La toux chez l’enfant, c’est quoi ? Sirops? pommades? miel? Agave? lavages de nez?

Infection ou allergie le plus souvent

La toux est la réaction normale à une irritation des voies respiratoires de l’enfant, le plus souvent en lien avec une infection ou une allergie. Lorsqu’elle est grasse, elle permet d’éliminer les sécrétions des bronches et de la trachée. Chez les enfants, l’usage de médicaments destinés à supprimer la toux (antitussifs) doit se faire de préférence sous contrôle médical.

Chez l’enfant, les infections des voies aériennes supérieures sont fréquentes. Elles occasionnent des épisodes de toux, qui cumulés peuvent atteindre 140 jours par an chez le nourrisson. Cette toux aiguë est à l’origine d’une anxiété chez 90 % des parents. Leur crainte est de passer à côté d’une maladie grave, que leur enfant soit douloureux, voire qu’il s’étouffe.

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Quels sont les symptômes de la toux chez l’enfant ?

Il existe de nombreuses formes de toux qui peuvent être regroupées en deux familles : les toux sèches (sans production de glaires) et les toux grasses (avec production de glaires ou expectorations). Les toux grasses sont des toux utiles car elles dégagent les voies respiratoires et contribuent à la guérison. La toux peut être aigue (par exemple, en cas de rhinopharyngite) ou chronique (par exemple, en cas d’allergie).

Cet article a été écrit et publié par eurekasante.vidal ICI

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Quelles sont les complications éventuelles de la toux de l’enfant ?

Une toux habituelle dans le cadre d’une infection courante n’entraîne guère de complications. Néanmoins, une toux grasse peut entraîner des vomissements. Toux sèches et toux grasses sont incontrôlables et peuvent devenir épuisantes, en particulier en cas de toux nocturne qui perturbe le sommeil de l’enfant.

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Quelles sont les causes de la toux chez l’enfant ?

    La toux n’est pas une maladie mais un symptôme provoqué par une irritation de la gorge, de la trachée, des bronches, ou parfois en réaction à un problème touchant les… oreilles. De nombreuses maladies s’accompagnent de toux :

  • rhinopharyngite et rhume,
  • laryngite,
  • bronchite et bronchiolite,
  • pneumonie,
  • asthme et allergies,
  • coqueluche,
  • rougeole,
  • grippe, etc.

Dans le cas de l’asthme, la toux peut être le premier signe d’une crise qui se traduit alors par des difficultés respiratoires potentiellement graves.

Lorsqu’un corps étranger est inhalé, il provoque également des accès répétés de toux. Des substances irritantes (gaz, poussière, par exemple) sont de même à l’origine de toux.

Ce que vous pouvez faire en cas de toux chez l’enfant

  • Mettez votre bébé en position assise ou semi-assise.
  • Évitez de fumer dans la maison.
  • Veillez à bien humidifier l’air ambiant (récipients remplis d’eau ou humidificateur).
  • Faites inhaler à l’enfant de la vapeur d’eau en plaçant son visage au-dessus d’un bol d’eau chaude et en couvrant sa tête avec un torchon (à partir de l’âge de trois ans).
  • S’il le tolère, rincez-lui le nez et l’arrière-gorge avec du soluté physiologique en aérosol ou en dosettes.
  • En cas de toux rauque, enfermez-vous avec lui dans la salle de bains et bouchez l’évacuation d’air. Puis, projetez avec le pommeau de douche de l’eau chaude sur les parois de la baignoire, jusqu’à ce que l’atmosphère de la salle de bains soit bien humide. Prenez votre enfant sur vos genoux en position assise et bercez-le.
  • Donnez-lui à boire fréquemment.

Conduite à tenir en cas de toux chez l’enfant, la check-list …

Les médicaments contre la toux de l’enfant

Avant tout, des mesures simples et non médicamenteuses doivent être entreprises en cas de toux : faire des lavages de nez au sérum physiologique si le nez est pris, proposer des boissons régulièrement, aérer la chambre et ne pas fumer au domicile.

L’utilisation des sirops contre la toux (sèche ou grasse) n’est pas recommandée chez le nourrisson. Chez les enfants, un avis médical est toujours préférable, même si presque tous ces médicaments sont en vente libre.

