Le microbiote intestinal chez bébé, c’est quoi. La Maison des maternelles et le Dr Pfersdorff

Le microbiote intestinal, c’est quoi?

Aujourd’hui nous allons parler du transit de bébé et plus particulièrement du microbiote intestinal. Cet ensemble de micro-organismes joue un rôle de protection contre les agents pathogènes extérieurs.

Voir le tuto ICI

Voir toute l’émission ICI

Présentée par Agathe Lecaron, La Maison des Maternelles est le rendez-vous quotidien consacré à la petite enfance. Dans ce magazine, l’animatrice et les spécialistes qui l’entourent ont pour ambition de répondre aux interrogations des jeunes parents, proposant ainsi une émission de service. En toute liberté, de façon positive et décomplexée !

Les résultats de la recherche

La recherche sur le microbiote du tube digestif, a explosé depuis deux décennies, grâce à la généralisation des techniques de séquençage d’ADN à haut débit qui permettent une cartographie des micro-organismes hébergés dans le corps humain. Composé de centaines de milliards de bactéries, levures et champignons qui peuplent le tube digestif, de l’estomac jusqu’au côlon, le microbiote intestinal est parfois considéré comme un organe à part entière. Il serait impliqué dans les activités digestive, immunologique et neurologique. L’utilisation d’antibiotiques, le régime alimentaire et le mode de vie peuvent exercer une grande influence sur sa diversité.

C’est dire l’importance de cet univers bactérien qui nous accompagne toute notre vie, et dont les modifications sont source de nouvelles découvertes scientifiques. Par exemple, la détermination de l’importance du microbiote dans l’axe cerveau/intestin n’en est qu’à ses balbutiements. De nombreux axes de recherche émergent pointant les rapports encore mal expliqués entre les perturbations du microbiote et des maladies non seulement digestives, mais aussi allergiques, métaboliques et cérébrales.

En finir avec des contre vérités

« Le microbiote intestinal est transmis par la mère », « La plupart des maladies sont dues à des anomalies de la flore intestinale », « L’obésité, c’est une question de microbiote »… Nous sommes nombreux à avoir lu ou entendu ces affirmations dans les médias. Mais qu’en est-il vraiment ? Info ou intox ?

La recherche sur nos microbiotes, et en particulier celui du tube digestif, a explosé depuis une vingtaine d’années, en partie grâce à la généralisation des techniques de séquençage d’ADN à haut débit qui permettent une cartographie des micro-organismes hébergés dans le corps humain. En lien avec cette multiplication des études, les médias grand public se sont emparés de la question et publient régulièrement des articles sur ce sujet devenu populaire. De même, divers industriels ont mis sur le marché des compléments alimentaires contenant ces micro-organismes (probiotiques).

Récemment, des experts du domaine ont voulu remettre les pendules à l’heure et démonter quelques mythes particulièrement répandus concernant le microbiote intestinal, son importance et ses liens avec certaines maladies.

Depuis le début des années 2000, la recherche sur le microbiote intestinal (la « flore intestinale ») a explosé, avec les milliers d’études scientifiques sur ce sujet publiées chaque année. En conséquence, le nombre des articles grand public sur ce thème a, lui aussi, explosé, tout comme le marché des compléments alimentaires à base de probiotiques, qui pourraient « renforcer » le microbiote.

Dans tout ce battage médiatique, voire promotionnel, des annonces spectaculaires sont régulièrement faites sans citer pour autant de bases scientifiques : par exemple, « Les cellules du microbiote sont plus nombreuses que celles de notre corps », ou « ces micro-organismes représentent un poids de 1 à 2 kg ».

Récemment, deux spécialistes du microbiote AW Walker et L Hoyles, ont publié un article dans la revue Nature Microbiology [1] pour tordre le cou à ces mythes. Nous vous en proposons une synthèse pour remettre les choses en perspective.

Lire la suite sur Vidal.fr ICI

.

Mon tout dernier podcast 

Ecouter le podcast ICI

Concept éditorial : Hachette Digital en collaboration avec Lauren Malka

Généralités sur le microbiote

La coproculture identifie seulement 20 % des bactéries du microbiote et ne permet pas d’appréhender l’étendue de la complexité́ de la flore intestinale. Le séquençage à haut débit permet actuellement un examen performant (80 % des bactéries non cultivables sont séquençables), automatisé, et financièrement abordable malgré l’absence de prise en charge institutionnelle.

Si certains micro-organismes peuvent être directement transférés de la mère au bébé à la naissance, la majeure partie de la diversification du microbiote intestinal se produit au cours des premières années de vie. Chaque adulte finit par avoir une configuration de microbiote unique, même les vrais jumeaux élevés dans le même foyer.

Mon tout dernier livre, sur les ados: fait pour les parents et…les ados 

Déjà dispo en librairie

« Le microbiote est un nouveau domaine de recherche »

Le rythme de la recherche sur le microbiote humain s’est considérablement accéléré au cours des quinze dernières années grâce aux techniques de séquençage d’ADN à haut débit. Mais la recherche sur le microbiote remonte en réalité… à la fin du XIXe siècle !

La bactérie Escherichia coli (E. coli), très présente dans tous les microbiotes, a été isolée pour la première fois en 1885, les bifidobactéries ont été décrites en 1899 et Elie Metchnikoff a émis des hypothèses sur l’importance des micro-organismes intestinaux bénéfiques au début des années 1900.

De même, des concepts tels que l’axe intestin-cerveau sont à l’étude depuis des siècles [2] et les effets sur la santé de substances produites par le microbiote, tels que les acides gras à chaîne courte, ont été rapportés pour la première fois il y a plus de quarante ans [3]. Par ailleurs, le terme « microbiote » est utilisé depuis la fin des années 1980.

 

ET aussi du même auteur…

Quelques notions à retenir

  • L’accouchement par césarienne est un facteur de risque de surpoids et d’obésité ultérieurs pour l’enfant qui impliquerait une modification du microbiote transmis par la mère au nouveau-né.
  •  L’effet de la césarienne sur le risque de surpoids est en interaction défavorable avec le poids de la mère.
  • Le lait maternel contient un microbiote influencé par le poids de la mère et par la césarienne programmée.
  • L’allaitement maternel a un effet bénéfique sur le poids ultérieur, et est moins pratiqué en cas de césarienne programmée.
  • L’antibiothérapie chez le nouveau-né/nourrisson est aussi un facteur de risque de surpoids et d’obésité ultérieurs, en interaction négative avec la césarienne, probablement aussi en modifiant le microbiote de l’enfant.
  • L’antibiothérapie pendant la grossesse pourrait aussi modifier le microbiote de la mère mais semble agir par un effet épigénétique conduisant à un retard intra-utérin, puis à un risque de surpoids.

En savoir davantage ICI

.