La grippe, tout le monde le sait, est due à un virus qui se propage essentiellement par contamination directe avec les gouttelettes de salive que vous laissez en suspension dans l’air après avoir toussé.
Mais aussi par contact direct en embrassant vos proches, en ne vous lavant pas comme il faut les mains après vous être mouchés ou tout simplement après avoir touché votre nez (on n’arrête de le faire dans la journée sans s’en rendre compte).
Une belle salve d’éternuements, aussi. Ça laisse des traces derrière vous.
Quel type de virus?
Il existe trois groupes de virus grippaux: A, B et C. Seuls les deux premiers, qui ont eux-mêmes des sous-groupes, provoquent la grippe saisonnière.
Pourquoi en hiver?
Chez nous, dans nos climats tempérés, elle se propage en hiver (alors que dans les zones tropicales, elle existe un peu toute l’année).
Quels sont les signes qui doivent y faire penser?
Un ensemble de signes classiques: fièvre apparaissant rapidement et élevée (ce qui est le propre des virus), toux (en général sèche, mais chez un nourrisson ou un jeune enfant elle peut être productive), céphalées (maux de tête)_mais un enfant surtout s’il est jeune a du mal à exprimer un mal de tête, douleurs dans les muscles (l’enfant va montrer ses jambes ou ses bras), des maux de gorge (mais pas toujours), un écoulement nasal.
Comme on le voit, ces symptômes peuvent vite être confondus avec des tas d’autres affections, surtout chez un nourrisson qui va en crèche et en rapporte des petits amis viraux.
Le nez qui coule? La plupart des nourrissons ont le nez qui coule
La toux? Trouver un nourrisson qui tousse peu en hiver, pas facile.
Fièvre? là aussi, c’est fréquent chez un nourrisson, surtout s’il est en poussée de dents. Ou qu’il est porteur d’une virose banale contre laquelle il se défend en…fabriquant de la fièvre. Raison pour laquelle il ne faut pas tout de suite faire baisser la fièvre, car c’est une alliée. Elle fait son boulot, la fièvre. Elle participe aux différentes étapes immunitaires pour lutter contre les infections virales, en particulier. On ne la fera baisser que si votre enfant voit son état général se dégrader, qu’il gémit.
Quelle en est l’évolution? Faut-il donner un traitement? Des antibiotiques?
L’immense majorité des personnes atteintes évoluent spontanément vers la guérison en 1 semaine, la plupart du temps sans avoir besoin de prendre des médicaments.
Cependant parfois il sera nécessaire de donner du paracétamol (doliprane, efferalgan) pour réguler la température si elle n’est pas bien tolérée (15 mg/kg/6h chez un enfant ou un nourrisson) et/ou de l’Advil si ça ne suffit pas (1 dose poids de l’enfant toutes les 6 heures, au moins 1 heure après une prise de paracétamol).
Des lavages de nez avec du simple sérum physiologique (mais pas trop souvent pour ne pas agresser la muqueuse nasale, sinon ce sera l’effet inverse). Et surtout pas de mouche bébé, ça va empirer.
Un sirop contre la toux si jamais celle-ci gêne votre enfant, en particulier la nuit. Un conseil: achetez du simple sirop d’agave (en grande surface à côté du miel= c’est mieux, car nettement moins sucré que celui-ci); c’est un extrait de cactus qui, donné pur, agit aussi bien que tout un tas de sirop proposé en pharmacie…et en plus c’est 100% naturel.
Le repos, rassurer votre enfant, le retirer de l’école quelques jours ou de la crèche.
Le faire boire+++, car un nourrisson peut se déshydrater vite.
Pas d’antibiotiques, bien entendu. Et ne cédez à vouloir absolument croire que « docteur il faut vraiment lui donner des antibiotiques, car ça fait 6 jours qu’il ne va pas mieux… ». Patience!
Faut-il vacciner? Le vaccin est-il efficace?
Nous sommes fin décembre, plus besoin de vacciner, le temps qu’il agisse, l’épidémie sera passée. Il faut compter environ 20 jours pour qu’il soit efficace.
Efficace, oui bien sûr, sinon pourquoi existerait-il? Il peut ne pas protéger certains, mais de nombreux facteurs interviennent alors: vaccin fait trop tard, ou vaccin fait alors que vous n’étiez pas en pleine forme ou vaccin qui vous parait inefficace, mais ce n’est peut-être pas une grippe que vous faites…
Les mesures préventives, surtout.
Elles sont essentielles. Dans notre pays, nous aimons faire profiter les autres de tous nos miasmes: on s’embrasse à tout bout de champ, on éternue dans sa main et on n’hésite pas aussitôt à serrer celle des gens qu’on croise dans la rue, on aère peu les intérieurs, on chauffe trop, on se couvre parfois trop, on fume (ce qui diminue les moyens de se débarrasser du virus en particulier au niveau des bronches), on se lave les mains …quand on y pense, croyant que ça dure pour la demi-journée, etc.
Le vaccin: le faire quand?
Il est refabriqué chaque année, car c’est un vaccin probabiliste, que nos épidémiologistes et nos infectiologues concoctent de manière très savante (grâce aux données de l’OMS) selon les types de virus qui ont existé les années précédentes (2 mises à jour se font par an). Et en se basant sur ce qui circule dans le monde toute l’année.
Un conseil: faites-le dès qu’il est disponible, en général mi-novembre.
Je ne veux pas me faire vacciner, c’est du chimique tout ça.
Certes. Pour mémoire, il ne contient pas d’aluminium si ça vous effraie. Car il n’agit que sur 6 mois, étant donné qu’on le change chaque année. Il n’a donc pas besoin d’adjuvant pour être boosté.
Mais la grippe tue, pas seulement les vieux et les prématurés. Un chiffre? 400 000 morts par an dans le monde, rien que pour la grippe. C’est peu? C’est beaucoup? Tout dépend dans quel groupe on se trouve.
Croire que vous serez blindé et que votre bonne santé vous empêchera d’attraper cette saleté est un genre de roulette russe, genre « même pas mal« . Si vous pensez ainsi, réfléchissez. Parlez-en avec un médecin. Vous faire vacciner protège aussi vos proches. Vous ne véhiculerez pas le virus. Ça compte.
N’avez-vous pas une grand-mère que vous allez voir de temps à autre? Ou n’avez-vous pas des amis qui ont un bébé depuis peu? Peut-être est-il né prématuré?
Et il n’y a pas que la mortalité: il y a l’absentéisme causé par la grippe. Ça pèse dans votre portefeuille au niveau…de vos impôts.
Qui doit-on vacciner en priorité?
- les femmes enceintes quel que soit le stade de la grossesse
- les enfants de 6 mois à 5 ans qui sont assez fragiles. Surtout les anciens prématurés, mais pas que.
- les personnes âgées de plus de 65 ans. Faut bien mettre une limite…
- naturellement, les personnes porteuses d’affections chroniques (diabète, asthme, pneumopathies, personnes sous chimiothérapie)
- les personnes travaillant dans le domaine de la santé
