La vitamine K chez le nouveau-né: pourquoi?

Rôle de la vitamine K

La vitamine K a un rôle clé dans la coagulation sanguine en cas de saignements, d’hémorragie. De nombreux facteurs de coagulation (protéines, calcium, plaquettes, fibrinogène, vitamines liposolubles telles que la vitamine K, etc.) interviennent dans les différentes étapes de la coagulation.

Ainsi des hémorragies peuvent apparaître dans le cerveau, dans les intestins, sur la peau (hématomes, ecchymoses), dans le nez (épistaxis), dans les urines, etc.

Les vitamines K, favorisent la synthèse de certains de ces facteurs de coagulation (K= Koagulation en allemand), permettent aussi la fixation du calcium sur les os, la souplesse des artères et bien d’autres choses.

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En cas d’allaitement

Cette vitamine passe en très faible quantité de la mère à l’enfant pendant la grossesse et l’allaitement. Les doses reçues par le nouveau-né sont donc insuffisantes pour prévenir la maladie hémorragique (MH) du nouveau-né pendant les premiers mois de vie.

Plus tard, il la fabriquera en quantité suffisante. En effet, l’intestin du nouveau-né n’a pas encore acquis le microbiote intestinal (les bactéroïdes) nécessaire pour fabriquer cette vitamine K.

Chez le prématuré, les risques de développer cette MH sont plus importants.

De même si la maman a pris pendant la grossesse certains médicaments (phénobarbital, rifampicine, etc.).

Risque d’hémorragie

Environ 4 à 5 bébés sur 100 000 naissances développent le syndrome hémorragique du nouveau-né, dont 10% en meurent et 30% en garderont des séquelles en particulier au cerveau.

Le syndrome hémorragique du nouveau-né peut être difficile à reconnaître par les parents et ce diagnostic tardif augmente les risques de séquelles. Cela peut aller d’un bébé simplement irritable à l’apparition de sang dans les urines, dans les selles.

La vitamine K s’administre désormais par voie orale.
Chez le nouveau-né à terme, en bonne santé, sans risque particulier, et recevant un allaitement maternel exclusif, mais aussi alimentés par lait infantile, l’administration de vitamine K1 par voie orale suit le schéma suivant :

  • la 1redose de 2mg le 1er jour
  • la 2edose entre la 72è et la 96h de vie avant la sortie de la maternité 
  • la 3edose est recommandée 1 mois après la naissance. Cette troisième dose n’est pas nécessaire en cas de lait infantile (qui est complémenté en vitamine K). 

Chez le prématuré, la dose sera hebdomadaire jusqu’à ce qu’il arrive au terme corrigé.

Très rarement certains parents s’opposent à l’administration de la vitamine K. Le rôle des soignants est alors de bien expliquer à quoi elle sert.

Tout bébé aura droit à une dose (par voie orale) de vitamine K dès la naissance (2mg pour les nouveau-nés à terme) , une deuxième au 7è jour de vie. Puis une seule encore à 1 mois de vie (nouveau protocole à compter d’octobre 2014).

 

Un prématuré  ou à risque (manque d’O2 à la naissance, traitement maternel par anti épileptique ou anti coagulant, ictère néo natal) aura une dose  intra musculaire à la naissance, puis 0,4mg à 1mg selon le poids de naissance (voir avec le pédiatre)