La coqueluche en France

C’est quoi la coqueluche?

La coqueluche est une maladie respiratoire due à une bactérie. Elle se transmet très facilement, par voie aérienne. Elle est responsable de quintes de toux fréquentes et prolongées. C’est une maladie grave lorsqu’elle survient chez les nourrissons et les personnes fragiles.

Quelques chiffres

La coqueluche n’a pas fini de faire parler d’elle de par le monde. Cette maladie respiratoire hautement contagieuse est loin d’avoir disparu. Bordetella pertussis est toujours à l’origine d’infections sévères le plus souvent chez les nourrissons (âge < 1 ans) et les jeunes enfants (1–5 ans). Les formes sont plus légères mais souvent traînantes chez l’adulte (≥ 18 ans).

La coqueluche est une infection respiratoire due à une bactérie appelée Bordetella pertussis. Cette maladie très contagieuse provoque des quintes de toux, qui en l’absence de traitement, peuvent se prolonger pendant plusieurs semaines.

La maladie peut parfois devenir grave chez certaines personnes fragiles :

  • femmes enceintes ;
  • personnes âgées ;
  • nourrissons de moins de six mois. Chez ces derniers, non encore protégés par la vaccination, la coqueluche peut donner lieu à une hospitalisation, le séjour à l’hôpital étant systématique pour les bébés de moins de trois mois.
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132 cas de coqueluche entre 2017 et 2020

La surveillance de l’efficacité vaccinale et de la nouvelle donne épidémiologique avec un déplacement de la morbidité vers les tranches d’âge élevées suppose une approche plus fine relevant des soins primaires. C’est dans ce but qu’a été constitué le réseau Sentinelles le 1er janvier 2017, lequel regroupe des médecins généralistes sensibilisés à cette problématique. C’est ainsi que le nombre hebdomadaire de cas de coqueluche confirmés par les examens de laboratoire est estimé avec précision.

Les quatre premières années de cette expérience font l’objet d’une publication dont les résultats méritent d’être rapportés. Entre 2017 et 2020, ont été signalés 132 cas de coqueluche ce qui conduit à une incidence nationale annuelle (pour 100 000) faible quoique variable d’une année à l’autre : (1) 2017 : n = 17 (intervalle de confiance à 95 % IC 95 % : 12–22) ; (2) 2018 : n = 10 (IC 95 % : 6–14) ; (3) : 2019 : n = 15 (IC 95 % : 10–20) ; (4) 2020 : n = 3 (IC 95 %). De fait, le taux d’incidence apparaît beaucoup plus faible en 2020 qu’au cours de la période 2017–2019.

Les femmes ont été plus souvent affectées que les hommes, soit 83/132 (63 %, p=0,004). Les cas ont le plus souvent concerné des sujets âgés de plus de 15 ans (âge médian 31,5 % ; extrêmes : 2 mois-87 ans) (87/132 ; 66). Sur les 37 patients qui, en dépit de la vaccination, ont contracté la coqueluche, 33 avaient été correctement vaccinés, le nombre de doses reçues correspondant à leur âge.

Ces données recueillies en France sont au diapason de celles d’autres pays européens : la baisse de l’incidence annuelle de la coqueluche en 2020 n’est ni plus ni moins que le reflet des conséquences épidémiologiques de la pandémie de Covid-19 et des mesures qu’elle a entraînées. Il en a été d’ailleurs de même pour les autres infections à tropisme respiratoire. La morbidité de cette maladie tend à gagner les tranches d’âge supérieures et il apparaît également que l’immunité induite par le vaccin a tendance à s’atténuer rapidement après les rappels vaccinaux. De quoi justifier le maintien d’une surveillance active au travers des réseaux constitués au cours de ces dernières années.

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La coqueluche à l’ère des vaccins

Les premiers vaccins introduits dans les années 50 qui contenaient des bacilles coquelucheux ont été le plus souvent remplacés par des vaccins acellulaires composés exclusivement d’antigènes immunisants dont l’acceptabilité est meilleure. Cette stratégie a conduit à un déclin continu du nombre de cas de coqueluche, mais la maladie a repris du terrain au cours de ces dernières années, au point qu’en 2012 le nombre de cas déclarés au sein des pays européens a dépassé les 42 000. L’OMS estime que la coqueluche a été à l’origine de 63 000 décès d’enfants de moins de 5 ans en 2013 à l’échelon mondial.

Elle reste un enjeu de santé publique, comme en témoigne l’expérience du Royaume-Uni.En 2012, face à l’augmentation du nombre d’hospitalisations de nourrissons de moins de 3 mois non vaccinés, ce pays a recommandé la vaccination contre la coqueluche chez les femmes enceintes, entre la 28ème et la 32ème semaine de grossesse, sous la forme d’une dose unique de vaccin acellulaire.

Cette fenêtre temporelle correspond à la période pendant laquelle les anticorps maternels franchissent sans peine la barrière placentaire. Cette stratégie a été adoptée par d’autres pays européens tels la Belgique, la République Tchèque, l’Irlande, l’Italie, le Portugal, la Slovénie et l’Espagne. C’est ainsi que s’est constitué, entre septembre 2015 et janvier 2020, le réseau hospitalier PERTINENT (Pertussis in Infants European Network) afin d’évaluer l’incidence de la coqueluche et l’efficacité vaccinale chez les nourrissons de moins de 1 an.

Cette vaccination pendant la grossesse peut-elle interférer avec la réponse immunitaire du nourrisson qui va bénéficier d’une vaccination contre la coqueluche au 3ème mois de vie ? C’est à cette question que répond une étude de cohorte britannique qui conclut quelLa vaccination contre la coqueluche pendant la grossesse semble bien réduire de manière hautement significative l’incidence de la coqueluche chez les nourrissons trop jeunes pour bénéficier d’une vaccination primaire. Chez les nourrissons âgés de 2 à 11 mois, cette dernière combinée à la vaccination pendant la grossesse, semble protéger contre les formes graves de cette maladie infectieuse encore préoccupante, même dans les pays favorisés. La protection apportée par la vaccination primaire exclusive est par ailleurs largement confirmée. La réponse immunitaire du nourrisson n’est apparemment pas affectée par le passage des anticorps maternels durant la grossesse.