Vous allez accoucher: comment choisir sa maternité?

En général une future maman sera conseillée par son ou sa gynécologue pour choisir sa maternité: le lieu où bébé va venir.

Si le ou la gynécologue ne fait pas d’accouchement, ce praticien vous orientera alors vers un obstétricien qui lui, (ou elle) a accès à une maternité (privée ou publique). Lui-même vous proposera le lieu où il officie.

Naguère, il n’était pas rare de voir un obstétricien « faire » des accouchements à différents endroits. Cette pratique a évolué, ce qui est une bonne chose, car on est plus efficace quand on fait « souvent » et sur le même lieu (meilleure connaissance des sages-femmes, du personnel médical, de la disposition des lieux, réunions interdisciplinaires fréquentes, contact avec les pédiatres, etc.).

Si cependant vous ne souhaitez pas accoucher à tel ou tel endroit, mieux vaut alors le dire dès le départ à votre gynécologue, afin de ne pas regretter votre choix ultérieurement : vous devez alors pouvoir vous consacrer au développement de votre bébé et à tout ce qui entoure votre grossesse.

Une sage-femme libérale peut aussi vous orienter. Sachez que beaucoup de techniques de préparation à l’accouchement existent et qu’il y a parfois « un esprit » maison propre à chaque maternité. Renseignez-vous auprès de vos amis, médecins, sage femme, et aussi…pédiatres.

En effet, il n’est pas rare que je voie en consultation pédiatrique un couple (encore sans enfant), venir demander conseil. N’hésitez pas, nous autres pédiatres-réanimateurs connaissons bien les maternités, c’est notre job.

Pour en savoir plus, lire mon livre « Premier bébé Mode d’emploi » Dr Arnault Pfersdorff pédiatre, publié aux éditions Hachette Famille – 2017 dans toutes les librairies en France, Canada, Belgique, Suisse, Luxembourg et sur Amazon, Fnac , etc.

Les questions à poser pour bien choisir sa maternité

Voici donc quelques exemples de questions à poser lors de la visite, dans l’optique d’une naissance la plus naturelle possible. Ça vous aidera par la suite :

  1. Est-ce la même personne qui accompagne le travail et l’accouchement ? (Par exemple est-ce la sage femme qui vous a préparé à l’accouchement qui vous accouchera? pas obligatoirement, mais souvent elle est « dans les parages » et viendra vous voir, c’est rassurant.)
  2. Peut-on se déplacer librement pendant le travail ? (oui la plupart du temps, ça aide) Est-on systématiquement sous perfusion et monitoring continu ? Non, bien sûr. Les bonnes pratiques désormais vont dans le sens de médicaliser le moins possible un accouchement. Mais n’oubliez pas: nous autres professionnels avons un défaut: tant qu’un bébé n’est pas né, tant qu’une maman n’a pas délivré complètement (sortie du placenta après que le bébé soit né), nous ne sommes pas rassurés: déformation professionnelle, pour le bien ET de la maman ET du bébé. Il ne faut pas nous en vouloir. Une grossesse est quelque chose de tout à fait naturel, mais….on ne sait jamais. Ce que j’écris là ne doit pas vous faire peur, faites confiance aux professionnels de santé, dites-vous que nous sommes là pour parer à toute éventualité et concentrez-vous sur votre bébé. Nous faisons le reste…avec vous bien sûr. Mais la tendance actuelle est de laisser faire la nature, prendre le temps, ne pas agresser, être à l’écoute. Heureusement.
  3. Peut-on prendre un bain en milieu de travail ?
  4. Le futur père (ou une autre personne choisie) peut-il être présent tout au long de l’accouchement ? Le père ou la compagne sont omniprésents, bien sûr. Même s’il y a une césarienne programmée, on le fait entrer en salle juste avant l’incision par le chirurgien (si une césarienne est nécessaire, bien sûr).
  5. L’épisiotomie est-elle systématique ? (il faut savoir à ce sujet que l’épisiotomie de routine est de plus en plus remise en question, et que si vous n’en voulez pas, vous avez la loi avec vous puisque celle du 4 mars 2002 sur le droit des malades stipule qu’aucun geste médical ne peut être imposé contre la volonté du patient). Mais dans les faits, un certain nombre de mamans craquent et se laissent…influencer à la dernière minute. Prenez votre temps, réfléchissez. Mais surtout, n’allez pas sur les forums sur le web, une data, chaque accouchée va y raconter son vécu à elle, c’est à dire qui ne vous concerne pas du tout. Gare!
  6. Peut-on choisir la position lors de l’expulsion ? La sage femme est de très bons conseils pour ça.
  7. Peut-on garder le bébé avec soi en salle d’accouchement ou est-il systématiquement mis en couveuse pendant une heure ? La couveuse, c’est pour le cas où votre bébé est prématuré, où si son poids est un peu inférieur à ce qu’il devrait être. Mais là encore, plutôt que la couveuse, nous privilégions le contact peau à peau immédiat avec la maman (ou le papa).
  8. Le bébé peut-il ensuite dormir dans la chambre de sa maman ? Toutes les maternités favorisent cela, naturellement. Séparer le bébé de sa maman a des conséquences, on le sait. Si vous êtes fatiguée cependant, la pouponnière peut vous soulager. Y a-t-il un lit de cododo ?
  9. L’équipe médicale aide-t-elle la nouvelle maman à allaiter ? Cela va de soi, c’est son job. La laisse-t-elle libre des horaires de tétée ?
  10. L’équipe laisse-t-elle les parents faire les soins au bébé s’ils le désirent ? C’est vivement conseillé, au début les parents se sentent un peu patauds, c’est on ne peut plus normal, et après ça vient vite.
  11. Y a-t-il une équipe de pédiatres sur place 24h/24?
  12. En cas de problème pour le bébé, y a-t-il sur place une capacité d’accueil de soins (unité de néonatalogie)pour le nouveau-né? (seules les maternités de niveau 2 et 3 ont cette capacité, renseignez-vous: c’est tout de même mieux de savoir que bébé sera pris en charge sur place plutôt que de devoir subir un transfert vers un hôpital).

