Les chiffres
En 2024, 19 700 plaintes ont été déposées pour violences sexuelles sur mineurs dont 7 000 pour viols. Selon les spécialistes, ces chiffres officiels, publiés par l’Observatoire national de l’enfance sont largement sous-estimés : rappelons que ces violences ont presque toujours lieu au sein de la famille ou de l’entourage proche .
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Cette réalité insoutenable pour tous les parents que nous sommes appellent bien des questions :
- Alors comment protéger nos enfants contre les abus sexuels ?
- Comment leur en parler et à quel âge ?
- Comment repérer qu’un enfant en est victime est dans ce cas, que faire ?
Pour y répondre, nous sommes avec des spécialistes confrontés quotidiennement à ces drames :
– Martine Brousse, présidente de l’association La Voix De l’Enfant, une association de défense de victimes.
– Dr Jean-Marc Ben Kemoun, pédopsychiatre et médecin légiste, responsable de l’Unité d’accueil des mineurs victimes des Yvelines, expert auprès de la cour d’appel de Versailles.
Trois à cinq enfants par classe victimes d’abus sexuels, et nous ne les voyons pas
Alors que le premier projet de programme scolaire consacré à l’Éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (ÉVARS), de la maternelle à la terminale, qui sera mis en place à la rentrée fait débat, Michel Boublil revient sur la sidérante fréquence des abus sexuels sur enfants et sur l’incapacité à protéger ces victimes et à faire émerger leur parole. Ce qui est dit, redit et repris : “3 à 5 enfants par classe sont victimes d’inceste ou de violences sexuelles, écrit M. Boublil. 3 à 5 enfants par classe, et nous ne les voyons pas !”. 160 000 enfants seraient ainsi concernés, dans toutes les classes sociales. Une situation qui met en question notre exercice : quels sont les signes que nous ne voyons pas ? Pourquoi sommes-nous dans l’incapacité de faire émerger la parole de l’enfant ? Comment faire pour dépister les victimes et mieux protéger les enfants ?
Quelle est la définition des violences sexuelles ?
Selon l’Union européenne : le harcèlement sexuel, les caresses, le fait d’inviter un enfant à toucher ou à être touché sexuellement, les relations sexuelles, le viol, l’inceste, l’exhibitionnisme, l’exploitation d’un enfant par la prostitution, les matériels d’abus sexuels sur des enfants, la corruption d’enfants, la sollicitation et l’exploitation d’enfants par le biais d’Internet ou encore la sextorsion.
D’où vient le chiffre de 3 à 5 enfants par classe ?
De l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’Institut national d’études démographiques (INED), de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise, dont les présidents successifs ont été confrontés à la pression des réseaux), de l’Organisation mondiale de la santé, du Conseil de l’Europe, ou encore de l’UNICEF, donc d’organismes sérieux et scientifiques. Ce chiffre a été estimé par une étude de l’INSERM : 243 601 panélistes d’un institut de sondage âgés de plus de 18 ans ont été invités à répondre à un questionnaire après avoir été sélectionnés de façon semi-aléatoire (sur la base de l’âge, du groupe socio-professionnel, de la région et du nombre de sollicitations antérieures à d’autres enquêtes de l’institut de sondage) ; les répondants ont été rémunérés sous forme de bons d’achat. Parmi les personnes sollicitées, près de 20 % ont activé le lien pour répondre au questionnaire sans connaître à ce stade le sujet de l’enquête. Au total, 28 011 questionnaires ont été pris en compte. Parmi les réponses, 14,6 % des femmes et 6,4 % des hommes ont déclaré avoir subi des violences sexuelles (le terme “abus” étant trop flou), soit 20 %. Ce pourcentage a été rapporté au nombre d’enfants actuels, ce qui a permis de conclure que, sur une classe de 30 élèves, 3 à 5 enfants subissent des violences sexuelles. Autre constat émanant de cette étude : 10 % de ces violences ont eu lieu avant l’âge de 5 ans. Quand on interroge cet échantillon sur “à qui l’enfant en a-t-il parlé ?”, 20 % répondent “à la famille” et 8 % “à la police-justice”, avec toujours le “parole contre parole” dans les situations de conflit (séparation, divorce). Un tiers des affaires sont classées sans suite.
Lire la suite ICI Médecine & Enfance février 2025
Les informations utiles :
➡️Le site de l’association La Voix de l’Enfant : http://www.lavoixdelenfant.org/
➡️Le numéro d’urgence : le 119 – Allô Enfance en Danger, numéro vert national et gratuit
Présentée par Agathe Lecaron, La Maison des Maternelles est le rendez-vous quotidien consacré à la petite enfance. Dans ce magazine, l’animatrice et les spécialistes qui l’entourent ont pour ambition de répondre aux interrogations des jeunes parents, proposant ainsi une émission de service. En toute liberté, de façon positive et décomplexée ! Suivez La Maison des Maternelles – Sur le site FranceTV : https://www.france.tv/france-5/la-mai… – Sur Facebook : https://www.facebook.com/LaMaisonDesM… – Sur Twitter : https://twitter.com/lmdmf5 – Sur Instagram : https://www.instagram.com/lamaisondes… – A la TV : du lundi au vendredi à 9h20 sur France 5
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