L’allergie aux animaux est le prototype de l’hypersensibilité immédiate IgE-dépendante. On peut décrire l’aspect général commun à toutes les allergies aux animaux, puis des particularités pour certains d’entre eux. Les données concernant chaque animal, en particulier sa taxonomie et ses allergènes, seront envisagées ailleurs.
Les symptomes
Les symptômes et leur répartition ont été décrits : ce sont l’asthme, la rhinite, la conjonctivite, I’urticaire, plus rarement l’angio-œdème, I’anaphylaxie et le choc anaphylactique.
L’asthme est de loin le symptôme le plus fréquent (8 fois sur 10), le plus souvent associé à une rhinite ou à une rhinoconjonctivite. La rhinite (5 fois sur 10) peut être isolée, le plus souvent pérenne, mais une exposition allergénique ponctuelle peut éventuellement prêter à confusion avec une rhinite saisonnière. La conjonctivite (2 cas sur 10) est assez typique de l’allergie au chat.
L’urticaire et l’angio-œdème sont assez fréquents au cours des allergies au chat ou au cheval. Le contact avec les animaux peut entraîner la réactivation d’une dermatite atopique ou sa persistance.
L’anaphylaxie est assez rare. Le début est,en règle générale, brutal,en touchant,en caressant l’animal, en le toilettant : le diagnostic est alors facile. Mais les symptômes peuvent apparaître en l’absence apparente d’un animal : par procuration (contact avec les habits d’un cavalier), par inhalation pour les aéro- allergènes en suspension sous la forme de particules fines (chat, cheval).
Il faut toujours penser à une allergie aux phanères animales devant des symptômes qui ne répondent pas bien au traitement de fond et/ou à l’immunothérapie vis-à-vis des allergènes usuels, acariens ou pollens.
Le diagnostic
L’interrogatoire (cf. ci-dessus) permet d’évoquer le diagnostic, mais, comme souvent en allerpologie, il faut réévaluer l’anamnèse après avoir pris connaissance du résultat des tests cutanés ou reçu ceux des dosages d’lgE sériques spécifiques. ,
Les test cutanés d’allergie effectués par la méthode des prick-test (tests cutanés), utilisent les extraits allergéniques commerciaux, en France ceux de Dome-Hollister-Stallergènes~ ou d’Allerbio@. La batterie standard comporte le chat, le chien et le cheval. Beaucoup d’autres extraits sont disponibles : bovins, porc, chèvre, cobaye, hamster, lapin, plumes (etc.).
Les tests sont lus au bout de 10-15 minutes, après que les témoins positifs (codéine et/ou histamine) aient donné une réponse positive. On mesure le diamètre de l’induration et éventuellement celui de la papule. Une limite irréqulière de la papule avec des pseudopodes et un prurit est observée au cours des tests nettement positifs. La forte positivité des prick-tests est corrélée avec l’existence de symptômes cliniques. Lorsqu’on testait la « poussière de maison », en réalité une mosaïque d’allergènes, la découverte d’une papule provoquée par la poussièra de maison nettement supérieure à celle des acariens devait immédiatement faire rechercher une allergie aux animaux, chats et chiens. Une étude de Carswell et al. montre que la prévalence des tests cutanés au chat (et aussi aux acariens et aux pollens) est significativement corrélée à l’asthme.
Le dosage des IgE sériques spécifiques est important à récliser pour confirmer la positivité des prick-tests. La forte positivité d’un RAST est le plus souvent corrélée avec la présence de symptômes cliniques.
Les principaux dosages d’lgE sériques spécifiques disponibles sont les suivants : e7 (épithélia de chat), e2 (épithélia de chien), e3 (squames de cheval), e4 (squames de vache), e5 (squames de chien), e6 (épithélia de cobaye), e77 (épithélia de souris), e72 (protéines urinaires de souris), e73 (épithélia de rat), e74 (protéines urinaires de rat), e75 (protéines sériques de rat), e76 (protéines sériques de souris), e80 (épithélia de chèvre), e87 (épithélia de mouton), e82 (épithélia de lapin), e83 (épithélia de porc), e84 (épithélia de hamster). Il existe aussi des MSTS pour les plumes d’oie (e70), de perruche (e78), de poulet (e85), de canard (e86) et de dinde (e89) ainsi que pour les déjections de pigeon (e7) et de perruche (e77).
Mais la liste s’allonge peu à peu.