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 Hôpital ami des bébés ? Qu’est-ce que c’est?

Bon, l’appellation est un peu « archaïque ». ami des bébés, tout le monde est ami des bébés. C’est juste un label pour dire que cette maternité fait tout pour favoriser l’allaitement. C’est vrai que parfois ça frise le « hors du tout allaitement =mauvais choix » Méfiez-vous des personnes qui vous font ressentir que si vous n’allaitez pas, vous n’êtes finalement pas une bonne mère. Que néni, c’est vous qui choisissez, mais il vous faut avoir les bons arguments, les bonnes informations. Et surtout en cas de fatigue, ne pas tomber sur du personnel qui par commodité va proposer à votre bébé « le petit complément de lait artificiel » pour calmer et le bébé et la maman. Ce n’est pas un geste anodin et plus tard, si un autre bébé vient, vous regretterez peut-être de n’avoir pas insisté assez. D’où l’utilité d’être entourée de personnels vraiment bien formés. Cependant il est utile de savoir tout de même que le lait maternel (votre lait) est ce qu’il y a de mieux pour votre bébé. C’est le seul « médicament » &00% naturel. Et gratuit, en plus.

C’est une démarche de qualité certifiée par le label IHAB : Initiative Hôpital Ami des Bébés. Ce projet a été initié par l’UNICEF et l’OMS et est en place dans de nombreux pays. En France il y a quelques établissements concernés (cela peut changer d’une année sur l’autre, car le label est valable seulement 4 ans, pour que la qualité soit évaluée régulièrement).
Onze conditions doivent maintenant être mises en place pour qu’une maternité puisse obtenir ce label :

  1. Adopter une politique d’allaitement maternel formulée par écrit.
  2. Donner à tous les membres du personnel soignant les compétences nécessaires pour mettre en oeuvre cette politique.
  3. Informer toutes les femmes enceintes des avantages de l’allaitement maternel.
  4. Placer le bébé en peau à peau avec sa mère immédiatement la naissance, pendant au moins une heure et encourager la mère à reconnaître quand le bébé est prêt à téter, en proposant de l’aide si besoin.
  5. Indiquer aux mères comment pratiquer l’allaitement au sein et comment entretenir la lactation même si elles se trouvent séparées de leur nourrisson.
  6. Ne donner aux nouveau-nés aucun aliment ni aucune boisson autre que le lait maternel, sauf indication médicale.
  7. Laisser l’enfant avec sa mère 24h par jour.
  8. Encourager l’allaitement au sein à la demande de l’enfant.
  9. Ne donner aux enfants nourris au sein aucune tétine artificielle ou sucette.
  10. Encourager la constitution d’associations de soutien à l’allaitement maternel et leur adresser les mères dès leur sortie de l’hôpital ou de la clinique.
  11. Respecter  le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel, code dont la vocation est de protéger l’allaitement maternel en assurant une utilisation correcte des préparations pour nourrissons quand elles sont nécessaires, en informant correctement les parents, et ceci sans conflits d’intérêts.

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