Adolescents et dépression, surtout en période COVID

Passage difficile

Le passage dans l’adolescence est une période difficile, passer du monde de la grande enfance vers ce monde des adultes qu’on n’a pas choisi, avec ses codes qui ne sont pas ceux du jeune qui se projette d’une façon totalement différente de ses ainés.

Des ainés qui ne peuvent comprendre par où passe le jeune adolescent qui n’est pas dans la compromission, qui souvent n’aime pas certaines attitudes des adultes auxquelles il ne s’identifie pas.

Dans ce « passage », il y a la sexualité qui occupe presque tout l’espace. Cette chose nouvelle qui assaille le corps en développement, ce corps en train de maturer, cette nécessité  parfois imposée par l’entourage de devoir se projeter plus vite qu’il ne le voudrait, dans une fonction de futur « reproducteur » qui est lointaine pour lui. En particulier pour les garçons.

La gravité de ce « passage » vers la sexualité surprend et déborde l’adolescent. Sans compter que se greffe le besoin de résultats sur le plan scolaire, que l’entourage ne manque pas de rappeler parfois avec insistance.

Hausse de 22% chez les jeunes femmes en 2021

On savait que l’année 2021, et même la fin de l’année 2020, avaient été marquées, chez les jeunes, par une hausse des gestes suicidaires et des tentatives de suicide, que certains spécialistes avaient liée aux effets du confinement et de la crise sanitaire en général. De nouvelles données, obtenues par Libération, indiquent que le phénomène est essentiellement le fait des adolescentes et des jeunes femmes.

La plus forte prévalence des tentatives de suicide chez les jeunes femmes est une donnée connue depuis des années (même si elle ne se retrouve pas dans les suicides «complétés», c’est-à-dire dont l’issue est fatale, où le rapport est inversé) (1). Mais les chiffres que nous avons obtenus, à partir de trois indicateurs convergents, indiquent un phénomène inédit par son ampleur, et pour lequel les explications manquent encore.

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Suicide, Ados et Covid

Entre mai et novembre 2020, les taux de syndromes dépressifs dans la population de 15 ans ou plus sont passés de 13,5 % à 11,0 %, revenant ainsi à un niveau équivalent à celui mesuré en 2019, selon les enquêtes EpiCov et EHIS. Cette diminution globale est portée par une baisse de deux points des syndromes dépressifs mineurs, touchant 6,1 % de la population, mais les syndromes dépressifs majeurs (4,9 %) ne régressent pas sur la période et demeurent à des niveaux supérieurs à ceux de 2019, tout particulièrement chez les jeunes. Au cours de l’année 2020, une personne sur cinq est concernée par un syndrome dépressif en mai ou en novembre et près d’une sur vingt présente un syndrome dépressif persistant au cours des deux périodes. Les jeunes, les femmes, les personnes handicapées, celles confrontées à une situation économique difficile et/ou dégradée par la crise sanitaire ou celles ayant présenté des symptômes évocateurs de la Covid-19 sont les plus affectés.

En novembre 2020, 2,8 % de la population déclare avoir pensé à se suicider au cours des douze derniers mois, cela concerne 5,0 % des 15-24 ans et la proportion de personnes concernées diminue à mesure que l’âge augmente. 4,0 % rapporte avoir tenté de se suicider au cours de sa vie et, pour 0,2 %, cette tentative a eu lieu dans les douze derniers mois. Enfin, les données d’EpiCov rapportent des taux de consommateurs réguliers d’alcool et de cannabis en baisse par rapport aux données antérieures, mais elles font état d’une progression de plus de 20 % de consommateurs de psychotropes au cours de l’année 2020.

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Quand évoquer une dépression?

La dépression se caractérise par une association de symptômes, différente d’une personne à l’autre. Dans tous les cas, ces symptômes, plus ou moins sévères, sont présents presque chaque jour, durent au moins deux semaines, sont source de détresse et ont un retentissement professionnel, social et familial. On parle alors d’épisode dépressif caractérisé et non de simple « déprime » ou réaction dépressive passagère.

Lors d’un état dépressif, la personne se plaint d’au moins deux symptômes parmi ceux-ci :

  • une tristesse constante, une humeur dépressive qui dure presque toute la journée et qui se répète pratiquement tous les jours depuis au moins deux semaines. Elle peut s’accompagner de pleurs ;
  • un abattement et une perte d’intérêt et de plaisir pour des activités du quotidien et aussi pour les activités habituellement agréables ;
  • une réduction de l’énergie ou une fatigabilité anormale. La personne souffre d’une fatigue intense, souvent dès le matin et a l’impression de manquer d’énergie en permanence. Cette fatigue n’est pas améliorée par le repos ou le sommeil.

D’autres troubles (au moins deux) sont présents dans la dépression :

  • une dévalorisation de soi, une perte de confiance en soi et d’estime de soi, un sentiment d’inutilité ;
  • un sentiment d’inutilité et une culpabilité excessive et injustifiée ;
  • une vision du futur et de la vie très négative avec des perspectives pessimistes ;
  • des pensées autour de la mort en général, et parfois autour du suicide ;
  • une diminution de la capacité de concentration, d’attention et de mémorisation ;
  • une dégradation du sommeil. Il devient peu réparateur, souvent trop court avec des réveils précoces, le matin ;
  • une perte de l’appétit qui peut entraîner un amaigrissement.