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Les sirops pour la toux

Les sirops pour la toux peuvent agir de diverses manières : les fluidifiants (acétylcystéine, carbocistéine) étaient prescrits en cas de toux grasse pour fluidifier les sécrétions bronchiques et aider à leurs expectorations, les antihistaminiques (oxomémazine, prométhazine) pour leur faculté à contrer l’action de l’histamine sur les fibres lisses des bronches, limi-tant l’envoi du stimulus tussigène à l’origine de l’envie de tousser ; et les opiacés en élevant le seuil de stimulation du centre de la toux.

Les médicaments antitussifs antihistaminiques ont fait l’objet de 3 ERC (essais contrôlés randomisés) chez 363 enfants au total. Ces études n’ont pas montré de différence entre l’utilisation de ces traitements et celle des placebos. Leur rapport bénéfice/risque a également été considéré comme défavorable du fait d’épisodes de somnolence pouvant être délétères en cas d’encombrement bronchique, et ils sont également contre-indiqués depuis 2011 chez les moins de 2 ans.
Les antitussifs opiacés ont tous été contre-indiqués avant l’âge de 30 mois du fait du risque de dépression respiratoire (pauses respiratoires).

Le dextrométhorphane a été le plus évalué avec quatre ERC portant sur 327 enfants au total. Son utilisation n’était pas associée à de meilleurs résultats qu’avec le placebo. La contre-indication de la codéine a été étendue en 2013 aux enfants de moins de 12 ans. Enfin, la pholcodine n’a pas fait l’objet d’ERC chez l’enfant, et son utilisation expose à un risque de réaction allergique croisée (et donc de choc anaphylactique) aux curares. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a rappelé en 2020 qu’il était « recommandé de ne pas prescrire » cette spécialité.

L’hélicidine, extrait de bave d’escargot utilisé à visée antitussive, n’a pas fait l’objet d’ERC et est également contre-indiquée chez le nourrisson depuis 2010. Enfin, deux sirops homéopathiques ont fait l’objet d’ERCs. L’un à base d’échinacées n’a pas montré de supériorité, tandis qu’un petit effet sur un score de symptômes lors des deux premiers jours d’administration a été montré chez le second.

Le miel

Le miel a pour avantage de combiner des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Un ERC israélien ayant comparé trois types de miel à un placebo a montré que, quel que soit le type de miel, celui-ci avait une meilleure efficacité sur la réduction de la toux que le sirop de dattes utilisé comme placebo. L’efficacité du miel sur la toux a été confirmée par une revue de la Cochrane ayant inclus 6 ERC et 899 enfants. Du fait du risque de botulisme, le miel est contre-indiqué avant l’âge d’un an. Une autre étude à base de nectar d’agave (autorisé avant un an) a donc été menée pour évaluer si cette substance permettait d’obtenir des résultats comparables à ceux du miel, mais les résultats sont moindres.

Les pommades

L’application de pommade à base d’huiles de camphre, de menthol et d’eucalyptus sur le thorax des enfants avant le coucher a été proposée comme thérapie antitussive. Un ERC ayant comparé l’utilisation de cette pommade « complète », à l’utilisation de vaseline seule, et à l’absence d’administration, a montré que la pommade « complète » était plus efficace que la vaseline, qui était comparable à l’absence d’administration. Cependant, l’utilisation de terpènes (dont font partie le camphre, le menthol, et l’eucalyptol) a été associée à des convulsions chez l’enfant, conduisant l’ANSM à recommander aux industriels de ne pas les utiliser chez les moins de 3 ans et de limiter leurs concentrations chez les 3-6 ans dès 2008. En 2011, les terpènes ont finalement été contre-indiqués en suppositoire chez les moins de 30 mois.

La vapeur d’eau

Un ERC ayant comparé l’inhalation de vapeur d’eau (la tête sous la serviette au minimum 3 fois 5 minutes par jour) à l’absence d’inhalation de vapeur d’eau chez des enfants de 3 à 16 ans n’a pas montré d’efficacité de cette thérapeutique. Par ailleurs des brûlures ont été rapportées.

La désobstruction rhino-pharyngée

L’utilité de la désobstruction rhinopharyngée (DRP) sur la toux a été évaluée au cours de deux ERC, l’un concernant des nourrissons, l’autre des enfants âgés de 4 à 10 ans. Ces deux études ont montré que la DRP améliorait l’obstruction nasale, mais pas la toux elle-même. L’étude réalisée chez le nourrisson montrait également une supériorité de la DRP pour améliorer la qualité du sommeil, la nutrition et réduire la fatigue. La DRP a donc toute sa place en cas de rhinopharyngite ou de bronchiolite, mais ses nombreux bénéfices ne concerneraient pas la toux d’après ces études.

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