Alopécie, perte de cheveux, pelade, trichotillomanie, qu’est-ce que c’est?

La chute des cheveux

La chute de cheveux chez l’enfant est un motif fréquent de consultation pédiatrique. Elle suscite souvent une inquiétude majeure de la part des familles, qui redoutent une maladie grave, contagieuse et une alopécie définitive. Dans la grande majorité des cas, il s’agit cependant d’affections bénignes, dont le diagnostic est clinique, presque de “coup d’œil”. Parmi elles, la pelade occupe une place centrale. 

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C’est quoi la pelade?

La pelade est une alopécie non inflammatoire caractérisée par une perte soudaine de cheveux. Le diagnostic est avant tout clinique. Les plaques de pelade sont facilement reconnaissables, rondes ou ovalaires, bien limitées à bord nets, sur un cuir chevelu sain, sans desquamation ni prurit. Le test de traction est généralement positif en bordure de plaque (on tire et ca vient…)

. Une atteinte unguéale (ongles) peut coexister, notamment des ponctuations unguéales (pitting), des ongles grésés (trachyonychie) ou blancs (leuconychie). En cas de doute diagnostique, des “points jaunes” et les “cheveux en point d’exclamation” sont à rechercher en dermoscopie.

La pelade est une maladie auto-immune fréquente, qui n’est ni contagieuse ni grave. Son incidence cumulée est estimée à environ 2,1 % au cours de la vie, avec une 1re poussée avant l’âge de 20 ans dans environ 40 % des cas. Les débuts pédiatriques ne sont donc pas rares !

Contrairement aux idées reçues, la pelade n’est pas causée par le stress, même si ce dernier peut jouer un rôle déclencheur. La pelade a une évolution capricieuse et imprévisible ; une repousse spontanée est possible dans plus de 50 % des cas lorsqu’il s’agit d’une pelade en plaque unique. Toutefois, des formes plus étendues ou chroniques peuvent survenir, avec un impact important sur la qualité de vie. Les facteurs de mauvais pronostics comprennent les formes étendues, pelade totale (atteinte de tout le cuir chevelu) ou universelle (atteinte des cils, sourcils et poils), la forme ophiasique (atteinte occipitale), un âge de survenue précoce, une longue durée d’évolution, une atteinte unguéale et des antécédents familiaux de pelade.

Il est crucial de rappeler aux parents que la pelade ne remet pas en cause la santé globale de leur enfant, tout en comprenant la détresse qu’elle peut générer sur le plan psychologique.

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La teigne, c’est autre chose:

La teigne entraîne des plaques alopéciques, uniques ou multiples, petites ou grandes, d’extension centrifuge sur un cuir chevelu inflammatoire. Même si le diagnostic est également clinique, un prélèvement est indispensable afin de typer le dermatophyte pour adapter le traitement. L’inflammation du cuir chevelu sous-jacent est d’intensité variable, avec parfois des formes d’emblée pauci-inflammatoires ou masquées par des dermocorticoïdes (tinea incognita) de diagnostic plus difficile.

Et la trichotillomanie?

La trichotillomanie est le fait d’arracher, tirailler, briser ou tordre ses propres cheveux, de manière consciente ou non. Les plaques ont des contours irréguliers et souvent géométriques. Les excoriations ne sont pas rares. Les cheveux sont cassés à des hauteurs différentes. Chez l’enfant, elle est considérée comme une habitude innocente ou un tic, un peu comme l’habitude de se ronger les ongles, voire s’apparente à un rite d’endormissement.

Chez l’adolescent, il peut s’agir d’un trouble obsessionnel compulsif. À ne pas confondre avec la trichotemnomanie, acte plus manipulatif que compulsif, souvent à caractère interpellateur.

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