Quels risques à s’exposer au soleil? Quelles précautions prendre?

Il a été démontré que dans l’UVB, l’efficacité carcinogène (cancéreuse) du spectre solaire concordait parfaitement avec son efficacité érythémale. En d’autres termes, cela signifie que le risque de cancer est proportionnel à l’intensité de l’érythème, qui sert alors de « point de repère ». En revanche dans la partie UVA du spectre, ce lien n’est plus vérifié et à 380 nm, il existe même une zone critique où le risque de cancer est nettement supérieur à celui de l’érythème d’où la nécessité de bien se protéger dans l’UVA.

Le pouvoir cancérigène des UV est clairement établi pour les cancers de la partie épidermique de la peau : ce sont les carcinomes épidermoïdes et spinocellulaires. Quant aux cancers qui atteignent le derme, il est démontré que certains mélanomes malins surviennent dix à vingt ans après une brûlure solaire survenue pendant l’enfance.

La déclaration de ces atteintes est donc souvent le résultat de surexpositions dans les premières années de la vie. C’est pour cela qu’une photo protection adaptée, instaurée dès l ‘enfance, limite considérablement les probabilités de cancérisation de la peau.

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Quels sont les risques encourus lorsqu’on expose des grains de beauté au soleil ?

Le grain de beauté (ou nævus pigmentaire) est une entité mélanocytaire ayant subi quelques troubles bénins du développement. Les nÏvus sont présents chez la plupart des individus, particulièrement sur les zones exposées.

Pour un type de peau donne, ils sont d’autant plus nombreux que les doses cumulées d’exposition solaire ont été élevées pendant l’enfance. A ce titre ils sont des indicateurs du risque individuel de mélanomes.

Les naevus sont des zones à plus grande probabilité de cancérisation et ceux reconnus comme atypiques peuvent être considérés comme des précurseurs de mélanomes. De plus, des antécédents familiaux de mélanomes augmentent le risque individuel.

Il est donc essentiel de limiter les agressions en tous genres et particulièrement les expositions aux UV.

Si pour des raisons de localisation anatomique, il s’avère difficile d’éviter l’exposition, une couverture généreuse des nÏvus avec un produit ayant un SPF (ou FPS) extrême associé à une protection UVA élevée est un bon compromis.

Qu’est ce que la lucite ? Comment peut-on la prévenir ?

Sous le terme de « lucite » est sous-entendue la Lucite E.stivale Bénigne (LEB). IL faut cependant savoir qu’il existe d’autres formes de lacites morphologiquement proches de la LEB mais qui sont beaucoup plus rares et qui n’évoluent pas de la même manière; il s’agit entre autres des lacites polymorphes.

La LEB, forme de lucite la plus répandue, est une photo dermatose caractérisée par une réaction de type photo-allergique. Même si le facteur déclenchant reste encore inconnu, les UVA semblent contribuer aux manifestations de la LEB.

Cette atteinte touche préférentiellement les sujets féminins. Les signes cliniques surviennent dès les premières expositions au soleil et se caractérisent par des éraptions prurigineuses très souvent situées sur le décolleté, les membres mais épargnant le visage.

Afin de prévenir la LEB, il est nécessaire de préparer la peau longtemps avant l’exposition solaire. L’absorption par voie orale de certaines molécules, deux ou trois semaines avant le début des expositions, contribue à minimiser les risques d’éruptions cutanées : les caroténoïdes ont une efficacité d’environ 50 %, les anfi-paludéens de synthèse de 80 % environ, la PUVAthérapie de 90 %.

La photoprotecfion externe, en complément des mesures préventives citées, doit être réalisée avec des SPF (ou FPS) très élevés et avec un spectre de photoprotecfion le plus large possible (UVB + UVA), car la LEB peut être déclenchée malgré un IP UVB très élevé. Si les applications de produit (SPF >75 et IP UVA >10 ou plus si possible) sont régulièrement effectuées, la poussée de LEB est prévenue dans 60 à 80 % des cas.

Quel est l’effet du soleil sur l’acné ?

L’action du soleil sur l’acné polymorphe est à double tranchant. En effet, pendant la période estivale la composante inflammatoire de l’acné est très souvent améliore et les lésions régressent. Cet aspect est faussement encourageant car, dès la fin des expositions, une recrudescence importante de l’acné est observée dans la plupart des cas. Ce phénomène, appelé hyper kératose estivale, est lié à un épaississement de la couche cornée induit par les UV : il engendre une obstruction de l’infandibulum (conduit d’émergence du follicule pilo-sébacé). Lorsque le conduit est obstrué, le sébum ne peut plus être éliminé par le canal folliculaire, il y a rétention sébacce et début de formation d’un comédon. Sur une peau acnéique, c’est l’amorce d’une recrudescence des symptômes.

Pour les peaux acnéiques, il est donc important de limiter les expositions au soleil et de prévoir une photo protection adaptée, afin de prévenir les effets secondaires des UV de type hyper kératose qui sont à l’origine des poussées d’acné post-estivales.

Herpès et soleil !

L’herpès est une maladie de la peau et des muqueuses due à un virus. C’est la maladie virale humaine la plus fréquente. Elle est spécifique de l’Homme, elle n’existe pas dans l’espèce animale.

