Les bronchiolites à VRS (Virus Syncytial respiratoire): un vaccin anticorps monoclonal dès septembre 2023

Un vaccin contre ce virus VRS?

La prévention contre le virus responsable de cette infection respiratoire, qui touche surtout les nourrissons, représente un énorme marché.
Le géant pharmaceutique français Sanofi vient de décrocher, jeudi 15 septembre 2022, le feu vert de l’agence européenne des médicaments pour son vaccin (en fait il s’agit d’un anticorps monoclonal) contre le virus respiratoire syncytial (VRS), qui cause des bronchiolites, cette infection des voies respiratoires qui touche essentiellement les nourrissons et les personnes âgées. L’arrivée sur le marché du Beyfortus, uniquement indiqué pour les jeunes enfants, est une véritable avancée médicale : il n’existait jusqu’à présent, malgré toutes les recherches menées depuis le milieu des années 1960 par les scientifiques et les chercheurs, aucun autre produit capable de prévenir durablement cette infection pourtant très répandue.

Une seule injection à faire chez les bébés et les nourrissons en septembre octobre avant le début de l’épidémie chaque année, les premières 4 années.

La Haute autorité de santé (HAS) vient de rendre un avis favorable pour la prise en charge de Beyfortus et à son remboursement. Cet anticorps sera donc disponible en septembre 2023 et permettra d’étendre la prévention des formes graves de la bronchiolite à VRS, via une seule injection, à l’ensemble des enfants vivant leur première saison de circulation du VRS. Nous pédiatres allons le proposer à tous les enfants de moins de 6 mois avant que nue commence la vague épidémique au VRS en octobre. Et pour les nourrissons fragiles, jusqu’à 1 an (prématuré, cardiopathies, etc).

Le médicament est disponible sous forme de suspension injectable en seringue pré-remplie https://www.ema.europa.eu/en/documents/product-information/beyfortus-epar-product-information_fr.pdf  La dose recommandée est de 50 mg pour les enfants pesant moins de 5 kg et de 100 mg pour les enfants pesant 5 kg ou plus, via une injection intramusculaire unique. Si l’avis de la HAS est favorable, les PUI et les pharmacies officines pourront commander le traitement mis à disposition par l’état, sans facturation aux patients, à partir de septembre 2023.

Le VRS, c’est quoi?

Le virus respiratoire syncytial ou VRS est la cause la plus fréquente des infections des voies respiratoires inférieures du nourrisson, comme la bronchiolite et la pneumonie.

Les infections causées par ce virus sont également l’une des premières causes d’hospitalisation chez tous les nourrissons, la plupart d’entre elles concernant des nourrissons nés à terme par ailleurs en bonne santé. En 2019, environ 33 millions de cas d’infections aiguës des voies respiratoires inférieures ont été recensés dans le monde. Celles-ci ont nécessité plus de trois millions d’hospitalisation et ont causé, selon les estimations, 26 300 décès en milieu hospitalier d’enfants de moins de cinq ans.

À l’échelle mondiale, les dépenses médicales directement liées au VRS — incluant les hospitalisations, les consultations externes et les soins de suite — se sont établies à 4,82 milliards d’euros en 2017, selon les estimations.

Risque d’asthme après des bronchiolites?

Des études prospectives ont montré qu’après un premier épisode de bronchiolite, le type de virus et les antécédents familiaux étaient deux éléments déterminants du risque d’asthme. Il est ainsi apparu que le virus respiratoire syncytial (VRS) est associé à des formes plus sévères de bronchiolite et à des épisodes récurrents de wheezing pendant la première année de vie, alors que le rhinovirus est associé à un risque d’asthme à long terme, dans un contexte d’atopie. Ces données sont issues de cohortes d’enfants hospitalisés, présentant des formes graves de bronchiolites. C’est pourquoi une étude récente retient particulièrement l’intérêt.

Automne hiver

La saison de l’automne et de l’hiver voit revenir en force chaque année les infections de type bronchiolites qui touchent essentiellement les nourrissons, et qui peuvent devenir dangereuses pour les anciens prématurés, et les enfants qui montrent une baisse de leur immunité.

Elle touche les petites bronchioles (le bout du bout des bronches) et peut provoquer une grande détresse respiratoire, nécessitant parfois une hospitalisation. 2% des enfants hospitalisés malheureusement, en meurt encore malgré les soins. Dans d’autres cas, cela peut entraîner une pneumonie grave (atteinte du tissu du poumon).

Ce virus très contagieux se transmet par les gouttelettes de salive mais aussi par les mains. Attention donc à l’hygiène des mains, aux lavages de nez chez les nourrissons (sans être agressif).

Lire la suite de l’article / interview du Dr Arnault Pfersdorff sur Magic Maman.