Alcool et grossesse

Les femmes enceintes sous-estiment les effets de l’alcool

Une étude, déjà évoquée dans le « Bulletin épidémiologique »*, paraît dans la revue « Alcoologie et addictologie » (juin 2009) accompagnée d’une photo parlante montrant les dégâts que peut provoquer, dans les cas les plus graves, le syndrome d’alcoolisation fœtale (8 000 nouveau-nés touchés sur 800 000 naissances).

Une chercheuse au Centre de recherche psychotropes, santé mentale, société (CESAMES, université Paris-Descartes – CNRS – INSERM), montre, à partir d’échanges postés sur des forums Internet par 42 femmes enceintes, que la notion d’abstinence est mal comprise : 20% des internautes évoquent les conséquences de la consommation d’alcool pendant la grossesse et seulement 6 % en connaissent les conséquences ; les autres femmes ne sont pas conscientes des risques.

Alors que le syndrome d’alcoolisation fœtale est la première cause non génétique de handicap mental en France, « l’information est mal diffusée et non homogène », estime la chercheuse. Selon elle, « les professionnels de santé éludent souvent la question de l’alcool, à moins qu’elle ne soit posée par la femme enceinte ». Et, insiste-t-elle, « ils ont des discours divergents et ne semblent pas toujours sensibilisés au sujet ou hésitent à l’aborder pour des raisons diverses ».

Elle préconise une campagne d’information choc, comme celles contre le tabac ou la prévention routière, avec par exemple cette photo montrant la différence frappante de taille entre le cerveau d’un enfant sain et celui d’un enfant atteint par le syndrome d’alcoolisation fœtale.

Toutain S. Abstinence pendant la grossesse. Ce qu’en disent les femmes en France. Alcoologie et Addictologie 2009 ; 31 (2) : 107-114.