Les allergènes de chien
De 3 à 14 % seulement d’une population non sélectionnée sont sensibilisés aux allergènes de chien, alors que 40 % des enfants asthmatiques le sont.
L’allergène de chien se trouve dans le pelage. Il est présent également dans la salive et la peau.
Il est retrouvé de façon ubiquitaire dans toutes les poussières de bureaux, de salles de classe.
L’exposition aux allergènes de chien chez des sujets qui sont sensibilisés peut également entraîner des symptômes d’asthme. En revanche,
on a montré qu’il existe un effet protecteur des allergènes de chien présents en grande quantité en début de vie chez des enfants atopiques.
Les blattes
La sensibilisation aux blattes varie aux États-Unis de 29,8 à 60 % dans les populations défavorisées afroaméricaines. En France, cette fréquence
est beaucoup plus faible, elle est de moins de 5 %. Les allergènes des blattes sont présents dans l’exosquelette, dans les déjections, ainsi que dans l’appareil digestif.
On va retrouver les allergènes dans la maison, principalement dans les endroits humides tels que la cuisine ou la salle de bains.
Il a été démontré qu’il existe un lien entre l’exposition aux blattes et l’acquisition d’une sensibilisation.
Le risque d’asthme est multiplié par trois ou quatre chez les enfants qui ont à la fois une sensibilisation aux blattes et une exposition.
Les moisissures
Les principales moisissures de l’environnement intérieur sont : Aspergillus, Cladosporium, Alternaria, Penicillium. Chez les enfants de
moins de 4 ans, la fréquence des sensibilisations cutanées vis-à-vis de Cladosporiumpeut atteindre 42 % et décroît avec l’âge. Il existe une corrélation entre la présence d’humidité et la présence de moisissures.
L’exposition à Alternaria et Cladosporium chez l’enfant asthmatique augmente les risques de sensibilisation à ces moisissures.
La toux persistante chez les enfants de moins de 1 an est associée également à la présence de moisissures, avec un risque relatif de 1,49 (intervalle de confiance à 95 % : 1,18-1,88).
La présence d’une sensibilisation cutanée vis-à-vis de Alternaria est un facteur d’asthme à l’âge de 6 ans. Enfin, chez de jeunes adultes européens, il existe un lien entre la sévérité de l’asthme et la sensibilisation à Alternaria ou Cladosporium.
En dehors de leur allergénicité, les moisissures peuvent également être irritantes pour les bronches par les composés organiques volatils qu’elles libèrent ou les mycotoxines.
Les autres allergènes
Le Ficus benjamina, les pollens liés aux fleurs d’ornement intérieur, les allergènes de rongeurs sont également des allergènes de l’environnement
intérieur. Il existe à l’intérieur des logements les principaux allergènes responsables de l’asthme chez l’enfant et l’adulte jeune. Des travaux multicentriques américains ont clairement démontré l’intérêt de l’éviction des allergènes de façon globale dans l’environnement des enfants
asthmatiques allergiques, par l’intermédiaire de conseillers médicaux en environnement intérieur. Il n’en existe que 35 en exercice en France (même si plus du double ont été formés). Il est souhaitable que le Grenelle de l’environnement puisse s’intéresser au développement de ce nouveau métier, qui a été validé par des études scientifiques de haut niveau et pour lequel il existe une formation et des professionnels disposés à accomplir cette tâche.
FRÉDÉRIC DE BLAY – MARTINE OTT
UNITÉ DE PNEUMOLOGIE, D’ALLERGOLOGIE ET DE
PATHOLOGIE RESPIRATOIRE DE L’ENVIRONNEMENT,
PÔLE DE PATHOLOGIE THORACIQUE,
CHU ET UNIVERSITÉ LOUIS-PASTEUR, STRASBOURG