Première cause des décès dus à des infections bactérienne chez l’enfant demoins de 2 ans, première cause de méningites bactériennes, avant 2 ans en France, le pneumocoque est un germe redoutable. Dans ce contexte, le recours,à urn vaccin pneumoccique conjugué, efficace dès les premiers mois de la vie est une avancée dans la lutte contre les maladies pneumococciques.
Le pneumocoque est un grand tueur : dans le monde, plus d’un million de décès d’enfants de moins de 5 ans, par pneumopathie et par méningite, lui sont imputés.
En France, depuis l’éradication presque totale des méningites à Haemophilus influenzae b, grâce à la vaccination, le pneumocoque est aujourd’hui le premier responsable des méningites bactériennes chez l’enfant de 2 à 12 mois. La situation est d’autant plus préoccupante que, depuis près de dix ans, la résistance du pneumocoque aux antibiotiques est en constante progression. Si cette résistance est un phénomène mondial, la France et l’Espagne occupent dans ce domaine la première place avec un taux de résistance dépassant les 50 % et une sensibilité diminuée à la pénicilline de 60,6 % (Observatoire national des méningites bactériennes de l’enfant, RICAT 2002 obligeant à modifier les traitements, à préconiser l’adjonction d’un deuxième antibiotique. Malgré l’utilisation d’antibiotiques bactéricides, S. pneumonia est la première cause, en France, de mortalité par infection bactérienne communautaire avant 2 ans. la première cause de méningite bactérienne avant 2 ans, avec un pic marqué à 5 mois, avec 11,8% de mortalité (chiffres de l’Observatoire national des méningites bactériennes de l’enfant, de janvier 2001 à avril 2003) et plus de 30% de séquelles lourdes.
Mortalité élevée et séquelles lourdes
Les complications neurologiques sont graves et irréversibles (surdité, retard mental, épilepsie, paralysie, troubles visuels). Certaines complications cognitives sont sous-estimées (troubles de l’attention, de la mémoire) et ne sont décelées que tardivement, à l’entrée du primaire, face aux difficultés d’apprentissage, ce qui justifierait un suivi jusqu’à l’âge de 6 ans.
Il est désolant qu’il existe encore des décès, des séquelles si lourdes chez des jeunes patients alors qu’un vaccin existe, qu’il est efficace et bien toléré. Car même avec une excellente prise en charge, la mortalité est loin d’être faible (plus de 10 %).
Un vaccin efficace, sûr, bien toléré, existe: Prévenar, des Laboratoires Wyeth-Lederlé (prix Galien 2003). Ii est inscrit dorénavant au calendrier vaccinal des enfants de 2 mois à 2 ans et remboursé par la Sécurité sociale à 65% pour la plupart des enfants (les indications de vaccination sont très étendues). Ce vaccin pneumococcique conjugué contient sept sérotypes de pneumocoque (4, 6B, 9V, 14, 18C, 19F, 23F) impliqués le plus souvent dans les infections pneumococciques invasives de l’enfant. L’efficacité protectrice du vaccin vis-à-vis des infections invasives causées par les sérotypes vaccinaux est de 97,4%.
Déjà largement utilisée dans le monde avec plus de 50 millions de doses diffusées, cette vaccination évite, si elle est est massive, les 200 cas par an de méningites à pneumocoque en France et protégera, par un phénomène d’immunité collective, l’« effet troupeau », les adultes, particulièrement les 20/30 ans et les plus de 60 ans (ceux en contact avec les jeunes enfants).
Aux Etats-Unis, où Prévenar a été lancé en février 2000 et où la vaccination est plus répandue qu’en France, des données du CDC montrent une réduction de 70 % des infections à pneumocoques (suivi de 16 millions de personnes sur sept Etats vaccinés ou non).