Surtout entre 1 et 3 ans
Les convulsions fébriles surviennent entre l’âge de 6 mois et de 5 ans (avec un pic entre 1 et 3 ans) pour une fièvre supérieure à 38 °C, chez un enfant indemne d’affection neurologique aiguë ou chronique. Elles sont considérées comme des convulsions fébriles simples si elles sont généralisées, de durée inférieure à 15 min, sans déficit post-critique et sans récidive dans les 24 heures.
Le traitement préventif des convulsions fébriles pose plusieurs questions dont la plus importante concerne le risque de récidive d’une convulsion fébrile et sa prévention. Il est estimé à 30 % selon les différentes séries. Des facteurs de risque se dégagent (tableau ci-après).
- Âge < 15 mois
- Antécédents familiaux au 1er degré d’épilepsie, de convulsions fébriles
- Épisodes fébriles fréquents
- Première convulsion fébrile complexe focale, récidivante dans les 24 heures, déficit post-critique
Les enfants n’ayant aucun des facteurs de risque ont un risque de récurrence sans traitement inférieur à 10% alors qu’avec trois de ces facteurs, le risque est supérieur à 50 %.
.
Les facteurs de risque
Les convulsions fébriles (CF) ont une incidence de 2 % à 5 %. Elles sont définies par l’existence d’une température > 38°, sans cause intracrânienne ni antécédent de convulsions apyrétiques ni désordre électrolytique et par l’âge entre 6 mois et 5 ans.
Les causes les plus fréquentes de la fièvre sont les infections respiratoires et les gastro-entérites.
Environ un tiers des cas récidivent.
Une fièvre peu élevée au premier épisode augmente le risque de récidive ; les convulsions peuvent survenir durant une élévation ou une chute de la température et de ce fait être confondues avec une crise apyrétique.
Les facteurs de risque de récidive sont l’âge inférieur à 15 mois, des antécédents familiaux de convulsions, des épisodes fébriles fréquents, des crises complexes focales, récidivantes dans les 24 h, un déficit postcritique.
L’administration en prévention d’un antipyrétique en cas de fièvre est inefficace pour prévenir la crise.
Mettre un objet dans la bouche n’est pas recommandé.
Attitude des parents
Une enquête par interviews des parents d’enfants atteints de CF ou non (groupe témoin) a été réalisée à l’Hôpital Universitaire de Rostock (Allemagne) en 2021. Le questionnaire comportait 9 thèmes portant sur la prise de conscience d’une crise convulsive fébrile, le ressenti, la personne qui a avancé le diagnostic, ses conséquences, les comportements après la 1èrecrise ou une récidive, l’information sur les CF des parents d’enfants atteints on non, sur les mesures à prendre en cas de CF, les conséquences négatives possibles, la préparation des parents face à une CF et les mesures nécessaires pour être prêts. Ces questions avec plusieurs réponses préétablies ont été posées aux parents d’enfants de 6 mois à 6 ans.
Un tiers des parents seulement réalise qu’il s’agit d’une convulsion fébrile
Dans cette étude, les résultats montrent que un tiers des parents ont réalisé que leur enfant avait une convulsion fébrile. Les connaissances des parents des enfants affectés ou non sont notoirement insuffisantes. Plus d’informations pourraient être diffusées sur le sujet dans les consultations.
Le traitement au long cours
Il ne se discute que lors de convulsions fébriles compliquées.
Le choix du valproate de sodium (dépakine) est plus courant en Europe. Son efficacité préventive ne paraît évidente que dans une population à risque élevé de récidive.
Pour en savoir davantage sur le site Ameli, cliquez ICI
Le diazépam en cas de fièvre (valium)
Il est utilisé depuis 25 ans dans les différents pays d’Europe et au Japon. Aucun effet dangereux n’a été rapporté jusqu’à aujourd’hui. Votre pédiatre vous en parlera est verra avec vous si votre enfant doit en bénéficier.
Le diazépam par voie rectale ou buccale ou le midazolam p.o ont une efficacité notable au cours des crises convulsives simples, généralisées, durant moins de 15 mn, sans déficit postcritique ni récidive. Les crises convulsives complexes à haut risque de récidive sont l’indication d’un traitement continu par valproate. Au total, ces situations engendrent chez les parents un haut niveau d’anxiété et il est important de savoir comment ils perçoivent la situation.
Le diazépam doit être administré par voie orale ou rectale à la dose de 0,5 mg/kg toutes les douze heures si la fièvre est supérieure à 38,5 °C, avec un maximum de quatre doses consécutives. Les antipyrétiques seuls ne modifient pas la fréquence de récidive des convulsions fébriles.
.
Le diazépam (valium) en cas de convulsion fébrile au coup par coup
Son efficacité rapide par voie intrarectale (2 min de délai d’action) est reconnue par toutes les études. La solution injectable utilisée par voie rectale (0,5/mg/kg) reste la meilleure solution à recommander en France (on utilise un embout rectal à mettre au bout de la seringue pour injecter d’un coup). Il existe dans les pays anglo-saxons un gel rectal considéré comme plus pratique. Les suppositoires de diazépam ont en revanche un délai d’action beaucoup trop long, ce qui en limite l’intérêt.
Il y a aussi le Buccolam (Midazolam) qui agit bien et plus facile à donner
C’est du Midazolam (DCI) chlorhydrate. C’est une benzodiazépine comme le valium. Les accompagnants ne doivent administrer qu’une seule dose de midazolam. Si la crise convulsive n’a pas cessé dans les 10 minutes suivant l’administration de midazolam, un service d’urgences médicales doit être appelé immédiatement et la seringue vide doit être remise au professionnel de santé afin qu’il soit informé de la dose reçue par le patient.
Buccolam est administré par voie buccale. La dose complète de solution doit être administrée lentement dans l’espace entre la gencive et la joue.
Les doses habituelles sont celle-si:
Ce qu’il faut retenir
Le plus important est de bien évaluer initialement les facteurs de risque de récidive de convulsions fébriles et d’identifier les convulsions fébriles dites complexes qui seules justifient d’un traitement préventif au long cours par Valproate de Sodium (25 mg/kg/j). L’usage systématique du diazépam en cas de fièvre supérieure à 38,5 °C doit être réservé au groupe à haut risque de récidive. Le médecin vous en parlera et décidera de sa prescription.
Dans tous les cas, l’éducation parentale est fondamentale, car l’usage du diazépam uniquement au coup par coup en cas de crise est une alternative tout aussi intéressante.
Il n’est pas toujours nécessaire de faire baisser la fièvre (surtout si elle reste bien tolérée), elle a son rôle majeur dans la lutte contre une infection par exemple. Ce dont il faut se méfier et qui favorise l’apparition des convulsions, c’est la montée rapide ou la chute rapide de la température. Ce n’est pas la hauteur de la température: un enfant peut convulser à 37°9 et pas à 40°. Tout dépend de la cinétique de la fièvre;
Parlez-en à votre pédiatre.
En prévention si fièvre > 38,5 °C, voici à titre indicatif les doses de valium (diazépam) à donner (sur prescription médicale).
- 0,5 mg/kg/12 heures PO (voie orale) ou IR (intra rectale)
- intérêt si facteurs de risque > 2
Au coup par coup, si crise > 5 min
- 0,5 mg/kg intrarectal
- délai action < 2 min et bonne efficacité et tolérance.
Pour en savoir davantage sur le site Ameli, cliquez ICI
.