Boissons sucrées, une menace mondiale pour la santé
Les boissons sucrées causeraient chaque année 2,2 millions de nouveaux cas de diabète de type 2 et 1,2 million de maladies cardiovasculaires dans le monde, avec de fortes disparités régionales. Il est urgent d’agir pour limiter leur consommation et protéger les populations les plus vulnérables.
La consommation de boissons sucrées est associée à une majoration du risque de diabète de type 2 ou encore de maladie cardiovasculaire (MCV). Le lien de causalité n’est pas pour autant établi avec certitude, même si un faisceau d’arguments plaide en faveur de celui-ci, surtout pour ce qui est du diabète de type 2.
Les associations sont suffisamment solides pour justifier des interventions ciblées qui relèvent des politiques de santé publique, compte tenu de la prévalence (et de l’incidence) inexorablement croissante de l’obésité et du diabète de type 2 à un échelon mondial.
Des méta-analyses d’études de cohorte et d’essais randomisés ont permis d’estimer approximativement les risques induits par la surconsommation de boissons sucrées : par rapport aux sujets non exposés, les plus gros consommateurs de boissons s’exposeraient à un risque de diabète de type 2 majoré de 25 à 30 %, indépendamment de l’indice de masse corporelle (IMC). Il en serait de même pour la MCV, avec toutefois une marge d’erreur nettement plus élevée.
Selon les données les plus récentes, la consommation mondiale de boissons sucrées était estimée en moyenne à 616 ml par semaine, avec des disparités importantes entre les pays. Elle culminerait en Colombie (plus de 4000 ml hebdomadaires), en Afrique du Sud et aux Etats-Unis (2300 ml), au Mexique (2000 ml), en Éthiopie (1600 ml), alors qu’elle reste basse (moins de 400 ml) en Inde, en Chine et au Bangladesh.
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Des chiffres approximatifs qui varient cependant d’une année à l’autre, au gré des mesures prises pour endiguer la marée montante de ces boissons pour le moins néfastes.
Contenu des boissons dites énergétiques
Les boissons « énergétiques » contiennent des produits tels que : caféine, taurine, vitamines, extraits de plantes, sucres et édulcorants. Le taux de caféine peut y être 5 fois supérieur à celui des « colas » habituels sans parler de la caféine « occulte » présente dans les extraits de plantes utilisés tels que le cola ou le guarana (Paullinia cupana). C’est un marché en pleine expansion dont les ventes dépasseront 9 milliards de $ aux USA en 2011.
De nombreux rapports ont fait état d’effets secondaires liés à ces boissons surtout dans la population des sujets jeunes. Cette situation alarmante a amené plusieurs pays à envisager la prohibition ou la régulation de ces produits. Une étude américaine se propose de mieux cerner le profil des utilisateurs de ces produits et de passer en revue leurs effets positifs et négatifs.
30 à 40% des jeunes
Cette étude a montré que 30 à 50 % des enfants et des sujets jeunes consomment plus ou moins régulièrement ces boissons. Ceci est associé dans cette population à des effets secondaires sérieux tels que : convulsions, diabète, anomalies cardiaques, troubles de l’humeur, du sommeil et du comportement. Il a été aussi noté des interactions délétères avec l’alcool et avec certains médicaments utilisés par les consommateurs.
Les auteurs concluent que ces boissons « énergétiques » n’ont aucun effet thérapeutique bénéfique notable, que la teneur en beaucoup de leurs ingrédients actifs est sous estimée et échappe à tout contrôle car ces boissons sont catégorisées comme « suppléments alimentaires naturels », et qu’enfin, les effets pharmacologiques connus (et inconnus) des ingrédients ainsi que les nombreux rapports de toxicité publiés suggèrent que ces boissons peuvent menacer sérieusement la santé des jeunes.
Les auteurs invitent les professionnels de la santé à prendre conscience de ce problème croissant et informer et éduquer les familles et les institutions scolaires et les pousser à la prudence dans l’utilisation de ces produits par leurs enfants et élèves. La surveillance toxicologique doit être renforcée sur ces produits et sur les suppléments alimentaires en général afin de mieux définir les doses dangereuses des ingrédients ainsi que les effets de leur utilisation chronique de manière à pouvoir édicter les recommandations qui s’imposent en connaissance de cause.