La diversification alimentaire du nourrisson : les erreurs à éviter

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Pas avant 4/5 mois

Il est actuellement bien admis que le lait (maternel ou lait industriel ler âge) doit être le seul aliment de l’enfant pendant les quatre à six premiers mois de la vie. En effet, une connaissance aujourd’hui plus précise de la maturation des principaux systèmes et appareils du nourrisson, ainsi que les progrès considérables en matière de qualité nutritionnelle réalisée par l’industrie des aliments pour nourrisson permettent de donner quelques règles ou grands principes qui doivent conduire à éviter certaines erreurs et donc de limiter les risques alimentaires d’une diversification mal conduite.

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Anatomie et physiologie

Durant les premiers mois de la vie, la physiologie et l’anatomie du nourrisson sont mal adaptées à une alimentation non lactée: ce n’est que vers l’âge de 4 à 6 mois que le nourrisson est capable d’entraîner les aliments vers l’arrière pour les avaler et 6/7 mois pour voir les premiers mouvements masticatoires réflexes. Les besoins hydriques du nourrisson diminuent progressivement avec l’âge; aussi l’introduction trop précoce d’aliments solides diminue la consommation de lait, et donc la ration hydrique quotidienne.

Les apports sodés sont multipliés par dix lors de la diversification de l’alimentation, entraînant une charge osmolaire trop importante pour le rein, car les capacités d’excrétion rénale du sodium limitées à la naissance ne s’accroissent que progressivement au cours de la vie; la sécrétion d’amylase pancréatique est pratiquement nulle à la naissance et ne devient significative que vers l’âge de 6 mois; enfin, les espèces bactériennes de la flore colique tout particulièrement impliquées dans la digestion des fibres alimentaires n’atteignent une concentration suffõsante qu’au cours du deuxième semestre de la vie (mais le mixage et la cuisson permettent la dissociation des fibres et en facilitent la digestion).

La DME, diversification menée par l’enfant, dès 6 mois

Voyez notre article qui en parle, une bonne manière de lui apprendre à mastiquer, à découvrir les saveurs l’une après l’autre, de bien développer son palais en largeur et en profondeur, de le faire adhérer à la diversification en évitant de lui cacher un petit morceau…dans la purée, ce qui risque de le bloquer. Cliquez ICI

Manques et excès: les vitamines

Les laits actuels pour nourrissons, et a fortiori le lait maternel, permettent d’assurer l’ensemble des besoins nutritionnels des nourrissons de la naissance à 5 mois, exceptés ceux en vitamine D. En cas de diversification trop précoce, les nouveaux aliments introduits ne compensent pas, sur le plan quantitatif et qualitatif, la diminution de la consommation de lait qu’ils entrainent. Ainsi, une diminution des apports en acides gras essentiels, en calcium et en fer, a été rapportée chez les nourrissons dont l’alimentation avait été trop précocement et mal diversifiée. A l’inverse, des risques d’excès sont possibles, notamment en ce qui concerne l’apport alimentaire en protéines, en sodium ou en saccharose.

Pas de gluten avant 6 mois

L’introduction du gluten avant 6 mois est également déconseillée: chez les sujets prédisposés, elle favorise en effet la survenue de la maladie cœliaque (les farines données avant l’âge de 6 mois doivent donc être diastasées, instantanées, non sucrées et sans gluten).

Ne pas ajouter de sel

Les apports protéiques rapportés au poids augmentent au moment de la diversification, il est ainsi fortement conseillé de ne consommer ces protéines qu’au cours d’un seul des quatre repas quotidiens. Les apports salés augmentent au moment de la diversification, il ne faut donc pas ajouter de sel dans l’alimentation ou utiliser les aliments en petits pots qui obéissent à la réglementation sur les aliments diététiques garantissant des teneurs réduites en sel.

L’excès de sucre

Par ailleurs, l’excès d’aliments sucrés est fréquent au moment de la diversification. En effet, les mères ont tendance à choisir ou à préparer des aliments au goût sucré pour l’alimentation de leur enfant (cette habitude est préjudiciable tant pour son caractère cariogène que pour l’appétence particulière pour le sucre à laquelle elle conduit).

Garder 500 ml de lait par jour

Enfin, même si la consommation de lait diminue au cours de 1a période de la diversification au profit des aliments protido-lipidiques non lactés, le lait doit rester l’aliment central de l’alimentation du nourrisson, car c’est le seul aliment à pouvoir couvrir les besoins en calcium. On ne doit jamais descendre au dessous de 500 ml de lait par jour (ou l’équivalent en laitages).

Il est important chez le nourrisson de préférer les laits industriels 2e âge (ou laits de suite) au lait de vache. Leur supplémentation en fer, acides gras essentiels et vitamine D imposée par la législation permet de réduire les risques de carence. Néanmoins, la supplé mentation en vitamine D est indispensable et la dose, fonction du lait utilisé: de 600 à 800 UI par jour en cas de l’utilisation d’un lait 2e âge enrichi et de 1000 à 1 200 UI par jour en cas d’allaitement maternel ou d’utilisation de lait de vache.

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