De nombreux médicaments peuvent être administrés sans risque à une femme qui allaite. Avant de prescrire un traitement, il faut se poser trois questions :
- Le symptôme ou la pathologie nécessitent-ils vraiment un traitement ?
- Ce traitement est-il, à efficacité équivalente, celui qui présente le moins de risques pour l’enfant allaité ?
- Le risque potentiel pour le nourrisson est-il supérieur à l’avantage que lui procure l’allaitement maternel ?
Lorsqu’une conduite à tenir explicite figure dans le Résumé des caractéristiques du produit (RCP) du dictionnaire Vidal (« allaitement possible », « allaitement contre-indiqué »), elle doit être suivie. Cependant le Vidal n’est pas toujours à jour des dernières avancées dans ce domaine. Votre pédiatre vous orientera. Il conseille d’ailleurs souvent votre médecin traitant sur le type de médicament compatible avec l’allaitement.
Lorsque la conduite à tenir dans le RCP est moins explicite (« allaitement déconseillé », simple mention de données cinétiques ou rubrique non renseignée), la décision d’allaiter ou de poursuivre un allaitement maternel sous traitement doit être le plus souvent prise au cas par cas, en accord avec la mère, après l’avoir informée des risques éventuels. Il faut alors tenir compte de l’activité pharmacologique du médicament et de son profil cinétique ; du profil des effets indésirables du médicament ; de l’âge du nourrisson ; du niveau d’allaitement ; de la possibilité de surveillance et de suivi du nourrisson ; de la compréhension de la mère.
En présence d’un enfant présentant une symptomatologie inexpliquée, il faut penser à demander à la mère si elle prend des médicaments, en veillant à ne pas exclure la possibilité d’une automédication.
Il convient d’être attentif à ne pas oublier les interactions médicamenteuses entre les traitements que l’enfant reçoit par le lait et ceux qu’on lui administre directement ainsi que les médicaments utilisés localement sur le sein.
Une référence: le Crat
Pour tout savoir sur les effets de tel ou tel médicament pris pendant la grossesse ou pendant la durée de l’allaitement, savoir si ça passe vers le foetus ou votre bébé, les effets secondaires et si c’est autorisé, connectez-vous sur le site du CRAT, une mine de renseignements. Pour nous médecins également.
Les sites Internet de l’AFSSAPS (www.afssaps.sante.fr) (conclusions du groupe de travail « reproduction, grossesse et allaitement » consultables en 2003 ; toutes les spécialités n’ont pas encore été évaluées à ce jour), de la Food and Drug Administration (www.fda.gov) et de l’EMEA à partir du portail de l’European Pharmaceutical Regulatory Sector (www.eudra.org), ainsi que la bibliographie des bases de données spécialisées d’accès payant telles que TERIS (Teratogen Information System www.depts.washington.edu) et REPROTOX (Reproductive Toxicology Center www.reprotox.org) et des ouvrages de référence (comme celui de T. W. Hale, Medications and mothers’ milk) pourront utilement être consultés.