La dépression peut retentir sur l’organisme et être responsable de douleurs multiples, de perturbations sexuelles avec perte du désir et du plaisir sexuel, d’un ralentissement de l’activité ou au contraire d’une agitation.

La personne dépressive n’a pas toujours conscience de sa maladie et c’est l’entourage ou le médecin au cours d’une consultation qui évoquent le diagnostic d’épisode dépressif.

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Des choix à faire…ou pas !

Des choix à faire, à anticiper pour le jeune futur adulte, avec sa part d’incertitude, sans être convaincu par la pertinence.

Il faut donc un climat, un environnement d’écoute, mais surtout de bienveillance pour celui qui voit son corps changer, ses humeurs évoluer au gré des journées sans qu’il arrive à faire un lien avec es décharges hormonales toutes neuves, non maîtrisées.

Le jeune adolescent découvre peu à peu qu’il doit apprendre à compter sur lui même et plus uniquement sur les autres, en particulier ses géniteurs ou ceux qui l’ont accompagné depuis des années dans sa structuration et son développement.

Une sorte de brouillon d’adulte

Trop tôt, trop rapide à son gré. Le monde lui appartient et peu lui importe que des milliers de générations soient déjà passées par là, il s’en fiche. Ce qu’il veut c’est redécouvrir la poudre, le fil à couper le beurre, l’instantanéité de ce qu’il ressent, il n’y a rien de raisonné, il y a beaucoup d’impulsif. C’est pour cette raison qu’il y a souvent conflit. Entre lui et ceux du dessus, les géniteurs, ceux qui avec tout. Ou qui donnent impression de savoir.

C’est là que les parents doivent faire preuve de bienveillance, laisser leur jeune découvrir par lui même, ne pas mâcher en permanence le travail, ne pas tomber dans le « de mon temps quand j’avais ton âge ». Rien de plus délétère.

Le jeune doit s’approprier ce monde mental et physique en mouvement qu’est son corps, son esprit, qui s’ouvre que le monde. Étape par étape. Comme un alpiniste. Une nouvelle prise rend inutile la précédente qui est passée, ce qui compte c’est la prise suivante.

Bienveillance toujours et non remontrances…

C’est la que la bienveillance de l’entourage tient toute sa place, sinon il sera envahi par l’ampleur des pertes de ce qu’il ne choisit pas.

Et la dépression n’est alors jamais loin, la crainte d’avoir raté le coche, de ne pas être à la hauteur, d’être mal jugé.

Les émotions vont faire le reste. La dépression est liée à cette difficulté de dépasser une perte en l’acceptant comme indispensable à l’évolution. S’il n’y a pas de perspective, son état clinique peut s’aggraver.

C’est alors, si l’entourage le sent en difficulté, qu’il doit être accompagné. Ce n’est souvent pas la famille qui peut y arriver. Il faut un professionnel. Ce peut être un ami de la famille, ou un professionnel, un psychiatre si besoin. Il fait permettre à ce jeune de se débarrasser progressivement des freins propres à son histoire personnelle et familiale.

Trouver un bon dialogue.

Ne pas le lui imposer.

Mais dans tous les cas, entendre cette souffrance, rester à l’écoute, ne pas rompre les ponts.

Hélas, c’est ce qui arrive encore trop souvent. Avec le suicide de l’adolescent au bout, où rien n’est construit.

Bienveillance, écoute, et surtout ne pas faire référence à sa propre histoire.

Dépister à temps la dépression de l’adolescent:

Une étude récente faite par des chercheurs danois et suédois a montré que trois questions simples permettaient de s’assurer de le jeune ado n’est pas en train de développer ce syndrome dépressif:

Trois questions courtes déjà validées pour le diagnostic de dépression chez l’adulte

La sensibilité et la spécificité des deux questions « clés » et de la question « de soutien » ci-dessous ont été validées auprès de 1 000 adultes :

  1. Au cours du dernier mois, vous êtes vous souvent senti triste, déprimé ou désespéré ? (réponses possibles « oui » ou « non« )
  2. Au cours du dernier mois, avez-vous souvent été gêné par un manque d’intérêt ou de plaisir à faire les choses ? (réponses possibles « oui » ou « non« )
  3. Est-ce que vous voudriez de l’aide sur quelque chose ? (réponses possibles « oui« , « oui, mais pas aujourd’hui » ou « non« )

Tests de ces 3 questions auprès d’adolescents danois et norvégiens

Environ 15 % des adolescents ont répondu (145 Danois et 149 Norvégiens), par téléphone, aux 3 questions ainsi qu’aux interrogations d’un questionnaire recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Une dépression modérée à sévère chez 4 % des participants
Les résultats, publiés dans le British Journal of General Practice en février 2016, montrent tout d’abord qu’11 % des adolescents interrogés présentaient un « épisode dépressif caractérisé« , selon les résultats du CIDI.

Une « dépression modérée à sévère » a été diagnostiquée chez 4 % des répondants, chiffre conforme à la prévalence moyenne retrouvée dans d’autres études.

pour en savoir davantage, cliquez ICI

pour accéder à ce questionnaire et à l’article, cliquez ICI

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