Présentation
Les femmes enceintes représentent une population particulièrement sensible et fragile face à la pollution environnementale. En effet, les scientifiques et l’état actuel des recherches s’accordent à dire que la santé de l’enfant à naître se joue beaucoup pendant la grossesse et durant les 1 000 premiers jours de vie. Les polluants environnementaux (notamment les substances Cancérigènes Mutagènes Reprotoxiques et les perturbateurs endocriniens) peuvent agir directement sur le développement du fœtus et parfois générer des implications sur les générations futures.
Plus concrètement, la future maman est exposée à des centaines de substances chimiques lors de sa grossesse (fumée de tabac, monoxyde de carbone, pesticides, éthers de glycols, bisphénols, phtalates, aldéhydes…).Les informations reçues par les futurs parents durant la grossesse proviennent des professionnels qui les suivent durant cette période, mais aussi par d’autres vecteurs comme les médias ou l’entourage qui peuvent parfois diffuser des messages ou conseils qui peuvent apparaître contradictoires, et ce d’autant plus dans un contexte d’incertitudes scientifiques dans certains domaines. Ces messages, axés principalement sur les facteurs de risques, peuvent provoquer chez eux un sentiment d’anxiété.
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Facteurs de risque, grossesse et accouchement
Tabac et grossesse
L’exposition au tabac durant la grossesse est un facteur de risque majeur de morbidité maternelle (placenta prævia, grossesse extra-utérine…) et fœtale (faible poids à la naissance, prématurité…). La consommation de tabac est un comportement sur lequel on peut agir pour en réduire les effets néfastes bien documentés sur la santé de la mère et de l’enfant. En France, en 2016, dans la dernière ENP, la prévalence reste l’une des plus élevée d’Europe. Bien que les prévalences du tabagisme maternel et les quantités consommées aient diminué depuis 1995, la proportion des femmes arrêtant de fumer durant la grossesse était restée stable. Ces tendances suggèrent que la prévention doit être renforcée chez les fumeuses planifiant une grossesse afin qu’elles augmentent leur chance d’arrêter de fumer quand elles sont enceintes, quel que soit le terme.
Les données existantes sur la consommation d’alcool durant la grossesse n’ont pas été intégrées dans cette analyse car issues en majorité d’enquêtes et d’autodéclaration, favorisant la sous- estimation de la consommation réelle, liée en partie à la question de désirabilité sociale.
Obésité
D’après les données de l’enquête Esteban, en 2016, 17% de la population adulte en France était obèse et on observait une augmentation de la proportion des personnes évoluant vers une obésité très sévère avec 2,0% des femmes en population générale qui relevaient de l’obésité sévère contre 1,3% en 2006.
Entre 1998 et 2016, à partir des données des enquêtes nationales périnatales (ENP), la proportion de femmes ayant accouché avec un IMC normal avant grossesse a diminué, passant de 68,0% en 2003 à 60,8% en 2016. Des différences régionales marquées sont constatées entre la métropole et les DROM, entre régions en métropole et entre les DROM.
Grossesse et accouchement
L’accompagnement des femmes enceintes le plus précocement possible permet d’optimiser le suivi de grossesse et de permettre l’identification des situations à risque de complications maternelles et fœtales au plus tôt. Dans ce recueil nous nous sommes penchés sur les données qui concernent la déclaration de grossesse au premier trimestre, la mesure de la clarté nucale et les consultations prénatales.
Les taux de déclaration de grossesse sont très élevés dans la majorité des régions mais montrent une tendance à la baisse au cours de la période 2010-2017 à partir des données des premiers certificats de santé de l’enfant (PCS). Globalement, les proportions de femmes enceintes déclarant leur grossesse au premier trimestre sont plus faibles dans les régions d’outre-mer particulièrement en Guyane que dans les régions en métropole.
Lire la suite ICI sur Santé Publique France rapport de septembre 2022
Historique et déploiement
Face à ce contexte, et en cohérence avec les Plans Santé Environnement national et régional (PRSE 2 et PNSE 3), la Mutualité Française et l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique se sont mobilisées avec les réseaux de périnatalité depuis 2011 en Nord-Pas de Calais puis en Hauts-de-France autour d’un projet innovant : le projet « FEES – Femmes Enceintes, Environnement et Santé ». Ce projet, soutenu par l’Agence Régionale de Santé et le Conseil Régional Hauts-de-France, a ainsi pour ambition de réduire les sources d’exposition aux polluants des futurs et jeunes parents et les risques sanitaires associés (perturbations endocriniennes, cancers, asthme et allergies…).
Une analyse de situation a été réalisée à travers un travail de recueil bibliographique sur les polluants de l’air intérieur, et la réalisation d’entretiens auprès de professionnels de la périnatalité et de femmes enceintes. Cette première étape a permis de montrer l’intérêt de travailler sur ces problématiques et de définir les axes de travail du projet.
Ainsi, depuis 2012 des formations sont proposées aux professionnels de la périnatalité et de la santé des Hauts-de-France ainsi qu’aux futurs professionnels (Ecoles de sages-femmes, Facultés de Médecine et de Pharmacie, Ecole de puéricultrices…), ce qui a permis d’aboutir à la formation de 582 professionnels et 926 futurs professionnels. Par ailleurs, des ateliers pratiques sont proposés aux futurs et jeunes parents pour les sensibiliser aux risques liés à l’exposition aux polluants environnementaux et les orienter vers de nouveaux comportements.
De 2015 à 2017, une évaluation globale du projet FEES, financée par l’Institut national du cancer et l’ARS HDF, a été réalisée auprès de 55 professionnels formés et 560 futurs et jeunes parents, laquelle a confirmé l’intérêt et l’efficacité du projet FEES auprès des professionnels de la périnatalité comme des futurs et jeunes parents.
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