Enlever les amygdales de votre enfant: quelles indications? Comment?

Le nombre d’amygdalectomies (retrait des amygdales) a diminué

Désormais on en recense environ 35 000 par an en France, contre 90 000 dans les années 1980, chez les moins de 18 ans.

Quelle en est l’indication principale?

Les deux principales indications de l’amygdalectomie de l’enfant sont l’hypertrophie amygdalienne symptomatique (grosses amygdales qui le gênent pour manger, respirer) et les infections amygdaliennes récidivantes (angines).

Celles-ci ont été bien précisées : plus de sept épisodes infectieux sur la dernière année ou plus de cinq épisodes par an sur les deux dernières années, ou plus de trois sur les trois dernières années.

Aujourd’hui, les troubles respiratoires du sommeil secondaires à l’obstruction des voies aériennes supérieures (VAS) représentent les deux tiers des opérés. Les enfants concernés ont le plus souvent moins de cinq ans.

Surtout lorsqu’il y a des apnées du sommeil qui sont enregistrées. Si votre enfant fatigué, qu’il dort mal, ronfle, que vous observez qu’il fait des pauses respiratoires, votre pédiatre prescrira un enregistrement du sommeil, pour objectiver le nombre d’apnées du sommeil, dans le cadre d’un syndrome SAOS.

Si cela est confirmé, l’ORL, en accord avec vous, proposera une ablation des amygdales le plus souvent partielle (mieux tolérée).

D’autres indications de l’amygdalectomie existent, comme les angines récidivantes ou des enfants qui ont des difficultés à avaler en raison de grosses amygdales.

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Des risques avec l’opération? L’hémorragie.

Les techniques chirurgicales ont beaucoup évolué et les amygdalectomies totales ont été remplacées par des exérèses partielles, qui diminuent le risque hémorragique et la douleur. Les principaux instruments utilisés pour la réduction volumique sont le laser, la radiofréquence, la pince bipolaire, la coblation

Ce que l’on craint surtout, ce sont les hémorragies, soit précoces (avant la 8è heure post opératoire) dans 1% des cas, soit tardives dans 1 à 3% des cas. Dans 80 % des cas, l’hémorragie se produit avant la sixième heure. La surveillance postopératoire doit veiller à la reprise alimentaire, au suivi du risque hémorragique, de la douleur, ou de nausées et vomissements postopératoires.

Existe aussi le risque lié à l’anesthésie.

Ca peut repousser?

Il existe un risque de repousse d’environ 10 % qui nécessite une surveillance au long cours 

Et la douleur après l’opération?

On ne peut utiliser n’importe quel anti douleur, des risques existent. (risques de coma, d’hémorragies). Le paracétamol n’est hélas pas assez puissant.

Nouvelles techniques opératoires pour diminuer la douleur

C’est la raison pour laquelle désormais on pratique ce qu’on appelle des amygdalectomies partielles: on affine l’opération, on opère en enlevant le tissu amygdales sans toucher à la capsule. Différents instruments existent pour la pratiquer (instruments dits froids, d’autres dits bipolaires, aussi des radiofréquences ou des ultrasons, avec parfois des basses températures).

Cela peut se faire en ambulatoire.

Les résultats de méta analyses récentes Suédoises montrent en effet une réduction massive des saignements dans cette technique intra capsulaire  par rapport à l’opération avec ablation complète des amygdales.

Et les douleurs sont divisées par sept !

Cette technique d’ablation partielle est-elle plus efficace à long terme?

Parfois, en particulier pour les angines qui rechutent, les résultats pas aussi bons, sont à mettre en balance par rapport au moins risque d’hémorragie, qui a lui fortement diminué. Les équipes de chirurgiens ORL s’y mettent de plus en plus. Il faudra le recul des années à venir pour confirmer la méthode.

Pour en savoir plus ICI

 

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