mais dangereuse 

L’ARS « Agence régionale de Santé de Bourgogne-Franche Comté » a réagi en organisant une campagne de vaccination qui a démarré en décembre, d’abord auprès des étudiants et personnels où étudiait la jeune fille décédée (le premier cas), ce qui a fait pas loin d’un millier de personnes à vacciner.

Puis ceux des bâtiments proches (un peu moins de 10 000 personnes) en ce moment même (première quinzaine de janvier 2017).

Puis une dernière phase qui se déroulera après le 20 janvier pour le reste du campus, soit 20 000 personnes.

Tous les proches (familles, amis) des 3 personnes infectées ont été approchés pour leur conseiller de se faire vacciner au plus tôt, mais aussi pour bénéficier d’une couverture antibiotique.

Quel vaccin?

C’est une souche rare (mais qui depuis quelques années part à la hausse, ce qui est lié à un nouveau clone de la bactérie qui montre une virulence plus marquée), mais il existe un vaccin qui protège à la fois contre les souches A, C, Y et W. C’est ce vaccin qui est proposé, car la population à risque concerne en effet les jeunes adultes, donc les étudiants. 

Il n’est pas recommandé de faire une vaccination systématique pour cette souche en France, mais pour la souche C, oui. (à partir de l’âge de 1 an). Parlez-en avec votre médecin, votre pédiatre.

Mais alors vacciner plutôt contre le méningocoque B qui est plus fréquent que le C et surtout que le Y et le W?

En France, la vaccination contre le méningocoque B ( qui est le type le plus fréquent_voir plus bas) par Bexsero est recommandée dans des situations spécifiques, notamment chez les personnes fragiles ou en situation d’épidémie ou d’hyperendémie. Ce vaccin Bexsero a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne en janvier 2013. Prochainement, il ne serait pas impossible que ce vaccin soit également remboursé en France (comme il l’est en Grande-Bretagne), étant donné que les méningites B ont tendance à augmenter. Il y aurait une certaine logique.

Le Royaume-Uni a été en 2015 le premier pays à adopter un programme national de vaccination des nouveaux-nés contre les infections invasives à méningocoque B avec le vaccin Bexsero. Le schéma utilise trois doses à deux mois, quatre mois et 12 mois.

Mon nourrisson peut-il être touché?

La contamination est, hélas, liée à des porteurs sains (ils ne savent pas eux-mêmes qu’il sont porteurs, donc qu’ils peuvent transmettre la maladie). D’où l’importance de mesure préventive large et faite dans la durée.

Il est très rare que cela touche un nourrisson ou un jeune enfant, mais plutôt les adultes jeunes.

Quels sont les signes qui peuvent inquiéter?

Comme il s’agit d’adultes jeunes, les signes pouvant alarmer sont:

  • mal de tête violent, touchant un peu toute la tête, ne cédant guère avec du doliprane ou de l’advil. Mais tout un tas de maladies peuvent donner ces symptômes, dont la grippe.
  • photophobie: c’est à dire qu’on devient facilement ébloui par la lumière et le sujet atteint recherchera la pénombre
  • parfois des vomissements, mais pas toujours.
  • une raideur du cou, une tendance à avoir la nuque douloureuse et moins mobile.
  • une fièvre qui peut monter à 39-40°; mais pas toujours au début.
  • des maux de ventre diffus, pas toujours
  • une baisse de l’appétit
  • des nausées (pas toujours).
  • une atteinte de l’état général (fatigue, anxiété, irritabilité).

On le voit, ce sont des signes qui peuvent exister dans d’autres types de maladie et qui peuvent expliquer que parfois on réagisse trop tard.

Et chez les jeunes enfants Les nourrissons?

Les méningites peuvent exister chez les petits enfants, mais les signes sont très divers, rarement les mêmes que chez adulte. Disons qu’il faut faire examiner votre enfant si son état général se dégrade (nette baisse de l’appétit, fièvre, agitation, troubles du sommeil, vomissements). Mieux vaut vous déplacer pour rien que de retarder un diagnostic . Mais c’est rare chez le jeune enfant.(en particulier cette souche W).

Combien de cas de méningites en France?

Les plus fréquentes sont dues au méningocoque B (53% des 469 cas en France en 2015), puis méningocoque C (26% des cas: on vaccine désormais les nourrissons en France à partir de l’âge de 1 an), méningocoque Y (12% des cas) et W celui dont il s’agit ici (7% des cas). C’est une souche qui nous vient de Grande-Bretagne, où elle est arrivée par l’Amérique du Sud.