La résistance aux antibiotiques, c’est un sujet qui devient préoccupant. Au niveau mondial.
Il y a d’abord les antibiotiques trop souvent prescrits dans certains cas par les médecins eux-mêmes, en particulier quand on a affaire à un virus. Et chez l’enfant, faire la différence entre une infection virale et une infection bactérienne n’est certes pas toujours facile, il faut de l’expérience. Les pédiatres sont là pour ça.
Deuxième cause: il y a désormais l’antibiothérapie qu’on retrouve dans les aliments (poissons d’élevages gavés aux antibiotiques, élevages de porcs à grande échelle, veaux, etc.).
Récemment, le Center for Disease Dynamics, Economics and Policy (CDDEP) a publié ResistanceMap, un outil interactif en ligne qui cartographie les résistances bactériennes dans 39 pays, ainsi que l’usage des antibiotiques dans 69 pays.
On y parle des bactéries les plus souvent concernées par les résistances et par voie de conséquence les antibiotiques responsables. Il y a naturellement des disparités selon les zones géographiques. Exemple ci dessous pour l’E.Coli:
En France, nous sommes attentifs à ce problème. Certaines bactéries deviennent un cauchemar à traiter pour les médecins et il faut parfois faire preuve de thérapeutiques lourdes. C’est le cas pour certaines infections urinaires à E. Coli dont 10% sont devenus résistants aux antibiotiques habituels. (germe assez fréquent).
Mais tout n’est pas négatif, ainsi qu’on peut le voir sur le graphique ci dessous concernant la résistance au staphylocoque auréus: celle-ci va au contraire en diminuant. Tant mieux.
En France, on consomme encore trop d’antibiotiques (30 à 50% de trop selon les études): on dépense chaque année 71 millions d’euros de plus que nos voisins (par rapport à la moyenne européenne, 441 millions par rapport à la moyenne des pays les plus attentifs).
En 2013, 28,3 % des patients français ont reçu des antibiotiques (97,6 millions de boîtes).
Alors ne vous étonnez pas si les pédiatres en prescrivent peu, juste à bon escient.