Exposition des enfants aux radiations ionisantes lors d’examens de radiologie

Chez l’enfant, on ne demande pas les radios tout à fait pour les mêmes raisons que chez l’adulte. Chez ce dernier ce sera plutôt à la recherche d’une pathologie dégénérative (maladie neurologique? sclérose?) ou tumorale.

Chez un enfant, on a plutôt affaire à un bilan demandé par le médecin pédiatre dans le cadre d’une pathologie infectieuse (bronchite? asthme? infection urinaire?) ou malformation (malformation constatée à la naissance, scoliose, asymétrie du bassin, etc.).

L’indication de tel ou tel examen radiologique doit être bien réfléchie par les prescripteurs, parfois certains examens sont demandés sans être nécessaires.

Beaucoup d’examens sont à notre disposition pour « explorer » telle ou telle pathologie chez un enfant ou un adolescent. De nombreux progrès considérables ont été faits en terme d’imagerie: simple radio, scanner, échographie, IRM. Mais il y en a d’autres: scintigraphie, laser, transit isotopique, etc.

L’échographie, ce sont des ultrasons.

L’IRM, le principe est d’étudier la « relaxation » des protons d’atomes d’hydrogène, excités au préalable par des ondes de radiofréquence.

Les simples radios sont des rayons X, qui sont des rayonnements invisibles capables de traverser le corps humain. Le corps peut les arrêter partiellement et c’est ce qu’on objective alors sur les clichés. Ce sont ces rayons X qui nécessitent une surveillance particulière.

En effet, s’ils sont à trop trop fortes doses (le personnel lui même porte des dosimètres pour vérifier qu’il n’est pas surexposé), il y a risque de radiodermites (irritation de la peau): mais ces doses ne sont pas atteintes lors de simples radios habituelles.

Ce qu’on connait mal, c’est l’effet à doses faibles et qui se cumulent avec le temps: risque de mutations génétiques et de cancer qui peuvent apparaître à distance des examens radiologiques et parfois difficile à distinguer par rapport aux « affections naturelles ».

L’enfant, en particulier, est davantage sensible, car son corps est en plein développement.

Les radiations naturelles:

D’autant qu’il y a aussi des radiations d’origine naturelle, avec des origines diverses:l’air que nous respirons, les sols, les rayonnements cosmiques, les matériaux de construction (radon, etc.), l’eau, les aliments…

Cette ex­position aux rayonnements ionisants d’origine naturelle est estimée en moyenne en France à 2,5 mSv/an. En comparaison, une radiographie de thorax délivre entre 0,005 et 0,01 mSv, soit l’équivalent d’un à deux jours d’exposition aux rayonnements ionisants naturels. Une radiographie de l’abdomen délivre environ 0,4 mSv, soit près de deux mois d’exposition aux rayonnements naturels. Une tomodensitométrie (scanner) du crâne environ 2 mSv, soit dix mois d’exposition aux rayonnements naturels. Une tomodensitométrie (scanner) de l’abdomen de 5 à 10 mSv, soit deux à quatre ans d’exposition aux rayonnements naturels.

C’est la raison pour laquelle désormais , par exemple pour éliminer une luxation de hanche chez un bébé, on privilégie une échographie des hanches à faire à 1 mois, et non plus une radiographie à 3 mois.

De même pour une supposition d’appendicite, grâce aux progrès de l’échographie, on dépiste grâce cet examen et non plus une radiographie de l’abdomen.

Nous optimisons donc les examens qui nous permettent d’avancer dans un diagnostic.

Cela ne doit pas pour autant faire peur devant la prescription de tel ou tel examen. L’objectif= prescrire à bon escient et c’est là que l’expérience du praticien joue son rôle.