Le premier contact avec le virus de l’herpès se traduit par une infection appelée « primo-infection », le plus souvent inapparente (90% des cas). La pénétration du virus dans l’organisme se fait soit par la peau, soit au niveau des muqueuses (buccale, génitale). Le plus souvent, I’origine de la contamination n’est pas retrouvée car elle se fait par des personnes ayant le virus dans la salive ou dans les sécrétions génitales en 1’absence de tout symptôme clinique.

Après sa pénétration dans l’organisme, le virus migre dans les ganglions nerveux sensitif s qui dépendent du territoire cutané ou muqueux où a eu lieu la primo-infection. Le virus va persister dans les ganglions à l’état latent (= au repos). C’est la grande particularité biologique du virus de l’herpès. Le virus à l’état latent peut être réactivé par divers facteurs déclenchants : infection (bactéries, virus : grippe…), soleil, stress, règles, grossesse. Il se manifeste alors par des symptômes cliniques au niveau du territoire cutané ou muqueux où a eu lieu la primo-infection. C’est ce qu’on appelle une récurrence herpétique (=résurgence). Le virus vient recoloniser le territoire cutané ou muqueux initialement atteint.

Il existe 2 grands types d’herpès :

  • l’HSV 1, responsable de 1’herpès au niveau de la bouche et de la partie supérieure du corps,
  • l’HSV 2, responsable de 1’herpès génital qui est une maladie sexuellement transmissible dont la fréquence est en augmentation régulière.

La présentation la plus courante d’une récurrence herpétique est celle du « bouton de fièvre » au niveau des lèvres. Sur les lèvres ou autour des lèvres apparaît une sensation de brûlure ou de picotements suivie d’une petite plaque rouge sur laquelle se greffent de petites vésicules (= cloques) à contenu clair groupées en bouquet. Les vésicules se rompent et aboutissent à la formation de croûtelles. Les croûtelles finissent par tomber et laissent encore pendant quelques jours une tache rouge qui s’efface progressivement. La poussée d’herpès dure 5 à 10 jours.

Le soleil est un facteur déclenchant fréquent de l ‘herpès des lèvres (25 % des récurrences). On l’appelle souvent « I’herpès des neiges » car il apparaît plus souvent aux sports d’hiver. Ce sont essentiellement les UVB (290320 nm) qui en sont responsables, probablement par le biais d’une diminution des défenses immunitaires. On parle de photo immunosuppression.

Une étude américaine a démontré l’efficacité de la photo protection dans la prévention de l’herpès des lèvres : I’irradiation UV ne déclenche pas d’herpès chez le sujet protogé par le photoprotecteur [Prevention of ultraviolet-lightinduced herpes labialis by sunscrcen (Prévention de l’herpès labial photo-induit par un écran solaire) .

Quelles sont les heures les plus convenables pour s’exposer au soleil ?

Les photo biologistes conseillent d’éviter les phases d’exposition où le rayonnement du soleil est le plus intense. En été, cette phase se situe entre 12 et 16 heures, heure solaire.

En effet à Montpellier par exemple, à partir du 1er avril, il suffit d’une exposition d’une heure au soleil entre 11h et 12h pour qu’une peau claire (phototype II) ait un coup de soleil (soit 1 dose érythémale minimale ou D.E.M.). Début juillet, une demi-heure environ suffira pour avoir le même coup de soleil.

Quelles sont les parties du corps les plus sensibles au soleil ?

La sensibilité au soleil pour un même sujet dépend de différents facteurs :

  • L’épaisseur de la couche cornée
    La couche cornée, constituée de structures pseudo cristallines formées par la kératine, représente un système de diffusion efficace qui limite la pénétration des rayonnements dans la peau. Plus la couche cornée est épaisse, plus cette diffusion est importante. Inversement, si la couche cornée est fine, les UV peuvent la traverser et atteindre facilement les parties profondes de l’épiderme.
  • Le degré de pigmentation lors de l’exposition
    La pigmentation uvaux exposition permet une première protection et limite donc l’effet des UV par rapport aux zones non pigmentées. La partie du dessus du pied, par exemple, est rarement exposée tout au long de l’année et elle est donc peu pigmentée. Ainsi, il n’est pas rare de contracter un coup de soleil sur cette zone si elle n’a pas été bien protégée.
  • Le site anatomique
    Certains sites anatomiques sont pratiquement toujours exposés en été quelle que soit la position du sujet par rapport au soleil. C’est le cas du dessus des épaules et des pieds ou du nez qui, même s’ils ne sont pas particulièrement fragiles, subissent en permanence l’exposition et reçoivent donc des doses telles que si la protection n’est pas particulièrement surveillée, c’est le coup de soleil assuré.

Ainsi, les zones du corps qui correspondent à l’un des critères décrits ci-dessus sont à protéger par les indices plus élevés que sur les autres parties du corps en renouvelant régulièrement les applications de produits.

Combien de fois dans la journée, quand on s’expose au soleil, faut-il remettre de la crème ?

De manière générale, la substantivité d’un produit anti solaire (capacité du produit à rester sur la peau) est fonction de sa forme galénique qui le rendra plus ou moins rémanent sur la peau. De plus, les filtres contenus dans I produit et qui absorbent l’énergie des UV finissent par être altérés et par perdre en partie leur pouvoir d’absorption initial. C’est pour cela qu’un produit n’offrira pas la même photo protection au moment de son application sur la peau et quelque temps après.

Ceci d’autant plus qu’il y aura une baignade ou transpiration. Une étude sur des enfants démontrés que l’efficacité d’un produit est optimale si l’application de celui-ci est renouvelée toutes les 2 heures.

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