Le peau à peau pour tous les nouveau-nés, les prémas aussi. Avec maman, avec papa

Séparation mère-enfant pour césarienne: le rôle du père

Après une césarienne, séparer le nourrisson de ses parents fait partie de la prise en charge de routine dans le monde entier. Cette étude qui analyse différents paramètres physiologiques du nourrisson né à terme après une césarienne élective, montre dans la revue Acta Paediatrica, qu’intégrer le peau-à-peau avec le père dans le protocole peut apporter de grands bénéfices à l’enfant.

On le sait, un bébé vit essentiellement avec ses sens. Et celui qui est le plus développé, c’est le toucher, d’où l’intérêt du peau à peau. Ce n’est plus à prouver.

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Contre le stress de bébé et…des parents

Si de nombreuses études ont déjà mis en avant, ces 30 dernières années, les bénéfices d’un contact peau-à-peau entre les mères et les nouveau-nés immédiatement après la naissance, et montré, en particulier, que ce contact facilite ensuite l’allaitement maternel, permet une diminution du stress du bébé, une meilleure qualité de sommeil, une prise de poids améliorée, un bon développement du cerveau, une réduction de l’hyperactivité, des pleurs, des périodes de vigilance plus longues et une sortie plus rapide de l’hôpital de la mère et de l’enfant, cependant ce geste n’est pas toujours mis en contexte chirurgical. Ainsi, il reste courant de séparer les nourrissons et leurs mères après un accouchement par césarienne.

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Les bienfaits du peau-à-peau en cas de naissance prématurée

La sensibilité parentale se caractérise par des comportements parentaux observables dans l’interaction avec leurs enfants, tels que des réactions fréquentes, chaleureuses et rapides aux signaux des enfants. Elle facilite un attachement sécurisé et agit comme un facteur de protection contre les troubles du développement et du comportement chez les nourrissons, en particulier prématurés.

Une amélioration de l’interaction mère-enfant à 6 mois a été récemment rapportée chez les nourrissons prématurés qui ont eu un contact peau-à-peau en salle d’accouchement pendant 1 h par rapport aux prématurés bénéficiant uniquement d’un contact visuel avec leur mère. Cependant, cette amélioration n’a pas été évaluée par rapport à la qualité de l’interaction entre les nourrissons nés à terme et leurs mères.

Dans une étude menée à Cologne (Allemagne), 88 mères ayant accouché prématurément ont été randomisées pour soit avoir un contact visuel pendant 5 minutes avec leur bébé, soit bénéficier d’un peau-à-peau de 60 minutes, immédiatement après stabilisation thermique et cardio-respiratoire, pose d’une CPAP, d’une voie périphérique et d’une sonde gastrique. Ces bébés et leurs mères ont été revus à 6 mois d’âge corrigé et leurs interactions comparées lors d’un changement de couche, filmé pour être ensuite plus finement analysé.

Les interactions de ces 2 groupes mère-bébé ont également été comparées, dans la même situation, avec 78 dyades mères-bébés nés à terme (âge gestationnel médian de 40 ± 1 SA), ayant bénéficié d’un peau-à-peau immédiat à la naissance d’une durée médiane de 150 minutes.

Les bébés prématurés placés en peau-à-peau avaient un poids de naissance médian de 1 250 g, un âge gestationnel médian de 29 SA (25 SA à 32 SA), avaient reçu une corticothérapie anténatale pour 85 % d’entre eux et 77 % étaient nés par césarienne. Les deux groupes de nouveau-nés prématurés (peau-à-peau et contact visuel) étaient homogènes pour toutes les variables, y compris les complications à court terme et aucun incident n’a été rapporté.

Dans le groupe d’enfant nés à terme, 37 % étaient nés par césarienne et 17 % par voie basse assistée ; 90 % des mères avaient un niveau académique élevé. Les interactions mère-bébé lors du changement de couche ont été analysées en aveugle des groupes d’origine par un observateur entrainé à l’utilisation du score de Mannheim (Esser 1989), outil d’observation des comportements maternel (8 items) et infantile (5 items). Cette analyse visuelle a été complétée par un traitement informatisé (INTERACT, Mangold 1998).

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Suivi de 95 nouveau-nés

Le contact peau à peau avec le père peut lui-aussi être très bénéfique pour le nouveau-né.

L’étude a suivi 95 nouveau-nés répartis, après une naissance par césarienne, à être soit pris dans les bras du père ou être mis en contact peau à peau avec le père. Les nouveau-nés ont été évalués à 15 minutes d’intervalle, de 45 à 120 minutes après la césarienne. Leurs paramètres physiologiques ont été mesurés et leur état de veille a été évalué à l’aide de l’échelle d’évaluation du comportement néonatal. L’analyse montre en particulier que :

  • les fréquences cardiaques du bébé sont plus élevées et plus stables au fil du temps dans le groupe peau à peau que dans le groupe « bras du père ».
  • l’éveil est également plus élevé dans le groupe peau à peau.

 

Ainsi, les bébés « mis » en peau-à-peau avec le père semblent bénéficier de certains avantages, avec des paramètres physiologiques stables et un état de veille plus élevé.

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