Comment se développent le goût, les appétences alimentaires chez le nouveau-né, le nourrisson?

Dès les premiers mois de la vie, tout se met en place tôt.

On le sait désormais, même pendant la vie foetale. Pour ce qui concerne le gout.
Les préférences alimentaires s’établissent dès les premiers mois de vie. Et même peut-être avant, au cours de la période prénatale, au moins pour les flaveurs. La variété du répertoire alimentaire dépend en effet des premières expériences gustatives et olfactives. Certains facteurs génétiques ou familiaux interviennent.

La variété des arômes du lait maternel pourrait avoir un impact sur l’appréciation des saveurs ultérieures, mais ce n’est pas valable pour tous les aliments. Ainsi si la maman mange facilement de la carotte, des céréales.

On ne peut pas changer le gout d’un enfant: l’exposition répétée à un aliment donné en favorise son acceptation, mais ne développe pas un attrait pour une saveur en particulier.

L’alimentation des premiers mois détermine-t-elle les préférences gustatives ultérieures?

Tous les sens ont un impact chez le bébé sur l’appréciation d’une saveur ou d’un aliment (odorat, gout, toucher, vision). Certaines saveurs sont appréciées de façon physiologique dès la naissance, là où d’autres sont rejetées.

 Les récepteurs gustatifs (le gout) son groupés en bourgeons du gout qui se situent au sein papilles de la langue (on les voit au fond), mais aussi sur le voile du palais (la gorge au fond) et la face interne des joues. Tous ces récepteurs sont capables de reconnaître les 5 saveurs: sucrée, salée, acide, amère et umami, informations qui seront alors transmises par différents nerfs crâniens.

L’odorat lui est le sens qui analyse les substances chimiques dites volatiles, les odeurs dans l’air aussi. Les récepteurs eux se trouvent au niveau du toit des fosses nasales.

C’est une combinaison des deux entre autre qui donne la notion de « flaveur », une sensation combinée associant la saveur (système gustatif), l’arôme (système de l’olfaction) et d’autres sensations chimiques liées à la texture des aliments, leur température, leur amertume et leur acidité. De plus la vision (forme de l’aliment, sa couleur, sa taille) ont aussi un impact important chez certains enfants, plus que d’autres.

Dès les premiers mois de vie, on sait que le nourrisson a une préférence pour la saveur sucrée.

Cependant ajouter du sel ou du sucre dans les plats pour nourrissons ne favorisera pas l’attrait  de l’enfant pour ceux-ci.

.L’usage de la technique de la DME (diversification menée par l’enfant) favorise justement la sollicitation des saveurs mais aussi de la vue et de la motricité fine: rien de tel que l’enfant qui choisit après avoir vu pour lui donner envie d’apprécier tel aliment.

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2-6 ans : une période complexe

On sait que le pourcentage d’enfants « difficiles » augmente à partir de l’âge de la diversification alimentaire, mais surtout autour de 2 ans, et diminue à partir de 6 ans. La période 2-6 ans paraît donc peu favorable à l’introduction de nouveaux aliments. Et mieux vaut tenter une grande diversité d’expériences avant 2 ans. Le répertoire culinaire de l’adolescence, puis de l’âge adulte, en dépend. Un maître mot: ne pas forcer un enfant à manger tel aliment ou tel plat, sinon c’est mauvaise ambiance garantie à table et vous risquez d’en faire un anorexique.

Liquide amniotique, le lait maternel vecteur de gout

Les premiers apprentissages se font in utero et par le lait maternel. En fin de gestation, l’enfant qui avale le liquide amniotique vit ses premières expériences sensorielles, son système olfactif étant déjà fonctionnel. Cette exposition intra-utérine à des composés aromatiques (anis ou carotte par exemple) influence le comportement du nourrisson à 6 mois, dans le sens d’une acceptation plus facile des aliments qui en contiennent. On a constaté encore que les expériences gustatives pendant la période lactée influent les préférences au moins jusqu’au début de la diversification.

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La diversification alimentaire devient une période clé, qu’il ne faut pas rater

Le Goût

Le lait maternel (en raison de sa composition en arômes volatils différents d’un jour à l’autre, voire d’une tétée à l’autre) et d’aliments variés chaque jour est, semble-t-il, la combinaison la plus efficace pour l’acceptation de nouveaux goûts. L’exposition à une variété de fruits améliore l’acceptabilité d’un nouveau fruit mais pas celle d’un nouveau légume. En effet, selon ce que la maman va manger ou boire, le gout passe dans son lait (entre autre), et rien de tel que pour diversifier chez un bébé/nourrisson. Sans se poser de questions. (asperges, moules, melon, chocolat, etc)

Textures des aliments

En ce qui concerne les textures, les enfants déjà exposés aux morceaux préfèrent les morceaux (même si tous raffolent de la purée). On a observé également que si les aliments nouveaux sont introduits après 9 mois, les enfants sont plus « difficiles ». Une certitude : les réactions à la présentation de nouveaux aliments, légumes en particulier, entre 8 et 15 mois, seront d’autant plus positives que le nourrisson aura eu l’occasion de goûter un grand nombre d’aliments nouveaux entre 5 et 8 mois. Ne pas hésiter donc à faire sucer des petits morceaux à votre bébé, même s’il n’a qu’une dent. Il va adorer et cela déterminera son comportement ultérieur. En bien!

Le rôle de la DME: diversification menée par l’enfant= très bien

Dès l’âge de 6 mois, il est tout à fait possible d’introduire de gros morceaux que l’enfant va choisir devant lui, même s’il n’a pas de dents. Et peu à peu passer à la mastication et laisser tomber purées compotes. Excellente façon de mieux développer son gout, et la croissance de son palais en largeur et en profondeur. Et avoir nettement moins de problèmes de refus alimentaire vers l’âge de 3/4 ans. Pour en savoir plus, parlez en à votre pédiatre ou cliquez ICI.

Le rôle important des parents

En cas de refus d’un aliment, les parents sont invités à persévérer et à proposer le légume (en l’occurrence) au moins 8 fois ; il sera alors accepté, et durablement. Or la plupart des mères jettent l’éponge après trois tentatives. Et ce rejet peut « tatouer » les générations futures. Mais attention, persévérer ne veut pas dire « forcer »!!

Une simple exposition permettrait à l’enfant de reconnaître et ainsi de dissiper la néophobie. L’absence d’effets gastro-intestinaux négatifs faciliterait la reconnaissance de la sûreté de l’aliment et l’apport de calories, un conditionnement associatif entre la flaveur et la sensation, positive, de satiété. L’association entre une flaveur nouvelle et une ancienne, appréciée (comme le sucre), peut « faire passer en douceur la pilule ». Comme un contexte affectif chaleureux. Ou un modèle (parent ou pair) qui mange avec plaisir.

Attention cependant à ne pas vouloir faire avec votre enfant comme on a fait pour vous quand vous étiez « petit ». Ce n’était pas forcément la bonne méthode, parlez en à votre pédiatre. Je vois trop de parents qui créent eux mêmes des problèmes là où il ne devrait pas y en avoir.

Logique. Tendresse. Ecoute de l’enfant. Prendre son temps. Ne jamais forcer!

Pour en savoir davantage, cliquez ICI

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