Respiration, allergie et environnement (asthme, PAI)

Les thèmes (respiration, allergie, environnement) sont particulièrement d’actualité puisque la maladie respiratoire la plus fréquente est l’asthme (2,5 millions en France, dont un tiers d’enfants) et que l’allergie en général a doublé en vingt ans (un Français sur cinq est touché). Par ailleurs, l’environnement intervient de façon importante dans l’aggravation des maladies, et plus particulièrement celles des bronches : bronchite chronique et asthme.

Les facteurs à l’origine des maladies allergiques et de l’asthme en particulier sont de deux ordres : génétiques et environnementaux, d’importantes interactions existant entre ces deux facteurs.

L’asthme ne touche pas de façon égale toutes les populations; dans les pays industrialisés, la prévalence de la maladie asthmatique augmente d’environ 50 % tous les dix ans. Le rôle de l’environnement est mis en relief par l’urbanisation des enfants africains : l’asthme est une maladie exceptionnelle chez les enfants xhosa du Transkei, en Afrique du Sud, puisqu’elle ne touche que 0,15 % d’entre eux lorsqu’ils vivent à la campagne, tandis que 3,2 % de ces mêmes enfants vivant dans la banlieue du Cap en souffrent.

Mode de vie et pollution intérieure

Si le rôle de la pollution atmosphérique paraît de plus en plus en plus évident (baisse de la pollution industrielle, mais augmentation de la pollution automobile due au nombre sans cesse croissant de voitures, qui sont pourtant moins polluantes grâce à une meilleure qualité des carburants et à l’invention du pot catalytique), il est également important d’insister sur les modifications du mode de vie et sur la pollution intérieure, responsable d’asthme de l’enfant mais également d’asthme professionnel.

En effet, l’homme passe de 70 à 90 % de son temps à l’intérieur, où la pollution est bien plus importante qu’à l’extérieur. Les polluants d’intérieur ont des origines diverses : la pénétration de l’air extérieur (circulation automobile, chauffages domestiques ou industriels); le système d’air conditionné qui peut, selon la qualité de son réglage, améliorer ou altérer la qualité de l’air; l’équipement intérieur (matériaux de construction, panneaux d’aggloméré, chauffe-eau…); l’activité humaine (bricolage, cuisine, fumée du tabac…); les biocontaminants (animaux, plantes…); les polluants divers selon les locaux (amiante, poussière…).

Le cas particulier du tabac ne doit pas être oublié, le tabagisme étant à la fois un facteur déclenchant et un facteur aggravant; en effet, si une femme fume pendant sa grossesse, si la mère, ou le père, fume dans l’entourage du nourrisson, le risque pour l’enfant de devenir asthmatique est augmenté.

L’intégration de l’enfant asthmatique en milieu scolaire n’est pas toujours évidente, car l’asthme représente une des principales causes d’absentéisme scolaire (entraînant, de ce fait, de multiples absences des parents). De plus, si l’asthme est associé à un milieu familial défavorisé, il peut être responsable d’un retard scolaire. Pourtant, un asthme bien traité permet de suivre une scolarité normale, même si la prise en charge de l’asthme à l’école n’est pas toujours chose facile pour les enseignants comme pour l’équipe dirigeante.

Projet d’accueil individualisé à l’école

Quelle que soit la sévérité de l’asthme, l’information du médecin scolaire, du ou des enseignants et du directeur de l’école est primordiale et impérative. C’est dans cet objectif et pour faciliter l’accueil de leur enfant asthmatique que les parents peuvent demander à mettre en place un « Projet d’accueil individualisé= PAI » définissant un cadre d’action et des outils pour la communauté éducative.

En ce qui concerne le sport à l’école, malgré la fréquence de l’asthme d’effort, le sport n’est jamais déconseillé aux asthmatiques, à de très rares exceptions près, moyennant quelques conseils et souvent un traitement adapté à une activité sportive normale. L’enfant ne doit pas être exclu des activités sportives; il pourrait en souffrir psychologiquement et se sentir isolé. Seuls deux sports sont formellement interdits : l’équitation et la plongée avec bouteilles.