C’est quoi le syndrome du bébé secoué ? Augmentation des cas en 2022

Notre pédiatre Arnault Pfersdorff répond à toutes vos questions : c’est la minute pédiatre !

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Syndrome du bébé secoué : une augmentation des cas sans lien direct avec l’intensité des confinements ?

Dès les premières heures du confinement strict mis en place en mars 2020 en France pour faire face à l’épidémie de Covid, de nombreux spécialistes de l’enfance s’étaient inquiétés du risque d’une augmentation des cas de maltraitance.

La réouverture des écoles et des lieux de collectivité dès le mois de mai 2020 avait d’ailleurs été saluée par un grand nombre de sociétés savantes de pédiatrie en raison de cette préoccupation.

Progression en 2021 de la prévalence et de la gravité

Les chiffres publiés dans JAMA Network Open par l’équipe d’Alina-Marilena Lãzãrescu de l’hôpital Necker-Enfants malades de l’AP-HP offrent des premiers éléments de réflexion sur les conséquences des deux années d’épidémie sur les plus jeunes.

Alina-Marilena Lãzãrescu et ses confrères ont en effet passé en revue les dossiers des 99 nourrissons victimes d’un syndrome du bébé secoué (SBS) pris en charge à Necker entre janvier 2021 et décembre 2021.

Les bébés, des garçons dans 65 % des cas, étaient âgés en moyenne de quatre mois. Ils présentaient pour 87 % une rupture des veines pontiques, 75 % une hémorragie rétinienne, 32 % des fractures, 26 % un état de mal épileptique, tandis que 13 % sont morts.

Les auteurs observent d’une part que la prévalence du SBS dans le bassin parisien est demeurée stable entre la période pré-épidémique et 2020 mais a quasiment doublé en 2021. On constate même une plus forte progression au cours du deuxième semestre. Par ailleurs, la gravité du SBS et la mortalité du SBS se sont s’est également accrues.

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Le syndrome du bébé secoué est un traumatisme crânien, qui survient quand une personne secoue violemment un nourrisson. Les enfants de moins d’1 an (et surtout ceux de moins de 6 mois) sont les plus touchés, cependant, des enfants plus âgés peuvent aussi subir des blessures graves s’ils sont secoués violemment.

Cette forme de maltraitance peut être gravissime, comme le rappelle Arnault Pfersdorff pédiatre :

« Il ne faut JAMAIS secouer un bébé d’avant en arrière en le tenant par les épaules. Le cerveau d’un tout petit n’est pas fixe, et les secousses d’avant en arrière vont provoquer de graves lésions cérébrales, pouvant conduire jusqu’au coma. »

On observe plusieurs types de lésions lorsqu’un bébé a été secoué :

  • Lésions cérébrales et neurologiques, hématomes sous-duraux,
  • Lésions oculaires, hémorragies rétiniennes,
  • Lésions de la moelle épinière.

Ces lésions provoquent divers types de troubles, souvent irréversibles, comme un retard du développement, des troubles du comportement, une paralysie ou un déficit visuel.

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Le plus souvent, ce drame arrive lorsque la personne qui s’occupe de l’enfant est exaspérée par ses pleurs, explique le pédiatre :

« Parfois, on a envie de jeter son bébé par la fenêtre ! C’est une expression, mais quand on a des nuits difficiles, des cris stridents, une grande fatigue… ce n’est pas facile ! Énervé, fatigué ou à bout, il faut savoir garder son calme. »

Et demander de l’aide ! Arnault Pfersdorff prévient donc :

« Grande prudence ! Si vous sentez que vous allez craquer, ne restez pas seul(e). Faites-vous aider, reposez-vous. Mais ne vous retrouvez pas seul(e) avec votre bébé avec le risque de craquer ! »

On estime chaque année plusieurs centaines d’enfants victimes en France de cette maltraitance, selon la Sécurité sociale.

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