Vulvites chez la petite fille: que faire?

credit @rubinistephanie

Souvent du temps pour faire le diagnostic?

La physiologie vulvaire de la petite fille est souvent mal connue, conduisant à des prises en charge parfois inadaptées, voire traumatisantes, et à une errance thérapeutique.

La vulvite correspond dans la quasi-totalité des cas à un phénomène inflammatoire local dans un contexte d’hygiène insuffisante chez des petites filles âgées de 3 à 6 ans en cours d’autonomisation sur la propreté. À l’interrogatoire, ce sont souvent des petites filles qui ont une hygiène mictionnelle incorrecte : elles se retiennent pour uriner, ne s’essuient pas correctement après être allées aux toilettes et se retrouvent fréquemment avec des sous-vêtements souillés d’urine. Ces différents facteurs sont responsables d’une irritation locale qui est favorisée par les particularités anatomiques de cet âge : l’absence de pilosité, des petites et grandes lèvres fines qui ne recouvrent pas l’introitus et une faible distance ano-rectale.

La vulvite survient chez les jeunes filles en âge prépubères, c’est-à-dire en l’absence d’imprégnation œstrogénique.
La flore vaginale est composée essentiellement de streptocoques, staphylocoques, corynébactéries, entérobactéries et des germes de la flore cutanée vulvaire.

On retrouve fréquemment à l’interrogatoire de ces petites filles des facteurs irritants favorisant l’inflammation locale : l’utilisation de soins d’hygiène destinés à l’adulte ou de lingettes, l’application de traitement antifungique, corticoïde ou autres topiques inadaptés et entretenant, voire aggravant l’irritation.

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Les manifestations ?

Les douleurs sont au premier plan de la symptomatologie, avec des brûlures augmentées par les mictions ou lors de la toilette. Parfois, les enfants peuvent également se plaindre de prurit justifiant la recherche d’une oxyurose associée ou d’un lichen scléreux sous-jacent.

Cliniquement, on note une rougeur localisée et isolée. Il est possible d’observer du smegma (pertes sèches correspondant à des cellules desquamées et/ou des résidus urinaires), voire des traces de selles dans les plis interlabiaux et/ou périnéaux.

Quel(s) examen(s) complémentaire(s) ?

Aucun examen complémentaire n’est nécessaire pour le diagnostic ou le traitement de la vulvite. La réalisation d’un prélèvement vaginal ou vulvaire ne doit pas être proposée pour la prise en charge diagnostique de la vulvite, car il s’agit d’un acte traumatisant dont l’interprétation est complexe et l’intérêt est extrêmement limité dans ce contexte de lésion irritative.

La seule situation dans laquelle un prélèvement local peut se justifier est dans le cas exceptionnel de suspicion de vulvite streptococcique (cf. ci-dessous). Le prélèvement concernera alors la vulve et ne doit en aucun cas être réalisé en intravaginal.

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Le traitement de la vulvite irritative

Le traitement repose essentiellement sur une éviction des facteurs favorisants et sur la mise en place de règles d’hygiène. Il est alors important d’expliquer que la vulvite peut récidiver au moindre relâchement des efforts d’hygiène. Les règles d’hygiène consistent à éviter la macération, de la même manière que les conseils donnés pour un érythème fessier, par exemple.

Concernant la toilette intime, il est important de rappeler aux parents que les produits dédiés à la toilette intime de la femme adulte ne sont pas adaptés. Les lingettes et autres traitements locaux peuvent également entretenir l’irritation et sont donc à proscrire. De la même manière, l’utilisation d’un gant de toilette n’est pas recommandée. Une toilette intime quotidienne à main nue avec un savon neutre est à privilégier. Le rinçage doit être minutieux ainsi que le séchage. En cas d’irritation avec des douleurs importantes, il faut proposer de tamponner, voire de sécher avec un sèche-cheveux et de l’air froid.

Afin de prévenir la macération, les vêtements en coton sont à préférer et il faut éviter autant que possible les vêtements serrés. Les règles d’hygiène urinaire sont également à rappeler : ne pas se retenir d’aller aux toilettes, bien s’essuyer d’avant en arrière et changer rapidement les sous-vêtements s’ils sont souillés.

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