Le manque de lipides est bien plus fréquent que l’excès, en pédiatrie
Chez les adultes, on a peur d’en prendre trop, et à raison: maladies cardiaques, obésité, maladies appelées dyslipidémies. Cette peur engendre une attitude qui fait manquer d’apports de lipides ( de graisses) chez l’enfant, avec des conséquences néfastes pour lui.
A quoi servent les graisses?
Notre organisme peut fabriquer la plupart des acides gras dont il a besoin, sauf les fameux acides gras essentiels (AGE): acide linoléique (AL) et acide alpha-linolénique (AAL).
Ces deux là ne se trouvent que dans l’alimentation, on ne les fabrique pas.
C’est à partir de ces AGE que sont synthétisés les acides gras polyinsaturés à longues chaînes (AGPILC) dont on parle beaucoup. Et pour cause, ils sont essentiels pour le développement du cerveau et pour nos défenses immunitaires (se défendre contre les infections).
Parmi ces AGPILC, il y en a un dont vous entendez parler, c’est le DHA (acide Docosahexaénoïque), de la famille des oméga 3…ouf, on y arrive.
A retenir donc que ces acides gras polyinsaturés sont indispensables pour le développement du cerveau, de la rétine et de nos défenses immunitaires.
Oméga 3 et alimentation : Quels bénéfices ?
Alors que les oméga 3 (ALA) sont essentiels à l’organisme, une étude INCA 3 ( Anses. Étude individuelle nationale des consommations alimentaires 3 (INCA 3). Avis de l’Anses. Rapport d’expertise collective. Juin 2017)a confirmé qu’en moyenne, moins de la moitié des apports recommandés en oméga 3 (ALA) sont couverts par notre alimentation enfants et adultes compris ! Et pourtant, une alimentation variée et équilibrée permettrait de couvrir ces besoins.
Il existe 2 grandes familles d’acides gras polyinsaturés (AGPI) : les oméga 3 (ALA, EPA, DHA) et les oméga 6 (LA et ARA). Les oméga 3 ALA et les oméga 6 LA sont dits essentiels car le corps ne peut pas les fabriquer, ils doivent donc être apportés en quantité suffisante par notre alimentation.
Quels sont les bénéfices d’une alimentation riche en oméga 3 ?
Comme tous les nutriments essentiels, il est important d’apporter au quotidien des oméga 3 à notre corps de façon suffisante, et ce tout au long de la vie. En effet, les oméga 3 (ALA) participent au bon fonctionnement cardiovasculaire en contribuant au maintien d’une cholestérolémie normale mais également à la bonne santé de la vision et du cerveau (très important pour le nourrisson, l’enfant pour lui permettre de bien développer tous ses apprentissages (mémorisation, motricité fine, concentration, langage, etc.)
Les acides gras oméga 3 font partie de la famille des acides gras essentiels. Elle regroupe des acides gras indispensables, nécessaires au développement et au bon fonctionnement du corps humain, mais que notre corps ne sait pas fabriquer.
L’apport en AGPI oméga 3 est crucial pour assurer le fonctionnement et le développement optimal du cerveau), du système nerveux et de la rétine. Des apports suffisants en oméga 3 sont donc primordiaux chez la femme en âge de procréer, chez la femme enceinte, chez la femme allaitante ainsi que chez l’enfant.
Il pourrait jouer un rôle dans la prévention de la démence chez la personne âgée. Les propriétés anti-inflammatoires des AGPI oméga 3 semblent également évidentes, en particulier dans la polyarthrite rhumatoïde. Ca n’a pas l’air, mais il faut y penser déjà chez le jeune enfant…pour plus tard. Il capitalise sa bonne santé future grâce à vous, parents.
Enfin, les apports en AGPI oméga 3 ont un impact sur le plan cardiovasculaire. Leur consommation favorise une diminution de la pression artérielle chez les personnes hypertendues, une diminution de la quantité de triglycérides dans le sang et une réduction de la morbidité et de la mortalité cardiovasculaires chez les personnes présentant des antécédents cardiovasculaires.
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Y a-t-il assez dans le lait maternel?
Oui, car 50% des apports quotidiens en quantités, nécessaires pour un nourrisson de 0 à 6 mois doivent être des lipides (graisses). Et ils sont bien apportés par le lait de la maman. Quelle que soit l’alimentation de la maman.
Et dans le lait infantile de substitution?
De 0 à 6 mois, le cahier des charges des laits permet de couvrir 46% des besoins en lipides, ce qui est bon.
Et après 6 mois?
Dans cette tranche d’âge, les lipides doivent représenter 40% des apports énergétiques. Il faut là apporter des compléments de graisses (beurre, crème, huile, margarine) , car les besoins ne sont plus couverts (lait maternel et lait infantile). Il faut donc ajouter ces graisses à tous les plats dits salés (faits maison ou en petits pots achetés). Ne pas en avoir peur.
Il faut alors ingérer au moins 720 ml de lait infantile par jour jusqu’à 1 an, les besoins sont alors couverts. Mais comme la diversification alimentaire a commencé, cette quantité n’est pas atteinte.
Il faudra alors ajouter 2 cuillers à café par jour d’huiles végétales pour compenser le déficit.
Après 1 an?
Les lipides doivent désormais représenter 35 à 40% des besoins énergétiques. Là aussi, il faut compléter avec des apports comme vu ci dessus.(sauf s’il y a une obésité ou une pathologie lipidique sous jacente familiale).
Quels types de lipides?
C’est le plus souvent le DHA qui manque (acide Docosahexaénoïque). Il peut alors s’installer un retard cognitif, des troubles visuels.
Quels types d’huiles végétales sont riches en DHA ?
Il faut privilégier huile de colza, de soja ou de noix. 2 cuillers à café par jour mélangée au plat de midi par exemple.
L’huile d’olive ne remplit pas les conditions.
Quel lait choisir, riche en DHA?
A compter de février 2020, une directive européenne rend obligatoire l’ajout de DHA dans toutes les préparations pour nourrissons et de suite.
Les poissons, autres sources alimentaires pour ces AGE!
Oui, il y a les poissons gras comme le saumon, la sardine, le maquereau, le hareng, la truite fumée= les plus riches en DHA.
La teneur est moindre pour le rouget, les anchois, pinchard, bar ou loup, truite, dorade, turbot, éperlan, brochet, flétan.
Et trop basse pour thon, colin, cabillaud, merlan, sole, julienne, raie, merlu, baudroie ou lotte, carrelet ou plie, limande.
Combien de poisson donner alors au delà de 1 an?
Les besoins hebdomadaires sont de 0,5 g de 1 à 3 ans, 0,9g de 3 à 9 ans et 1,8g de 10 à 18 ans.
Une portion par semaine de poisson gras ou 2 portions de poisson maigre couvriront les besoins.
Article écrit grâce aux indications du Pr Tounian Hôpital Trousseau, Réalités pédiatriques juin 2019
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